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Côte d’Ivoire, un nouvel accord de défense avec la France
26/1/12 - 16 H 32Côte d’Ivoire, un nouvel accord de défense avec la FrancePoint d’orgue de la visite d’État d’Alassane Ouattara en France, le président ivoirien signe jeudi 26 janvier, à l’Élysée, un nouvel accord de « défense et de sécurité ».
Cet accord s’inscrit dans la politique de désengagement de l’armée française en Afrique.
Quel est le nouvel accord de défense et sécurité entre la France et la Côte d’Ivoire ?
Si les termes exacts de ce nouvel accord ne sont pas encore connus, il apparaît que la France n’entend plus intervenir automatiquement en cas de menace du régime en place. Souhaitant mettre un terme à son rôle de « gendarme de l’Afrique », Paris veut diminuer le nombre de ses soldats en Côte d’Ivoire.
La Force Licorne qui a compté 2 000 soldats au plus fort de la crise post-électorale (elle a prêté son concours à la chute de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011), ne devrait plus compter que 300 militaires chargés de la formation de l’armée ivoirienne.
Alassane Ouattara a pesé de tout son poids pour convaincre Nicolas Sarkozy de ne pas se désengager totalement de son pays. Il compte sur la coopération française pour l’aider à réformer l’armée ivoirienne.
« Nous souhaitons un accord de partenariat ambitieux et transparent. La France doit rester dans notre pays plus longtemps et de manière plus substantielle. Je comprends les contraintes budgétaires, mais Paris doit bien prendre en compte la fragilisation de l’Afrique du Nord. Il est important que nous ayons une coopération plus forte en matière d’équipement et de formation mais aussi dans le renseignement et la lutte contre le terrorisme », a-t-il plaidé dans le Monde (du 26 janvier 2012).
« Comme tous les accords de nouvelle génération, explique-t-on à l’Élysée, il a vocation à être ratifié par le Parlement et à être rendu public. C’est-à-dire qu’il ne comportera plus aucune clause secrète. »
Que prévoyaient les anciens accords de défense ?
Signés au moment des indépendances des anciennes colonies françaises en Afrique au début des années 1960, ces accords, dont la teneur exacte était tenue secrète, structuraient les relations entre l’Hexagone et ces nouveaux États. Paris s’engageait à défendre militairement les régimes en place en échange de quoi, il bénéficiait d’un accès privilégié à leurs ressources naturelles.
Depuis quand la France redessine-t-elle sa présence militaire en Afrique ?
La rupture date du 28 février 2008. Dans un discours prononcé au Cap (Afrique du Sud), Nicolas Sarkozy annonçait que la France n’avait « pas vocation à maintenir indéfiniment des forces armées en Afrique, l’Afrique doit prendre en charge ses problèmes de sécurité ».
Il s’engageait à refonder les relations entre la France et l’Afrique sur « le principe de transparence ». De sorte que « contrairement à la pratique passée, (…) tous les accords de défense entre la France et les pays africains seront intégralement publiés ».
Où en est-on de cette nouvelle politique ?
Le nouvel accord défense signé entre la France et la Côte d’Ivoire est le septième des huit accords que le président français voulait renégocier. Depuis le départ annoncé en avril 2010 des troupes françaises stationnées au Sénégal, la France est toujours présente militairement à Djibouti, au Gabon, en Côte d’Ivoire et au Tchad.
En juillet 2011, Alain Juppé avait également annoncé devant la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, vouloir rapatrier le millier d’hommes engagés au Tchad au titre de l’opération Épervier.
LAURENT LARCHER
Avec cet article
Tags : Afrique, Côte D\'Ivoire, accords
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