• Crise de la dette: Bruxelles veut renflouer rapidement les banques

    La Commission européenne a appelé mercredi à une recapitalisation urgente des banques face à la crise de la dette et plaidé pour une force de frappe accrue du Fonds de secours de la zone euro, qui selon une option à l'étude pourrait atteindre 2.500 milliards d'euros.

     

    La Commission européenne a appelé mercredi à une recapitalisation urgente des banques face à la crise de la dette et plaidé pour une force de frappe accrue du Fonds de secours de la zone euro, qui selon une option à l'étude pourrait atteindre 2.500 milliards d'euros. | Samuel Kubani

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    La Commission européenne a appelé mercredi à une recapitalisation urgente des banques face à la crise de la dette et plaidé pour une force de frappe accrue du Fonds de secours de la zone euro, qui selon une option à l'étude pourrait atteindre 2.500 milliards d'euros.
    Dans le même temps, l'horizon s'est dégagé pour la mise en place de ce Fonds (FESF), dans sa forme actuelle, après l'annonce d'un accord à ce sujet au Parlement slovaque.
     


    Lors d'un discours devant le Parlement européen, le président de la Commission européenne a invité l'Europe à recapitaliser "d'urgence" ses banques pour stopper la contagion de la crise de la dette, dont il a reconnu qu'elle avait désormais atteint une ampleur "systémique", menaçant donc de déstabiliser l'économie mondiale.


    Concrètement, M. Barroso a proposé de relever fortement le niveau minimum de fonds propres demandé aux établissements et d'empêcher ceux qui ne s'y conformeraient pas de verser des dividendes à leurs actionnaires et des bonus à leurs cadres.
    Selon une source européenne, le niveau minimum de fonds propres "durs" des banques (capital et bénéfices mis en réserve par rapport aux prêts accordés) devrait être relevé de 5% aujourd'hui à 9%. En France, BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole ont déjà annoncé en septembre tabler sur un ratio de fonds propres "durs" de 9% au moins début 2013.


    Un tel durcissement des règles du jeu pourrait contraindre les banques à lever au total 275 milliards d'euros, selon les estimations de la banque américaine , citées mercredi par le Financial Times.
    Le FMI avait estimé lui début octobre qu'il faudrait injecter entre 100 et 200 milliards d'euros dans les banques européennes.

    Pour se recapitaliser, a expliqué M. Barroso, les banques devront d'abord faire appel à des sources privées de capitaux, les autorités nationales apportant un soutien si nécessaire. Dans l'hypothèse où ce soutien ne serait pas disponible, la recapitalisation devrait être financée au moyen d'un prêt du FESF.
    La fédération allemande des banques privées (BdB) a vertement critiqué le plan de M. Barroso. "L'incertitude des marchés pourrait augmenter davantage en raison des nombreuses questions juridiques que soulèverait une recapitalisation forcée", a déclaré son directeur Michael Kemmer.
    Par ailleurs, au terme d'un bras de fer avec Berlin, Paris a finalement accepté mercredi de ne pas avoir recours au FESF pour recapitaliser ses banques.
    La France préférait jusqu'ici l'idée de pouvoir puiser dans le Fonds européen plutôt qu'utiliser des capitaux publics nationaux afin de ne pas mettre en danger sa note "AAA", gage de confiance sur les marchés financiers.
    L'Allemagne privilégiait, elle, un renflouement national, sachant qu'elle est le premier contributeur à ce Fonds au sein de la zone euro.


    Le FESF est actuellement doté d'une capacité de prêts de 250 milliards d'euro. Il doit la voir portée à 440 milliards d'euros et être doté de nouveaux outils si le Parlement slovaque finit par le ratifier.


    Sur ce front, l'horizon s'est éclairci mercredi. Au lendemain d'un premier vote négatif des députés à Bratislava, quatre partis politiques se sont mis d'accord pour soutenir le renforcement du FESF lors un nouveau vote qui interviendra vendredi au plus tard.
    L'opposition de gauche (Smer-SD) a obtenu en contrepartie, pour prix de son soutien, des élections anticipées, possibles en mars 2012.
    La Slovaquie est le dernier des 17 pays de la zone euro à devoir approuver l'élargissement de ce filet de sécurité pour les pays en difficulté, dont le principe a été décidé le 21 juillet. Et l'unanimité est requise.
    Mais d'ores et déjà il est question d'accroître encore la puissance de feu du FESF pour rassurer les marchés sur la capacité de la zone euro à faire face à une contagion de la crise à un pays comme l'Italie.
    Il est nécessaire d'"optimiser" la force de frappe de ce mécanisme, a estimé M. Barroso. Il a suggéré d'utiliser un effet de levier sans apport de garanties financières nouvelles par les Etats.

     

    L'une des options à l'étude consisterait à en faire une sortie de compagnie d'assurance garantissant une partie de la dette publique de pays fragiles détenue par les créanciers, à hauteur de 15% ou 20% par exemple, a indiqué une source européenne à l'AFP.
    Dans ce cas de figure, de l'avis des experts le Fonds pourrait multiplier par entre trois et cinq fois sa puissance de feu, selon la source.
    Le mécanisme étant appelé à être doté en 2012 ou 2013 d'une capacité de prêts de 500 milliards d'euros lorsqu'il deviendra permanent, sous le nom de Mécanisme européen de stabilité (MES), il pourrait donc voir sa capacité d'intervention portée à 2.500 milliards d'euros.
    Il ne s'agit toutefois que d'une hypothèse de travail à ce stade, même si elle a le soutien de certains pays. Et elle promet d'âpres négociations.


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