• Condamnation de Timochenko: une "affaire interne" ukrainienne pour Medvedev

    Le président russe, Dmitri Medvedev, a estimé mardi que la condamnation à sept ans de prison de l'opposante Ioulia Timochenko, fustigée par l'UE, était une

    Le président russe, Dmitri Medvedev, a estimé mardi que la condamnation à sept ans de prison de l'opposante Ioulia Timochenko, fustigée par l'UE, était une "affaire intérieure" de l'Ukraine, et a dit espérer des progrès dans les négociations gazières entre Kiev et Moscou. | Andrey Mosienko

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    Le président russe, , a estimé mardi que la condamnation à sept ans de prison de l'opposante , fustigée par l'UE, était une "affaire intérieure" de l'Ukraine, et a dit espérer des progrès dans les négociations gazières entre Kiev et Moscou.
    L'affaire Timochenko est "une affaire interne de l'Ukraine" même si les décisions de justice de ce pays "ne doivent pas avoir de dimension politique", a déclaré M.

     
    Medvedev lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue ukrainien, Viktor Ianoukovitch, à Donetsk, dans l'Est de l'Ukraine.

    "Je pars du principe que nous respectons la souveraineté de l'Ukraine en ce qui concerne les décisions de ses autorités, y compris des autorités judiciaires", a-t-il ajouté alors que l'UE vient d'annuler une visite du président ukrainien à Bruxelles en raison de cette condamnation.
    "Si vous me demandez mon appréciation de cette affaire en tant que président, je ferai les commentaires suivants : je voudrais que les décisions de justice prononcées par les tribunaux ukrainiens soient pleinement fondées sur la législation ukrainienne, afin que les jugements énoncés n'aient aucune dimension politique ou anti-russe", a encore dit M. Medvedev.
    Le président russe a souligné que les décisions de justice ne devaient "pas mettre en doute les obligations internationales" de l'Ukraine, dans une allusion claire au contrat gazier de 2009 pour lequel Mme Timochenko, Premier ministre à l'époque, a été condamnée, et que Kiev voudrait revoir, le jugeant désavantageux.
    Pour sa part, M. Ianoukovitch a déclaré qu'il souhaitait toujours coopérer avec l'Union européenne (UE) et conclure un accord d'association avec elle, malgré le report sine die par les Européens de sa visite prévue jeudi à Bruxelles.
    "Nous allons toujours nous rencontrer en partenaires avec l'UE (...) quand ce sera nécessaire au niveau bilatéral", a-t-il déclaré.
    Pour sa part, M. Medvedev a laissé entrevoir des progrès dans les négociations sur le prix du gaz russe vendu à l'Ukraine, que Kiev tente de réviser à la baisse depuis des mois.
    Moscou demande en retour que l'Ukraine se détourne de l'UE en rejoignant l'Union douanière Russie-Kazakhstan-Bélarus, ce que les Ukrainiens refusent, préférant "coopérer" avec cette structure plutôt que d'y adhérer.
    Le patron du géant russe Gazprom, , et le ministre ukrainien de l'Energie, Iouri Boïko, présents à Donetsk, ont été chargés d'"élaborer un système moderne et mutuellement profitable de la coopération gazière", a déclaré M. Medvedev.
    Le président russe a par ailleurs mis la pression sur son homologue ukrainien au sujet de l'Union douanière, le sommant de choisir entre cette organisation et l'UE.
    "Il ne peut pas y avoir d'adhésion à l'Union douanière ou à l'UE dans un format particulier", il faut y entrer à part entière, a-t-il dit.

    Le Premier ministre ukrainien Mykola Azarov a jugée samedi

     

    Le Premier ministre ukrainien Mykola Azarov a jugée samedi "amorale" la menace de l'UE de conditionner la signature d'un accord d'association à la libération de l'opposante emprisonnée Ioulia Timochenko, alors que Kiev ambitionne un rapprochement avec les Européens. | Sergei Supinsky

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    Le Premier ministre ukrainien Mykola Azarov a jugée samedi "amorale" la menace de l'UE de conditionner la signature d'un accord d'association à la libération de l'opposante emprisonnée , alors que Kiev ambitionne un rapprochement avec les Européens.
    "Il est non seulement pas correct, mais même amoral de lier" l'intégration de l'Ukraine à l'UE au procès Timochenko, a-t-il lancé en marge d'une conférence internationale à Yalta (sud de l'Ukraine).


    "Je suis sûr que le bon sens va triompher et que l'accord (d'association avec l'UE) sera signé", a-t-il ajouté, alors que l'Ukraine espère par ce document faire un pas vers l'intégration européenne et bénéficier d'importantes retombées économiques.
    Le Commissaire européen à l'Elargissement, Stefan Füle, qui avait dit vendredi que l'Union européenne pourrait renoncer à cet accord en raison de ce dossier, s'est employé à minimiser les propos de M. Azarov, jugeant la position du président Viktor Ianoukovitch plus constructive.
    "J'ai été encouragé par le président qui a montré une compréhension totale de la complexité de ce problème (...) et une volonté de trouver une solution au problème", a-t-il dit à l'AFP samedi.
    Mme Timochenko, qui risque 10 ans de prison, a été incarcérée en août et est jugée depuis juin pour abus de pouvoir.

    L'égérie de la Révolution orange pro-occidentale de 2004 est accusée d'avoir outrepassé ses prérogatives de Premier ministre en 2009 en autorisant, sans l'approbation de son gouvernement, la signature de contrats sur l'importation de gaz russe à un prix trop élevé.
    M. Füle a qualifié cette disposition du code pénal ukrainien de "soviétique".
    La mise en garde européenne est un camouflet pour le président ukrainien, qui après avoir longtemps misé sur un rapprochement avec la Russie, milite ouvertement pour que l'Ukraine rejoigne la famille européenne.

    D'autant que Kiev est en plein bras de fer avec Moscou pour obtenir une ristourne sur le prix du gaz russe.
    La Russie a souligné que les Ukrainiens pourraient bénéficier de prix préférentiels s'ils rejoignaient son espace économique, l'Union douanière Russie-Bélarus-Kazakhstan, au lieu de faire de l'UE sa priorité, ce que Kiev a refusé à maintes reprises.

    Par ailleurs, l'Ukraine est en train de voir sa position stratégique de principal pays de transit de gaz russe vers l'Europe se réduire, après plusieurs conflits gaziers russo-ukrainiens qui ont perturbé les approvisionnements européens.
    Ainsi, le gazoduc Nord Stream, via la mer Baltique, doit être mis en service cet automne et vendredi trois groupes européens et la Russie ont signé un accord pour un autre tube contournant l'Ukraine via la mer Noire, le South Stream.
    Dès lors, le Premier ministre russe est revenu à la charge vendredi en appelant le gouvernement ukrainien à réfléchir à ses intérêts économiques avant de tourner le dos à Moscou.
    "Qu'est ce qui est plus avantageux pour l'Ukraine? Ambitionner de rejoindre la zone euro, ou utiliser les avantages que représentent la coopération existante entre des secteurs entiers des économies ukrainiennes et russe. A nos amis et collègues ukrainiens de le déterminer", a-t-il dit.


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