En Israël, le paysage politique se transforme, sous l'influence de la religion. La référence biblique devient majeure dans le débat public. Elle influence le développement des colonies. Le journaliste Charles Enderlin a enquêté.
Charles Enderlin : enquête sur la droite religieuse en Israël © FranceInfo
Charles Enderlin publie Au nom du Temple (Seuil). Selon lui, aucun doute: "Le conflit entre Israéliens et Palestiniens était territorial. Il est en train de devenir religieux". Le journaliste analyse l'essor du messianisme juif, ce mouvement qui entend faire reposer la politique israélienne sur des fondements bibliques. Ce sionisme religieux existe depuis longtemps, mais il connaît un vif succès depuis quelques années.
De plus en plus d'Israéliens rêvent de reconstruire le Temple, détruit en 70 après JC, à l'emplacement du troisième lieu saint de l'Islam, l'esplanade des mosquées. Ils en font un symbole. Mais leur but est plus large, selon Charles Enderlin : "Occuper la terre d'Israël, créer des colonies, s'y installer le plus possible. Aujourd'hui, avec 350 000 Israéliens dans les colonies de Cisjordanie, la création d'un Etat palestinien indépendant sur ce territoire paraît quasiment impossible".
Charles Enderlin observe une montée en puissance de cette tendance à la fois religieuse et politique. Le messianisme imprègne de plus en plus la société israélienne, initialement libérale : "Des études sociologiques montrent que 51% des Israéliens juifs pensent que le messie va arriver. Le grand débat politique, c'est : l'Etat doit-il être d'abord juif et ensuite démocratique ou bien démocratique et juif ?"