• Chômage : la France proche du record de 1997

    Chômage : la France proche du record de 1997

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    Par Marc Landré, Service infographie du Figaro Mis à jour <time class="updated" datetime="26-02-2013T20:08:00+02:00;">le 26/02/2013 à 20:08</time> | publié <time datetime="26-02-2013T19:28:00+02:00;" pubdate="">le 26/02/2013 à 19:28</time> 
    La France est à 35.700 du record historique de janvier 1997, qui sera dépassé dans un ou deux mois.
    La France est à 35.700 du record historique de janvier 1997, qui sera dépassé dans un ou deux mois. Crédits photo : JEFF PACHOUD/AFP

    INFOGRAPHIE - Le nombre de demandeurs d'emploi a encore bondi de 43.900 en janvier en catégorie A. Au rythme actuel de progression, le cap des 3,2 millions sera dépassé dans un ou deux mois.

    Et de 21! Le nombre de chômeurs en France métropolitaine a progressé, en janvier 2013, pour le 21e mois d'affilée. Une hausse de 43.900 en catégorie A -dont 48 % dus à une modification comptable des radiations - et de 60.800 en ABC (chômeurs en activité réduite inclus). Si bien que la France compte désormais 3,17 millions de demandeurs d'emploi en catégorie A, à 26.200 du record historique de janvier 1997, qui sera dépassé dans un ou deux mois.

    chomage categorie a

    Les plus de 50 ans et les chômeurs de longue durée ont, encore une fois, le plus souffert, avec des hausses de 1,5 et 1,9 % respectivement. La situation devient également problématique pour les 509.000 chômeurs depuis plus de trois ans (+18,5 % sur un an). Elle l'est d'autant plus qu'à la difficulté de les réinsérer se conjugue le plongeon vertigineux (-19,7% sur douze mois) des offres d'emploi collectées par Pôle emploi.

    chomage longue duree

    Seule mini-surprise, la confirmation de la baisse sur un an des inscriptions suite à un licenciement économique (- 8,8 %) qui ne représentent toujours que 2,6 % des entrées, alors que la liste des plans sociaux s'allonge chaque jour. Sur 2012, le nombre de chômeurs a progressé de 283.800, dont 222.700 depuis le mois de mai. Hormis en 2009, année noire sur le front du chômage, jamais une hausse n'a été aussi exponentielle sur une si brève période.

    Ces résultats confirment donc la violence de la crise actuelle et les sombres prévisions de l'Unedic. Le régime d'assurance-chômage estime en effet à 235.000 le nombre de chômeurs supplémentaires cette année à Pôle emploi, dont 185.000 en catégorie A. Cette dégradation conduirait ainsi, selon la Commission européenne, à un taux de chômage de 10,7 % en France entière à la fin de l'année (contre 10,3 % mi-2012) et de 11 % en 2014. Des proportions que l'on n'a pas connues, là encore, depuis le milieu des années 1990.

    Face à ces prévisions moroses, l'exécutif est condamné à tenter de limiter l'hémorragie, grâce à l'injection massive d'emplois subventionnés dans l'économie: un demi-million de contrats aidés, 100.000 emplois d'avenir pour les jeunes sans qualification, quelques dizaines de milliers de contrats de génération… Même s'il en attend beaucoup pour enrayer les plans sociaux, l'exécutif ne pourra pas s'appuyer sur la transposition de l'accord sur l'emploi conclu en janvier. Présentée le 6 mars en Conseil des ministres, elle ne sera pas votée avant l'été et applicable, au mieux, avant septembre.

    Croissance insuffisante

    «En ce moment, le gouvernement est en train de papillonner, il s'occupe de beaucoup de sujets mais pas de l'emploi, a fustigé Laurent Wauquiez, l'ex-secrétaire d'État à l'Emploi qui prend pour preuve le faible nombre d'emplois d'avenir (8000) signés en quatre mois. Il doit se reconcentrer sur l'emploi et, s'il le fait, on sera à ses côtés.» Son successeur Xavier Bertrand appelle quant à lui François Hollande à organiser «un Grenelle de l'emploi, pour mettre tout le monde autour de la table, sans esprit partisan, afin de trouver des solutions». Plus facile cependant à dire qu'à faire. Pour créer suffisamment d'emplois afin d'absorber les 30.000 actifs qui entrent chaque trimestre sur le marché du travail et faire baisser en parallèle le chômage, la croissance doit au minimum être de 1,5 % par an. Or la France en est loin: +0,1 %, au mieux, cette année et +1,2 % en 2014. Pis, elle a même démarré 2013 avec un acquis de -0,2 %, ce qui n'était arrivé depuis 2009 et rend difficile tout rebond avant le troisième trimestre.

    chomage categories abc

    Autant dire que la promesse de François Hollande d'inverser la courbe du chômage à la fin de l'année - réitérée samedi mais à présent conditionnée à «la reprise» - relève de plus en plus du miracle. Pour ne pas dire du vœu pieux… Michel Sapin, lui, continue d'y croire. «Même avec une croissance plus faible que celle que nous escomptions, les politiques de l'emploi nous permettront d'inverser la courbe du chômage d'ici à la fin de l'année 2013», a une nouvelle fois assuré le ministre du Travail. Mais jusqu'à quand?

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    Journaliste Figaro

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