Le gouvernement "prend acte" des prévisions économiques de la Commission européenne pour la France, qui estiment que la croissance ne sera que de 0,1% en 2013 pour des déficits publics attendus à 3,7% du PIB, a dit vendredi 22 février le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici.
"Nous en prenons acte" et le gouvernement veut en "tirer les leçons", a déclaré devant la presse le ministre, qui s'exprimait accompagné du ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac, pour livrer les premières réactions du gouvernement après les annonces bruxelloises en fin de matinée.
Les "conditions sont réunies" pour reporter le délai du retour du déficit public de la France à 3% du PIB, jusqu'ici fixé à 2013, a-t-il ajouté : "Les conditions sont réunies pour considérer un report de l'objectif nominal en 2013". Le ministre a assuré que cette décision serait prise après des discussions et en accord avec Bruxelles.
Loin des objectifs de 3%
Selon les nouvelles prévisions de la Commission européenne publiées ce vendredi, le déficit public de la France atteindra en effet cette année 3,7% du PIB, loin de l'objectif des 3% imposés par Bruxelles. Il sera encore plus important en 2014 à 3,9%,
Lors de ses précédentes prévisions en novembre, la Commission tablait sur un déficit de 3,5% en 2013 et également 2014. Selon Bruxelles, la croissance de la France sera quasiment nulle cette année, à +0,1%, avant de repartir en 2014 avec 1,2%.
Le déficit public de la France devrait s'établir à 4,6% du PIB en 2012, après 5,2% en 2011, note la Commission. Cette année, il devrait "de nouveau décroître grâce aux mesures adoptées, notamment budgétaires", souligne la Commission.
Mais elle note aussi que la faible croissance attendue, "bien en-dessous du potentiel, va affecter de façon négative" le déficit. "En 2013, compte tenu de la baisse du revenu disponible des ménages lié à la hausse du chômage et au manque de confiance des entrepreneurs, il est prévu que le PIB augmente de seulement 0,1%".
Une nouvelle prévision attendue
Le président français François Hollande avait confirmé mardi que la France n'atteindrait pas son objectif de 0,8% de croissance en 2013, et indiqué qu'une nouvelle prévision de croissance serait établie "fin mars avec le Haut conseil aux Finances publiques".
De son côté, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a estimé mardi que la prévision s'établirait autour de 0,2% ou 0,3%.