• Pierre Larrouturou: «Aucun espoir de reprise si on ne change pas de politique»

     

    Créé le 14/08/2014 à 11h44 -- Mis à jour le 14/08/2014 à 11h55
    <aside>L'homme politique Pierre Larrouturou

    L'homme politique Pierre Larrouturou  SALOM-GOMIS SEBASTIEN/SIPA

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    CROISSANCE - L’économiste, à la tête du mouvement «Nouvelle Donne», n’est pas surpris par les mauvais chiffres de l’économie française…

    Pierre Larrouturou a quitté le PS pour créer «Nouvelle Donne» suite à des désaccords sur la politique économique prônée par le parti. Il est l’auteur de La grande trahison (ed. Flammarion), dans lequel il prône un «new deal», dans la lignée de la politique menée par Franklin Roosevelt aux Etats-Unis dans les années 1930.

    La croissance en France a été nulle au 2e trimestre, et le gouvernement a revu à la baisse le chiffre attendu en 2014: est-ce une surprise pour vous?

    Cela fait 40 ans que les politiques disent que la croissance va revenir, et on voit bien que c’est faux. C’est un cercle vicieux. Chaque mois, il y a 20.000 chômeurs de plus, et 30.000 personnes tombent dans la pauvreté. Pourquoi attendre quand on est dans un tel drame social, que la consommation s’effondre? Les politiques d’austérité ne font qu’aggraver le problème. L’investissement est en berne. Ce n’est pas qu’un problème français d’ailleurs: 20 % relèvent de problèmes français, mais pour le reste cela touche tous les pays occidentaux.

    Peut-on toujours prendre l’Allemagne en exemple, alors qu’elle est en récession ce trimestre?

    Le bilan de la croissance est un peu meilleur en France qu’en Allemagne sur ces 10 dernières années selon des chiffres publiés par le Financial Times Deutschland. Aucun pays ne peut servir de modèle. Il y a des choses très bien en Allemagne: leur politique industrielle, leur politique du logement, le soutien des banques aux PME. Mais aussi des choses très négatives, comme la précarité. Depuis les réformes Schröder, les salariés ont perdu 7 % de leur pouvoir d’achat en moyenne, hors inflation. Les marges des entreprises sont très bonnes, mais il y aurait une énorme récession si tout le monde faisait la même chose. Le modèle japonais, cité par Hollande en exemple il y a un an, on voit queça n’a marché que deux trimestres. Aux Etats-Unis, c’est la même chose, le taux d’activité s’effondre. C’est une crise historique.

    Quelles sont les perspectives économiques de la France selon vous?

    Il n’y a aucun espoir si on ne change pas de politique. On va vraiment gravement dans le mur si on attend un miracle. On peut se dire qu’on va relancer des activités comme le logement. Les loyers sont 30 % plus chers en France que dans le reste de l’Europe. Il faut mettre le paquet sur ce domaine, comme l’ont fait les Pays-Bas et l’Allemagne. Le gouvernement a 37 milliards d’euros de fonds de réserve placés sur les marchés financiers qu’il peut mobiliser immédiatement. Cela représenterait 200 euros d’économies par mois, pour les 25 % de Français concernés par les loyers, et 200.000 emplois. Il faut aussi avoir une vraie politique de lutte contre le dérèglement climatique, et favoriser les PME.

    Le Conseil constitutionnel a retoqué une partie du pacte de responsabilité: est -ce une autre mauvaise nouvelle à terme pour l’économie française?

    Ce pacte de relance, ce n’est qu’une 52e rustine. On continue les rustines, sans aucun progrès. Les politiques français ne sont pas sérieux.


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  • Pour le président de la Bundesbank, « Paris doit donner le bon exemple »

    Le Monde.fr | <time datetime="2014-08-13T09:44:32+02:00" itemprop="datePublished">13.08.2014 à 09h44</time> • Mis à jour le <time datetime="2014-08-13T14:20:29+02:00" itemprop="dateModified">13.08.2014 à 14h20</time> |Propos recueillis par Marie Charrel

    lien Jens Weidmann, le président de la Bundesbank, le 17 mai, à Francfort.
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    La zone euro va mieux, mais beaucoup reste à faire. Tel est le diagnostic que pose Jens Weidmann, le président de la Bundesbank, la puissante banque centrale allemande. Egalement membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), il dresse un bilan sans concession de la politiqueéconomique française. Selon lui, Paris doit cesser de réclamer des mesures favorables à la croissance à Berlin et se concentrer sur ses propres réformes structurelles.

    Lire (en édition abonnés) : Quand la Bundesbank exige des hausses de salaires

    En juillet, l'inflation s'est encore tassée en France et dans la zone euro (0,4 %). Celle-ci risque-t-elle de sombrer dans la déflation ?

    Je ne pense pas. Le faible taux d'inflation actuel est alimenté par trois facteurs : la baisse des prix de l'énergie et des produits alimentaires, l'appréciation de l'euro jusqu'à une date récente et l'ajustement en cours dans certains pays, comme l'Espagne ou la Grèce. Nous ne sommes pas dans un scénario déflationniste auto-entretenu, avec des stratégies de report des achats de la part des consommateurs.

    La France est-elle l'homme malade de l'Europe ?

    Je me méfie de cette expression, attribuée à l'Allemagne il y a une quinzaine d'années. La France est un pays économiquement puissant, mais comme le dit lui-même le président Hollande : la France a des défis structurels à relever, elle doit redresser sa compétitivité et réduire le niveau très élevé de ses dépenses publiques. Le gouvernement français a commencé à le faire. Il est important decontinuer afin qu'une France renforcée puisse jouer son rôle au sein du moteur franco-allemand. Paris devrait exercer son leadership en donnant le bon exemple, notamment en matière budgétaire.

