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    Centrafrique : une femme élue présidente de transition

    Par Les Echos | 20/01 | 12:56 | mis à jour à 15:21

    L’actuelle maire de Bangui, Catherine Samba Panza, a été élue présidente par intérim. Les ministres européens des Affaires étrangères ont approuvé le lancement d’une opération européenne dans le pays. 1.000 soldats européens devraient venir soutenir les forces africaines, françaises et Onusiennes déjà engagées.

    Huit candidats étaient en lice pour succéder à Michel Djotodia à la présidence de la Centrafrique, et la maire de Bangui l’a emporté - AFP
    Huit candidats étaient en lice pour succéder à Michel Djotodia à la présidence de la Centrafrique, et la maire de Bangui l’a emporté - AFP

    La France ne sera plus seule en Centrafrique. Ce lundi, les ministres européens des Affaires étrangères ont approuvé le lancement d’une opération militaire de l’Union européenne, un peu plus d’un mois après le lancement par la France de l’ opération Sangaris . L’UE et l’ONU ont par ailleurs annoncé que près de 500 millions de dollars seraient débloqués pour venir en aide à la Centrafrique en 2014. Les modalités de la mise en oeuvre de ce plan sont encore en discussion, précise une source diplomatique. Il s’agira de la première intervention au sol sous drapeau européen depuis le Tchad, en 2008.

    Un contingent d’un millier de soldats européens viendrait ainsi appuyer les forces africaines, françaises et Onusiennes dans leur tentative de sécuriser la capitale Bangui, notamment la zone de l’aéroport. 1.600 soldats français sont déjà sur place.

    Un souhait depuis longtemps formulé par la France, engagée en Centrafrique depuis le 6 décembre dernier, suite à l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies de la résolution 2127 autorisant les forces françaises à intervenir pour rétablir l’ordre et la sécurité dans le pays. Les troupes françaises se sont retrouvées seules au milieu d’un conflit inextricable . Le 16 décembre dernier, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, réclamait un soutien plus solide de la part de l’Europe . «  La France n’est pas le gendarme de l’Afrique, mais il se trouve que, pour le moment -et nous travaillons à ce que ça change -, la France est le seul pays qui a des forces capables d’aller là-bas en nombre », regrettait-il alors. Ses déclarations avaient entraîné un soutien « unanime » des Etats- membres  : l’aide humanitaire à la République de Centrafrique était ainsi triplée à 60 millions d’euros, et un financement de 50 millions d’euros voté en faveur des forces internationales africaines.

    Catherine Samba Panza succède à Michel Djotodia

    Ce lundi était également jour d’élection présidentielle : le parlement provisoire centrafricain, le CNT, a commencé à voter en milieu de journée pour élire un nouveau chef de l’Etat de transition. Huit candidats étaient en lice, et c’est l’actuelle maire de Bangui, Catherine Samba Panza, qui l’a emporté au second tour face à Désiré Kolingba, fils de l’ancien président de Centrafrique André Kolingba (1981-1993). Au premier tour, elle avait obtenu 64 voix (une de moins que la majorité absolue fixée par le Conseil national de transition), et Désiré Kolingba 58, selon les résultats lus en séance publique.

    Parmi les candidats figuraient également Sylvain Patassé, fils de l’ex-président Ange-Félix Patassé (1993 à 2003), ou encore Emile Gros Raymond Nakombo, un banquier proche de l’ex-président Kolingba et déjà candidat à la présidentielle de 2011.

    Quelque 129 membres du Conseil national de transition (le CNT, parlement provisoire qui compte 135 membres) prennent part au scrutin. 119 parlementaires sont présents dans la salle et 10 autres ont donné des mandats pour voter en leur nom, indiquait une source parlementaire. Une urne transparente a été installée dans la salle où le CNT siège et chaque parlementaire est appelé par son nom à venir y déposer son enveloppe.

    Catherine Samba Panza succède donc à Michel Djotodia, contraint à la démission le 10 janvier dernier car incapable de mettre fin aux violences interreligieuses qui frappent le pays. Sa tâche sera lourde : elle devra pacifier le pays, remettre une administration totalement paralysée en état de marche et permettre aux centaines de milliers de déplacés de rentrer chez eux. Le tout en peu de temps : selon le calendrier de la transition, des élections générales doivent être organisées au plus tard au premier semestre 2015, la France souhaitant pour sa part qu’elles se tiennent en 2014.


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