• Copé oppose les "parlementaires" aux "militants"...

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    Copé oppose les "parlementaires" aux "militants"... dans la droite ligne de Sarkozy et Buisson

    Le Monde.fr | <time datetime="2012-12-12T17:17:22+01:00" itemprop="datePublished">12.12.2012 à 17h17</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-12-12T17:38:16+01:00" itemprop="dateModified">12.12.2012 à 17h38</time> lien

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    <figure class="illustration_haut"> Jean-François Copé à Chartres, lundi 10 décembre, lors d'une réunion avec des militants. </figure>

    Les semaines passent à l'UMP et certains éléments de langage subsistent. Le camp Copé oppose toujours "les militants" du parti, qui seraient plus légitimes que les élus du parti, qualifiés de "barons" ou de "notables". L'argument a été utilisé tout au long de la campagne par les partisans du président contesté de l'UMP pour minimiser la portée des soutiens enregistrés par François Fillon. Ce fut notamment le cas lors du ralliement de Christian Estrosi à l'ancien premier ministre, en septembre. Le soutien "d'un baron du parti ne vaut pas le contact avec les militants", affirmaient alors les copéistes. 

    La même petite musique résonne aujourd'hui dans l'équipe du maire de Meaux, faisant suite à la proposition du député UMP Bernard Accoyer pour trouver une issue au blocage persistant entre MM. Copé et Fillon depuis plus de trois semaines. L'ex-président de l'Assemblée a annoncé mardi 11 décembre qu'il organisera mardi prochain une consultation de tous les parlementaires élus sous l'étiquette UMP, alors que Jean-François Copé n'accepte un nouveau vote des adhérents qu'après les municipales de 2014 et que François Fillon veut ce nouveau vote avant l'été.

    "LES DÉPUTÉS NE REPRÉSENTENT PAS LES MILITANTS"

    Jean-François Copé a rejeté cette initiative, mercredi 12 décembre, en reprenant un refrain déjà connu. "C'est les militants qui votent. Depuis quand est-ce qu'on va décider de se substituer aux militants ?", a-t-il déclaré sur Europe 1, alors qu'on lui demandait si cette consultation des parlementaires l'engageait. "Les députés ne représentent pas les militants" mais "leur voix", a-t-il insisté. Et d'ajouter : "sinon, vu le nombre de députés majoritaires et de sénateurs qui avaient soutenu François Fillon, j'aurais dû faire moins de 20 %, comme les sondages et les commentateurs parisiens le disaient".

     

    La pression monte de plus en plus sur le président contesté de l'UMP, qui résiste toujours aux appels visant à revoter avant l'été 2013 venus aussi bien de François Fillon, que des parlementaires, des "non-alignés", ou des militants. Pour contrer l'offensive de M. Accoyer, M. Copé a affirmé sur Europe 1 qu'on instrumentalisait et qu'on prenait en otage les députés et les sénateurs en les consultant. Celui qui répète depuis le 18 novembre qu'il tient sa légitimité de "la majorité absolue des suffrages exprimés par les militants" voit d'un mauvais œil la proposition de M. Accoyer.

    FILLON MISE SUR LES PARLEMENTAIRES

    Si elle a été qualifiée d'"excellente" par les fillonistes et saluée par les "non-alignés", les copéistes pensent que l'initiative est téléguidée par M. Fillon, qui avait reçu le soutien de l'ex-président de l'Assemblée, fin octobre. L'ex-premier ministre, qui maintient son groupe dissident à l'Assemblée tant qu'un accord ne sera pas trouvé avec M. Copé, mise sur la pression exercée par les parlementaires pour faire plier son adversaire, accusé par le filloniste, Eric Ciotti, de "s'accrocher à un siège qui n'est pas le sien".

    Le député de Paris écrit dans une tribune au Figaro, publiée mercredi : "Je crois utile d'entendre la voix de l'immense majorité de nos parlementaires qui militent pour un vote au début de l'été (...). Jean-François Copé doit écouter tous ces élus et adhérents et accepter de ne pas avoir raison contre tout le monde !"

    "LE CANDIDAT DES BARONS"

    Les copéistes ont répondu à M. Fillon... en répétant leur argument préféré. Résumant l'ancien premier ministre à un représentant "des salons de Saint-Germain-des-Prés", donc des élites, l'ex-députée Valérie Debord, proche de M. Copé, a estimé que "François Fillon a toujours les mêmes notables autour de lui alors que Jean-François Copé reste le candidat des militants".

    Un message qu'elle a relayé sur Twitter, mardi et mercredi, de différentes manières. "Un parlementaire n'a pas plus de poids dans le parti qu'un militant", a écrit Mme Debord, après avoir moqué "le candidat des barons", qui "parle [à nouveau] aux barons".

     

     

     

    Alors que les entourages étaient plutôt discrets ces derniers jours, un autre député copéiste, Sébastien Huyghe, s'est également dit opposé à la proposition de M. Accoyer, en affirmant à son tour qu'à l'UMP, "la voix d'un parlementaire ne vaut pas plus que la voix d'un militant".

     

    "Bernard Accoyer considérerait-il qu'il y a une suprématie du vote des parlementaires sur le vote des militants ? C'est digne de l'ancien régime...", a renchéri le secrétaire national de l'UMP, Bruno Beschizza, qui soutient aussi M. Copé.

     

    COPÉ DANS LA DROITE LIGNE DE SARKOZY ET BUISSON

    Mettre face-à-face les "militants" aux "barons" rappelle la manière dont Nicolas Sarkozy avait opposé le "peuple" aux "élites" pendant la campagne présidentielle, en présentant François Hollande comme "le candidat du système". L'ex-président a inspiré à M. Copé sa rhétorique sur "la gauche bien-pensante", qui ne jurerait que par le "politiquement correct".

    Lire : UMP : la stratégie Copé, dans la droite ligne de Sarkozy

    Quelques heures avant que M. Accoyer lance sa proposition de consulter les élus UMP, l'ancien conseiller de M. Sarkozy, Patrick Buisson – qui conseille aujourd'hui M. Copé – a justement affirmé mardi qu'il existe aujourd'hui à l'UMP une "vraie fracture entre la base [militante] et sa représentation parlementaire". Ce qui a d'ailleurs suscité des réactions indignées de la part de députés du parti, dont Bruno Le Maire et Nathalie Kosciusko-Morizet.

    Lire : NKM et Bruno Le Maire expriment leur désaccord avec Patrick Buisson

    La prise de position de M. Buisson, politologue venu de l'extrême droite, rappelle la manière dont Charles Maurras – figure de l'extrême droite catholique, décédée en 1952 – opposait "le pays réel" (la famille, le travail...) au "pays légal" (les institutions républicaines).

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