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Au terme d’une longue semaine de tractations, Alexis Tsipras, le premier ministre de la Grèce, a finalement annoncé dans la soirée de vendredi 17 juillet un remaniement ministériel assez léger. Remis d’heure en heure à cause d’une cinquantaine d’incendies qui ont ravagé tout au long de la journée plusieurs régions de Grèce, ce remaniement était très attendu depuis que quatre membres du gouvernement s’étaient positionnés contre l’accord conclu avec les créanciers à Bruxelles lundi. En tout, une dizaine de personnes changent de portefeuille ou entrent pour la première fois au gouvernement.
Panagiotis Lafazanis, ministre du redressement productif, chef de file des 39 députés frondeurs qui ont refusé de voter l’accord mercredi au Parlement, est le premier à céder la place. Pour le remplacer, Panagiotis Skourletis, un proche d’Alexis Tsipras, laisse son portefeuille de ministre du travail à Georges Katrougalos, qui quitte à son tour le poste de ministre délégué à la réforme administrative.
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Entrée de nouvelles personnalités
Dans ce jeu de chaises musicales, quelques nouvelles personnalités entrent au gouvernement. Nadia Valavanis, ministre déléguée au ministre des finances, qui a démissionné jeudi dernier, est par exemple remplacée par Triphon Alexiadis. Jusqu’ici président du syndicat des agents des impôts, M. Alexiadis sera chargé de la recette fiscale. Un poste stratégique, alors que le premier ministre vient de réaffirmer son intention de s’attaquer à la fraude et à l’évasion fiscales.
Euclide Tsakalotos est confirmé à son poste de ministre des finances, et c’est l’historienne Sia Anagnostopoulou qui le remplacera à son poste de ministre délégué aux affaires étrangères, qu’il avait abandonné au lendemain du référendum du 5 juillet pour prendre la place de Yanis Varoufakis aux finances.
Dimitris Vitsas, longtemps secrétaire général de Syriza, est nommé ministre délégué à la défense. En plaçant dans son équipe gouvernementale l’un des rouages principaux du parti Syriza, Alexis Tsipras envoie le signal du rassemblement alors que le parti est toujours au bord de l’implosion.
Enfin, en désignant Pavlos Haikalis, un ancien comique passé à la politique ces dernières années dans les rangs des Grecs indépendants (ANEL), Alexis Tsipras récompense la fidélité de son partenaire de coalition qui l’a soutenu d’un seul bloc lors du vote de mercredi au Parlement.
« Le capitaine du navire »
L’un des lieutenants très proches d’Alexis Tsipras, le jeune Gabriel Sakellaridis, quitte définitivement sa fonction de porte-parole du gouvernement, remplacé par Olga Gerovassili, députée Syriza depuis 2012 et docteure de formation.
Alexis Tsipras a donc choisi de puiser dans les rangs de sa famille politique une équipe en mesure de faire appliquer les mesures exigées par les créanciers, ignorant ainsi les pressions européennes qui s’étaient en sous-main exercées tout au long de la semaine pour qu’il mette en place une nouvelle coalition avec des partis de l’opposition, notamment avec le parti centriste To Potami.
Mais Stavros Theodorakis, le leader de To Potami, avait de lui-même rejeté toute idée de collaboration à un gouvernement Tsipras, exigeant plutôt la formation d’un gouvernement d’union nationale. Pour l’instant, Alexis Tsipras reste, comme il l’a affirmé dès lundi dans un entretien télévisé, « le capitaine du navire ».
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