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    Chômage : "remonter la pente sera difficile", prévient Ayrault

    Créé le 27-08-2012 à 21h25 - Mis à jour à 21h25  lien

     

    Le Premier ministre défend vigoureusement le travail mené jusqu'ici par le gouvernement en termes de défense de l'emploi.

     

    Jean-Marc Ayrault sur le plateau du 20h de France2, le 27 août. (PIERRE VERDY / AFP)

    Jean-Marc Ayrault sur le plateau du 20h de France2, le 27 août. (PIERRE VERDY / AFP)
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    Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a estimé lundi 27 août sur France 2 qu'en matière de chômage "remonter la pente sera difficile". A la question de savoir s'il se fixait une obligation de résultat sur le chômage, le chef du gouvernement a répondu au cours du journal de 20h: "vous savez, remonter la pente sera difficile mais chaque jour nous menons la bataille".

    "Y compris lorsque nous menons la bataille pour essayer de sauver le maximum d'emplois industriels à cause des plans sociaux qui ont été astucieusement retardé après l'élection présidentielle", a-t-il poursuivi. "Nous avons pris chantier par chantier et nous avons des résultats", a estimé le Premier ministre en citant plusieurs exemples d'entreprises pour lesquelles des milliers d'emplois ont été sauvés. "Nous prenons entreprise par entreprise et avec les partenaires sociaux nous essayons d'apporter des solutions concrètes", a-t-il dit.

    "Notre action s'inscrit dans la durée"

    "En même temps il faut engager les réformes de structure", a-t-il ajouté. "Le résultat vous pourrez le mesurer chaque jour mais vous pourrez aussi pouvoir le mesurer à la fin du quinquennat (...) notre action s'inscrit dans la durée", a affirmé le Premier ministre, qui intervenait quelques heures après la diffusion des mauvais chiffres du chômage du mois de juillet. 

    Le nombre de demandeurs d'emploi a ainsi explosé et le nombre de chômeurs sans aucune activité frôle désormais les 3 millions en métropole, un seuil qui a déjà été franchi en prenant en compte l'outre-mer. Avec 41.300 inscrits de plus en un mois à Pôle emploi dans la catégorie A (sans aucune activité), il s'agit d'une poussée inégalée depuis le printemps 2009 et du 15e mois de hausse depuis que le chômage a recommencé à augmenter, en mai 2011.

    "Réduire un peu la prévision de croissance"

    Le Premier ministre a par ailleurs affirmé que le gouvernement devrait "peut-être réduire un peu" la prévision de croissance pour 2013, actuellement fixée à 1,2% mais jugée trop optimiste par les économistes. Le chef du gouvernement a promis que le budget pour l'an prochain serait "honnête, sincère, réaliste et volontariste", mais n'a pas souhaité dire de combien cette prévision de croissance serait révisée à la baisse.

    "Moi je suis volontariste, moi je ne me résigne à rien", a-t-il affirmé, mais "en même temps je regarde la réalité en face". Or "effectivement, il y a une baisse de la croissance partout, même l'Allemagne", a-t-il reconnu. Du coup, "il faudra peut-être réduire un peu" la prévision de croissance, a ajouté Jean-Marc Ayrault, ouvrant ainsi la voie à sa révision lors de la présentation du projet de loi de finances fin septembre.

    Dès sa prise de fonction, le Premier ministre avait ramené l'objectif de croissance à 0,3% pour cette année et 1,2% pour l'an prochain, contre 0,7% et 1,7% espérés par la précédente majorité de droite. Mais le Fonds monétaire international ne table plus que sur une progression de 0,8% de l'économie française en 2013 et la prévision moyenne des économistes s'établit à seulement 0,5%.

    "On ne réussit rien si on ne dialogue pas"

    Au menu également de l'intervention de Jean-Marc Ayrault, son aptitude à diriger le gouvernement. Il "faudra s'habituer" à ce qu'il est, à savoir "un homme d'autorité mais de dialogue", a fait savoir le Premier ministre, interrogé sur le fait de savoir s'il disposait de l'autorité nécessaire à sa fonction. "Parfois on me reproche d'en avoir trop", a-t-il tranché. Occupe-t-il pleinement le poste ? "Absolument. Il faut s'habituer à ce que je suis. Je suis un homme à la fois d'autorité mais de dialogue et avec un objectif qui est d'animer et de faire vivre un collectif, une équipe", a-t-il insisté.

    "Je suis le chef d'une équipe, je suis le chef de la majorité et je travaille en permanence avec le président de la République, qui est garant du cap et des engagements qui ont été pris devant les Français", a-t-il ajouté. "Ces engagements seront tenus, ça c'est mon mandat, c'est ma feuille de route. Mais, en même temps, j'ai une méthode parce que je l'ai éprouvée toute ma vie, que ce soit pour animer un groupe parlementaire pendant 15 ans ou que ce soit pour diriger une grande collectivité locale, c'est qu'on ne réussit rien si on ne dialogue pas, si on ne discute pas pour décider efficacement la politique" souhaitée, a affirmé l'ancien maire de Nantes.

    "Il y aura encore une industrie nucléaire en France"

    Enfin, Jean-Marc Ayrault s'est exprimé sur la récente sortie d'Arnaud Montebourg, qui avait qualifié l'industrie nucléaire de "filière d'avenir ". Le Premier a dit avoir "rappelé" au ministre du Redressement productif "la position du gouvernement" sur cette industrie.

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    La querelle nucléaire qui avait envenimé les rapports entre socialistes et écologistes au début de la campagne présidentielle, a été rallumée par les propos d'Arnaud Montebourg. "J'ai parlé avec Arnaud Montebourg et la position du gouvernement est très claire, ce sont les engagements qu'a pris le président de la République devant les Français, c'est le mix énergétique, réduire l'énergie produite par le nucléaire de 75 à 50%", a affirmé le Premier ministre. "Je lui ai rappelé la position du gouvernement, il en a parfaitement convenu", a dit le Premier ministre.

    "Quand j'ai échangé avec lui, il m'a dit qu'il partageait la politique du gouvernement, il n'y en a qu'une de politique du gouvernement, c'est celle du président de la République et les engagements qu'il a pris devant les Français", a ajouté Jean-Marc Ayrault. "Ce qu'il m'a dit, c'est qu'il avait simplement parlé de la filière nucléaire, industrielle, technologique. Mais si on réduit à 50%, il y aura encore une industrie nucléaire en France, la filière existe", a-t-il enchaîné. Sur cette question, "la ligne du gouvernement reste la même", a-t-il conclu.


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