• Contraception : "Les filles parfois considérées comme des putes"

    Contraception : "Les filles parfois considérées comme des putes"

    Santé


    Publié le 16 février 2012 à 16h30
    Mis à jour le 16 février 2012 à 16h37

    Alors que le professeur Raphaël Nisand a remis ce jeudi son rapport destiné à éviter les grossesses accidentelles chez les jeunes filles, Jeannette Bougrab déplore l'accès parfois difficile aux centres de planning familial, dans une interview au Point.fr

    Jeannette Bougrab rappelle qu'il est parfois difficile d'accéder aux centres de planning familial

    Jeannette Bougrab rappelle qu'il est parfois difficile d'accéder aux centres de planning familial AFP

    Alors que 12.000 mineures vivent chaque année un avortement en France, Jeannette Bougrab, la secrétaire d'Etat à la jeunesse, a reçu ce jeudi un rapport qui suggère de rendre la contraception gratuite pour les mineures afin de prévenir les grossesses précoces.

    Ce document co-signé par le gynécologue Israël Nisand demande à la Sécu et aux laboratoires pharmaceutiques un effort conjoint pour permettre un accès entièrement gratuit à la contraception pour les jeunes. « Aujourd'hui, on est dans cette situation paradoxale où la contraception d'urgence est gratuite et anonyme, mais pas la contraception régulière », déplore la secrétaire d'Etat.

    Cliquez ici !

    Elle soutient donc les propositions du rapport, notamment un forfait contraception pour mineures directement remboursé aux pharmaciens et une feuille de soins anonyme. Interrogée par le Point.fr, Jeannette Bougrab précise ne pas souhaiter uniquement favoriser la prescription de la pilule qui n'est pas toujours adaptée aux jeunes filles. Parfois, « il vaut mieux leur proposer le patch, l'anneau ou l'implant, qui évitent les accidents. Malheureusement, ces nouveaux modes de contraception ne sont pas remboursés », déplore-t-elle.

    Au sujet des grossesses précoces, la secrétaire d'Etat s'inquiète à l'idée que « certaines filles sont fascinées par le fait d'avoir un bébé très tôt. Or être enceinte à 13 ou 14 ans, ce n'est pas la normalité (…)  À cet âge, une jeune fille doit avoir la vie devant elle, avoir des amis et gagner progressivement son autonomie. Elle ne doit pas être obligée d'arrêter ses études ni risquer de passer ensuite sa vie entre missions d'intérim, contrats précaires et chômage.»

    Faire payer l'accès aux sites pornos

    Pour expliquer ces situations extrêmes, Jeannette Bougrab pointe en premier lieu le manque d'information, en particulier « dans les milieux défavorisés car c'est là que le nombre de grossesses précoces abouties est le plus important et que celui d'interruptions volontaires de grossesse progresse le plus.»

    Quand il est impossible d'aborder ces sujets, consulter un médecin de famille ou un gynécologue n'est pas évident. Et il n'est pas toujours facile d'accéder à un centre de planning familial pour obtenir gratuitement et anonymement une contraception. « Celles que l'on voit franchir la porte d'un tel centre sont parfois considérées comme des "putes" et se font agresser », déplore la secrétaire d'Etat dans cet entretien accordé au site du Point. 

    Elle estime également qu'« il est impératif que l'éducation à la sexualité ne se fasse pas en regardant des films pornos. » Selon elle, le manque de lieux d'écoute et de dialogue poussent les jeunes à se rabattre sur Internet. Au point que 30 % des films pornographiques sont visionnés par des enfants de moins de 14 ans. « C'est dramatique de penser qu'ils se construisent à travers ces représentations des relations sexuelles. C'est d'ailleurs pourquoi nous réfléchissons, avec le ministère de la Culture, au moyen de rendre payante la première page des sites pornos. »


    Tags Tags : , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :