• Créations d'usines : quand la France remonte la pente

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    Créations d'usines : quand la France remonte la pente

    EMMANUEL GRASLAND / CHEF DU SERVICE INDUSTRIE | <time datetime="2014-10-20T06:00:00+02:00" style="box-sizing: border-box; padding: 0px 6px; color: rgb(127, 126, 126);">LE 20/10 À 06:00 </time>lien 
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    Créations d'usines : quand la France remonte la pente

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    Les ouvertures d'usines en France sont supérieures d'un tiers à celles de l'an dernier.
    Le solde des ouvertures et des fermetures s'améliore, même s'il reste négatif.

    C'est un investissement qui fait rêver des milliers d'élus. A Lacq, dans les Pyrénées-Atlantique, le japonais Toray a injecté 120 millions d'euros pour y bâtir une de ces usines du futur, chères au coeur de l'ancien ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg. Inaugurée fin septembre, elle devrait produire d'ici à la fin de l'année la matière première de la fibre carbone, du polyacrylonitrile. Derrière ce nom barbare, la création d'environ 150 emplois à moyen terme.

    Un simple rayon de soleil au milieu de la grisaille ? Pas seulement. Début juillet, le missilier MBDA a inauguré sa première usine de démantèlement de munitions complexes au Subdray, près de Bourges. Un investissement de 12 millions d'euros. Au printemps, c'est le breton Altho qui a ouvert un site de production de chips en Ardèche, d'une soixantaine de salariés.

    Le poids des PME

    Depuis janvier, l'Hexagone a vu la création de 119 usines contre 90 sur la même période de 2013, selon les recensements effectués par la société Trendeo. Une hausse liée notamment à des ouvertures dans l'agroalimentaire, le traitement des déchets ou le travail des métaux. Les fermetures de sites ont quant à elles reculé, passant de 204 à 153. « Pour 100 usines fermées depuis 2009, l'économie française en ouvre en moyenne 60, mais ce taux est remonté à 77 % en 2014 », explique David Cousquer, de Trendeo.

    Mais pourquoi ouvrir une usine en France, alors que le pays bénéficie d'une réputation moyenne auprès des investisseurs étrangers, du fait d'un coût du travail jugé élevé ou d'une législation sociale perçue comme trop rigide ? D'abord, une grande partie des investissements ne sont pas le fait des grands groupes mais des PME. C'est par exemple le cas de Terre et Soleil, une société familiale spécialisée dans les biscuits et caramels bretons, qui s'est dotée en juin d'une nouvelle usine pour accompagner sa croissance. Ou du Groupe Batteur, qui a décidé d'investir 9 millions d'euros dans un nouveau site de production pour ses crèmes de soins Algotherm.

    L'Hexagone bénéficie ensuite de certains atouts. Sa taille, tout d'abord, et puis la qualité de ses infrastructures. Pour attaquer les marchés de l'isolation du sud de l'Europe, le canadien Iko a construit une usine à… Combronde, une commune du Puy-de-Dôme, située sur un noeud autoroutier entre A71, A89 et A75. Un investissement de 35 millions d'euros.

    La position d'excellence de la France dans le secteur aéronautique joue aussi un rôle majeur. Elle est à l'origine de la décision de l'américain Hexcel d'investir 200 millions dans un site de production de fil de carbone destiné à accompagner la montée en puissance de l'Airbus A350.

    Bien sûr, ces nouvelles usines sont loin de changer la donne. En comparaison de l'Allemagne, la France accuse un retard de cinq à sept ans sur la modernisation de ses usines, selon le Groupe des fédérations industrielles. Mais l'état d'esprit semble s'améliorer. « Les industriels sont un peu plus optimistes sur l'évolution de leurs dépenses d'investissement », explique Denis Ferrand, de COE-Rexecode. Et la baisse du crédit bancaire à l'industrie manufacturière s'est interrompue cet été. 

    Emmanuel Grasland, Les Echos
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