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Courage François, Ségolène te regarde !
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Courage François, Ségolène te regarde !
</header><time datetime="2013-05-16T11:49:27" itemprop="dateCreated">Créé le 16-05-2013 à 11h49</time> - <time datetime="2013-05-19T19:26:28" itemprop="dateModified">Mis à jour le 19-05-2013 à 19h26</time>Par Sylvain CourageL'ex-candidate à la présidentielle profite de la sortie de son nouveau livre pour distiller ses commentaires aigres-doux à l'intention de l'Elysée.
Ségolène Royal à La Rochelle, le 6 mai 2012, jour du second tour de l'élection présidentielle. (XAVIER LEOTY/AFP)<aside class="obs-article-brelated" style="margin-left:20px;">
Avant la publication chez Grasset de "Cette belle idée du courage", Ségolène Royal avait prévenu : "Il faudra décrypter!" Son recueil d'hommages rendus à Jaurès, Jeanne d'Arc, Césaire ou Louise Michel comporterait un message codé... Pour les laborieux chroniqueurs, le nouveau bréviaire ségoléniste s'annonçait comme un rébus. Sur la couverture de l'ouvrage, l'ex-star de l'élection présidentielle de 2007 en riait d'avance, les yeux clos, telle une pythie...
Mais, avant même que l'opus ne parvienne aux libraires, la présidente de la région Poitou-Charentes a préféré donner la clé de l'énigme. Ces ballots de journalistes risquaient de passer à côté... Au fil des interviews de lancement en exclusivité sur tous les médias, la gardienne de l'ordre juste s'est expliquée. Tout s'éclaira. Le destinataire ultime de ces leçons de bravoure n'était autre que... François Hollande, président de la République et père de ses quatre enfants, "sources de courage et de gaieté inépuisables ". Qui d'autre, en effet, que l'hôte de l'Elysée doit s'inspirer fissa de l'audace d'un Roosevelt, de la ténacité d'un Mandela et de l'héroïsme de Jeanne d'Arc ?
"Peut mieux faire"
Dans un entretien au "Monde", l'ex-compagne de François Hollande dit souhaiter que le président "consolide tout ce qu'il a engagé et qu'il accélère sur le reste". Comme une institutrice soucieuse d'encourager un élève au bord du décrochage, Ségolène lui décerne un "peut mieux faire" accompagné d'une liste de devoirs à rendre avant la fin de l'année prochaine.
Au programme : démocratie participative, mutation écologique (spéciale dédicace à Delphine Batho, son ancienne disciple devenue ministre de l'Environnement !) et guerre au chômage. Bref, "deux ou trois priorités" et "un cap" Encourageant, non ? L'Elysée doit apprécier. "Il aurait fallu aller beaucoup plus vite", regrette Royal, dont on comprend qu'elle peine, comme d'autres, à se faire entendre au Château. "Bon. Regardons l'avenir et réussissons les cent premiers jours de la deuxième année "
Remaniement ou pas, le gouvernement de la France se fera sans elle. La présidente de Poitou- Charentes a exclu d'elle-même de faire son entrée dans l'équipe ministérielle. Trop compliqué, à tous points de vue...
Sèchement battue aux législatives en juin 2012 à La Rochelle, elle a bien compris que son retour au premier plan passait par une victoire électorale. Elle se représentera donc aux régionales de 2015 dans la région qui la fit "Zapatera" en 2004. En attendant, elle s'efforce de se rendre utile : "Faire ce que l'on a à faire, là où l'on est, avec les moyens que l'on a", dit-elle comme Roosevelt.
Le goût du combat
Sa tâche consiste à chaperonner la Banque publique d'Investissement, une de ses idées fétiches hélas affadie par les technocrates de Bercy. Vice-présidente de la nouvelle institution, Ségolène Royal vole dans les plumes de Nicolas Dufourcq, le directeur général, un inspecteur des finances qui veut jouer les anges gardiens de start-up, quand elle souhaite aussi porter assistance aux entreprises en difficulté. "Rien n'a été fait pour la voiture électrique", déplore Royal, toujours ultrasensible au sort d'Heuliez : le constructeur picto-charentais qu'elle a aidé à se reconvertir dans l'automobile électrique est de nouveau en redressement judiciaire. Qu'à cela ne tienne, la présidente de Poitou-Charentes persiste.
Elle n'a perdu ni le goût ni le sens du combat. Dans son livre de résiliente de la politique, elle se souvient du conseil des ministres présidé par François Mitterrand le 26 mai 1993, après la terrible défaite de la gauche aux législatives. Ségolène était ministre et faisait partie de la soixantaine de députés socialistes réélus... François Hollande, non.
"Vous avez une grande et belle cause à défendre, dites-vous bien qu'elle est meilleure que nous tous", dit Mitterrand en guise de testament. Bon apôtre, Ségolène se pose donc en - légitime ? - héritière de "ce grand politique, farouchement libre qui ne fut jamais l'otage, ni des grands intérêts privés, ni de la noblesse d'Etat, ni des cercles de notables ". Encore un message...
Tags : François Hollande, livre, Ségolène Royal
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