• Délinquance : ce que cachent les chiffres du gouvernement

    Délinquance : ce que cachent les chiffres

    du gouvernement

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      • Par Jean-Marc Leclerc
      • Mis à jour <time data-ago="il y a 7 heures" data-original="le 19/11/2014 à 21:42" datetime="2014-11-19T21:42:42+01:00" itemprop="dateModified">le 19/11/2014 à 21:42</time>
      • Publié <time data-ago="il y a 9 heures" data-original=" le 19/11/2014 à 19:00" datetime="2014-11-19T19:00:13+01:00" itemprop="datePublished"> le 19/11/2014 à 19:00    lien </time>
    <figure> Illustration d'un vol de téléphone portable.<figcaption itemprop="description">

     

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    INFOGRAPHIE - Manuel Valls et Bernard Cazeneuve vantent la baisse du nombre des cambriolages. Mais les atteintes aux personnes et aux gendarmes sont en hausse.

     

    On peut tourner les chiffres dans tous les sens, les violences en France font bien de la résistance. Alors que le gouvernement a choisi de communiquer sur la récente baisse des cambriolages notamment, Le Figaro ausculte les chiffres que l'Intérieur semble vouloir occulter derrière sa subite frénésie de pédagogie sécuritaire.

    Les données que nous publions sont extraites du dernier bilan de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), organisme de référence, qui n'apprécie guère de se faire griller la politesse en matière de présentation statistique par Matignon et Beauvau. Et ce malgré ses mises en garde répétées sur les dangers des comparaisons hasardeuses de chiffres qui ne traduisent d'ailleurs que la délinquance enregistrée par les forces de l'ordre et, donc, l'activité de la police et de la gendarmerie plutôt que la délinquance réelle. Cette institution ne publiera, pour sa part, ses propres chiffres d'octobre que dans quelques jours.

    Une cinquantaine de décès supplémentaires en un an

    Pour l'heure, ce que son dernier bilan révèle sur douze mois glissants (d'octobre 2013 à septembre 2014) devrait inciter Manuel Valls et Bernard Cazeneuve à la prudence. Car si la rubrique des atteintes aux biens donne, çà et là, des signes encourageants, avec une diminution des vols avec violence de 6 % côté police et de 5 % côté gendarmerie, les violences non crapuleuses (hors vol), en revanche, celles qui traduisent la violence inhérente à la société, dans la rue, le cercle familial ou à l'école, grimpent inexorablement.

    Ces atteintes volontaires à l'intégrité physique ont dépassé depuis peu le demi-million de faits enregistrés par an. Et elles augmentent aussi bien dans les villes, côté police (+4 %), que dans les zones rurales (+7 %), confiées à la gendarmerie (voir notre infographie).

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    Cliquez ici pour agrandir l'infographie

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    La masse des délits ainsi constatés est constituée de «coups et blessures volontaires non mortels», à raison de 135.000 infractions relevées par la police contre 61.000 par la maréchaussée en douze mois. Concernant ceux qui sont «suivis de mort», ils ont augmenté de 41 à 56 % en un an! Soit une cinquantaine de décès supplémentaires. Ce qui pourrait attester d'une aggravation des violences non seulement en nombre mais aussi en intensité.

    Question de la réponse pénale

    Le criminologue Alain Bauer, que l'on ne saurait suspecter de vouloir intenter un mauvais procès à l'hôte de Matignon, dont il est proche, le dit sans fard: «Beaucoup de violences sont liées à l'atmosphère générale. Les gens n'ont plus confiance dans les institutions et règlent leurs comptes eux-mêmes.» À l'entendre, «il y a des gens qui votent avec leurs pieds et d'autres avec leurs poings». Sans excuser cette violence, il l'explique notamment par une faille de la réponse publique: «Comment continuer avec des politiques pénale et sécuritaire à ce point en désaccord?» C'est la question de la réponse pénale qui pose problème en France, à ses yeux.

    Où qu'on porte son regard dans la rubrique des violences dites «gratuites», c'est le rouge qui clignote. Les violences sexuelles ont augmenté, selon les zones, de 5 à 8 %, les séquestrations de 27 % en zone police, avec plus de 2000 affaires par an, les menaces et chantages de 13 % en zone gendarmerie.

    Manuel Valls peut bien rappeler que la sécurité n'est «ni de droite ni de gauche», il sait que les résultats en la matière sont fragiles. L'avènement d'une justice où la prison deviendrait de plus en plus l'exception laisse en effet planer de sérieux doutes sur une baisse durable de la délinquance.


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