• Clément Méric : "Une première depuis la mort de Brahim Bouarram"

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    Clément Méric : "Une première depuis la mort de Brahim Bouarram"

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    <time datetime="2013-06-06T11:13:16" itemprop="dateCreated">Créé le 06-06-2013 à 11h13</time> - <time datetime="2013-06-06T13:32:02" itemprop="dateModified">Mis à jour à 13h32</time>

    Mais, pour le spécialiste de l'extrême-droite Jean-Yves Camus, il est difficile, à ce stade de l'enquête, de pointer un groupuscule en particulier.

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    Des néo-nazi (Sipa)

    Des néo-nazi (Sipa)

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    Jean-Yves Camus est un politologue français spécialiste des mouvements d'extrême-droite.

    Un jeune homme a été battu à mort mercredi soir à Paris. On parle, concernant les agresseurs, d'allure de skinhead, de groupuscule d'extrême-droite... Qui sont ces groupuscules ?

    - Pour le moment, il convient de rester prudent car nous ne savons pas grand-chose des faits. Il y a eu hier soir un affrontement entre deux groupes, l'un d'extrême-gauche et l'autre d'extrême-droite, il y a eu échange de coups et un jeune homme a été grièvement blessé. Il est aujourd'hui en état de coma cérébral. Nous ne savons rien de tangible sur les agresseurs. Nous ne pouvons donc pas tirer de conclusions. Les témoins parlent de skinheads. Certes, mais il faut être précis. Et les propos du ministre de l'Intérieur sont aussi extrêmement vagues. En l'état actuel des choses, et compte tenu de la gravité des faits, on ne peut citer aucun groupe. Il existe également à l'extrême-droite, soulignons le, quantité de néo-nazis non-affiliés à des groupes, ou de façon non régulière.

    Ces militants sans affiliation dont vous parlez, sait-on combien ils sont, ce qu'ils représentent en France ?

    - Ils sont incontestablement moins nombreux que dans les années 1990 à l'apogée du mouvement skinhead. Aujourd'hui, c'est une toute petite mouvance et à Paris, toute-toute petite. C'est ce qui peut éventuellement permettre à l'enquête de police de progresser assez vite.

    Peut-on lier cet acte de violence au climat actuel de libération de paroles extrémistes en France ?

    - Encore une fois, les faits sont trop graves pour tirer des conclusions dès ce matin. Des bagarres, il y en a souvent. Le 1er mai dernier encore. Mais avec une issue pareille, heureusement c'est exceptionnel. A ma connaissance, c'est la première fois depuis la mort de Brahim Bouarram [poussé dans la Seine en marge d'une manifestation du Front national, NDLR] en 1995.

    Et lorsque certains parlent, à nouveau, de l'interdiction des groupuscules d'extrême-droite appelant à la violence ?

    - Pour prononcer une mesure d'interdiction, il faut d'abord identifier les groupes. Ensuite, dans un acte de la sorte, c'est une responsabilité individuelle, ce sont donc les personnes qui devront répondre de leurs actes devant la justice.

    Quant à savoir si les interdictions résoudraient le problème, non. Elles sont une partie de la riposte, elles ont un effet dissuasif, elles marquent le coup, elles montrent que le gouvernement prend la situation au sérieux. Mais un groupe dissout se reconstitue et, encore une fois, les militants des groupes dissous peuvent très bien continuer à militer hors structure. C'est généralement ce qui se passe. Ce n'est donc en rien une arme parfaitement dissuasive.

    Propos recueillis par Céline Lussato


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