• Crise entre les Soudans : Juba affirme poursuivre son retrait de Heglig

    Le président américain, Barack Obama, a appelé les deux Soudans à cesser les combats, alors que Juba affirmait samedi poursuivre son retrait de la zone pétrolière de Heglig, frontalière et contestée, et continuait de nier en avoir été chassé par les forces de Khartoum. | Ebrahim Hamid

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    Le américain, , a appelé les deux Soudans à cesser les combats, alors que Juba affirmait samedi poursuivre son retrait de la zone pétrolière de Heglig, frontalière et contestée, et continuait de nier en avoir été chassé par les forces de Khartoum.
    "Nos troupes continuent de se retirer (de Heglig), cela va prendre trois jours," a affirmé à l'AFP le ministre sud-soudanais de l'Information, Barnaba Marial Benjamin, démentant une nouvelle fois en bloc que l'armée sud-soudanaise avait été poussée dehors par une offensive soudanaise.
     


    Le retrait, a-t-il réitéré, répond "aux appels du Conseil de sécurité de l'ONU et d'autres". Les Nations unies, mais aussi l'Union africaine (UA) et les Etats-Unis ont multiplié ces derniers jours les appels à un retrait du Soudan du Sud du champ pétrolier.
    Heglig, en zone frontalière, est revendiqué par Juba et Khartoum. Avant sa prise par l'armée sud-soudanaise il y a dix jours, elle assurait cependant plus de la moitié de la production de
    du Nord. La région est donc ultra-stratégique pour le Soudan, qui à l'indépendance du Sud en juillet, a perdu les trois quarts de ses réserves de brut.
    La zone est en fait le théâtre d'affrontements sans précédents entre les forces de Juba et de Khartoum depuis fin mars. Le champ pétrolier avait alors déjà brièvement été pris par les Sud-Soudanais aux Soudanais. Bombardements soudanais et combats à l'artillerie lourde s'y multipliaient depuis.


    Mais à partir du 10 avril, la prise plus prolongée de Heglig par l'armée sud-soudanaise avait encore aggravé les tensions entre les deux voisins, qui jamais depuis la partition du Soudan en juillet 2011 n'ont semblé si proches d'une nouvelle guerre ouverte.
    Avant les accords de paix de 2005, qui ont ouvert la voie à la partition du pays, le Nord et le Sud se sont livré des décennies de guerre civile. La dernière vague du conflit, de 1983 à 2005, a fait plus de deux millions de morts.


    Selon le porte-parole de l'armée sud-soudanaise, Philip Aguer, le Nord bombardait encore les "troupes (sud-soudanaises) à Heglig" vendredi soir, après la promesse de retrait de Juba. Sawarmi Khaled Saad, porte-parole de l'armée soudanaise, a de son côté indiqué que les combats avaient cessés samedi.
    Il était très difficile de vérifier quelle était réellement la situation sur le terrain. Samedi, le Soudan y a annulé in extremis un déplacement de journalistes, prévu depuis la veille, en affirmant que l'aéroport de Heglig ne pouvait pas encore recevoir d'avions.
    Vendredi soir, après l'annonce du retrait sud-soudanais, Barack Obama est lui-même monté au créneau pour tenter de faire baisser la tension.


    "Le gouvernement du Soudan doit cesser ses actions militaires, y compris les bombardements aériens", a déclaré le responsable américain dans un message vidéo enregistré à l'intention des populations des deux pays.
    "De même, le gouvernement du Soudan du Sud doit arrêter de soutenir des groupes armés à l'intérieur du Soudan et doit cesser ses actions militaires au-delà de la frontière", a-t-il ajouté, estimant que les présidents soudanais, Omar el-Béchir, et sud-soudanais, Salva Kiir, devaient "avoir le courage de revenir à la table pour négocier et résoudre pacifiquement ces problèmes".


    A la partition du Soudan l'an dernier, le Sud et le Nord étaient loin d'avoir réglé leurs différends et les tensions sont depuis restées extrêmes.
    Juba et Khartoum s'opposent le tracé de leur frontière commune, sur le partage des ressources pétrolières et s'accusent chacune d'alimenter une rébellion sur le sol de l'autre.
    Sous l'égide de l'UA, des pourparlers ont été engagés pour tenter d'apaiser les choses.
    Mais l'escalade des violences Nord-Sud autour de la zone de Heglig les a sérieusement mises à mal : le président Béchir a d'abord annulé un sommet prévu début avril avec Salva Kiir. La semaine dernière, le Parlement soudanais a à son tour décidé une suspension des négociations.


    La guerre de communication que se sont livré vendredi Juba et Khartoum sur le repli sud-soudanais de la zone -- retrait volontaire et progressif pour le premier, "libération" pour le second -- montre à quel point la situation reste critique.


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