    L'euro fort ne pèse-t-il pas sur la compétitivité des entreprises ?

    L'euro s'est apprécié grâce à la confiance retrouvée des investisseurs. En même temps, cette confiance a un effet positif pour les entreprises, qui profitent aujourd'hui de taux d'intérêt exceptionnellement bas, leur permettant d'emprunter à bas coût. La tentative d'augmenter la compétitivité de nos économies par un affaiblissement de l'euro ne devrait pas être le fondement de la monnaie unique. Une Europe forte et un euro fort vont de pair.


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  • Deux groupes brésiliens lancent une OPA sur Chiquita

    lien 
    Deux sociétés brésiliennes, propriétés de richissimes hommes d'affaires locaux, Cutrale Group et Safra Group, ont lancé une OPA à 611 millions de dollars (553 millions de francs) sur le géant américain de la banane Chiquita Brands International.


    Cette OPA non sollicitée, formulée dans une lettre adressée aux dirigeants de Chiquita, met en péril le mariage en cours entre le bananier et l'entreprise irlandaise Fyffes. Celui-ci aurait permis au groupe américain de se domicilier en Irlande pour réduire son ardoise fiscale.


    En mars, Chiquita a annoncé vouloir racheter l'importateur et distributeur de fruits exotiques irlandais Fyffes pour 526 millions de dollars.


    Treize dollars par action
    Le fabricant de jus de fruits Cutrale Group a été fondé par l'homme d'affaires brésilien Jose Luis Cutrale. Le fonds d'investissement Safra Group a été créé par un autre richissime brésilien Joseph Safra. En Suisse, Safra Group détient la banque bâloise J. Safra Sarasin.


    Les deux sociétés proposent aux actionnaires de Chiquita Brands 13 dollars par action, et le tout en cash. A ce prix, le producteur de bananes est valorisé à 611 millions de dollars.


    Ce montant représente une prime de 29% par rapport au cours de clôture de l'action vendredi à Wall Street, se vante ses deux courtisans. "Notre transaction offre une valorisation supérieure comparé à l'historique de cotation de Chiquita", plaident-ils dans leur courrier.


    En conséquence, les deux groupes brésiliens se disent "confiants" sur la suite et donnent jusqu'à vendredi à 18h à Chiquita pour obtenir sa réponse.


    Investisseurs optimisites
    "Nous sommes prêts à vous rencontrer à tout moment et à discuter de l'opération un peu plus en détails", écrivent encore Cutrale et Safra, qui espèrent finaliser la transaction d'ici la fin de l'année.


    En Bourse, les investisseurs semblaient optimistes quand à l'issue de l'offensive des deux groupes brésiliens. Le titre Chiquita Brands s'envolait de 30,91% à 13,17 dollars vers 18h30.


    Le fabricant de jus de fruits Cutrale Group se targue de détenir un tiers du marché mondial du jus d'orange qu'il estime à 5 milliards de dollars, tandis que Safra Group revendique gérer pour 200 milliards de dollars d'actifs.


    (ats / 11.08.2014 19h04)  

     

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  • Fonds vautours: l'Argentine dit "merde" à ses créanciers

    Dimanche 3 Août 2014 à 05:00 lien 

     

    PATRICIA NEVES

    L'Argentine et les fonds spéculatifs ne sont pas parvenus à s'entendre sur le remboursement de la dette de Buenos Aires. Un défaut de paiement relatif qui porte sur 7% de la dette du pays et une logique judiciaire qui pose la question de la fétichisation de l'Etat de droit.


    Le ministre de l'Economie, Axel Kicillof, face aux photographes, à New York - SIPANY/SIPA
    Le ministre de l'Economie, Axel Kicillof, face aux photographes, à New York - SIPANY/SIPA
    Du même auteur
     
    « C’est une situation inédite, insolite, injuste » s’est insurgé le ministre de l’Economie argentin, Axel Kicillof en conférence de presse, hier, à New York. Considérée en défaut de paiement, l’Argentine a pourtant remboursé, comme prévu ses créanciers. Seulement, la somme, un peu plus de 500 millions de dollars, a été bloquée aux Etats-Unis. Par un juge fédéral. Thomas Griesa. 
      
    Un peu plus tôt cet été, le magistrat avait en effet condamné l’état argentin à honorer tous ses créanciers, sans exception, y compris les 7% ayant refusé, après la faillite du pays en 2001, de restructurer leur dette, autrement dit de revoir à la baisse les marges de leurs bénéfices. Faute de quoi, aucun des 93% de créanciers restants ne pourraient, à leur tour, percevoir leur dû. Ce qui est arrivé hier, date à laquelle les pourparlers arrivaient à échéance. 
      
    Ainsi l’Argentine doit-elle payer. Les prêts que leur ont accordés ces fonds vautours qui se nourrissent allègrement de la débâcle des états mais plus encore : les intérêts. Colossaux. Elliot Management et Aurelius Capital, les deux comparses américains à l’origine des poursuites judiciaires, eux, se réjouissent déjà. Ils vont multiplier leur mise, 50 millions de dollars, prêtés en 2008, par vingt ! 
      
    Une aubaine. Sauf que la présidente Cristina Kirchner, ne l’entend pas de la même oreille. Elle avait prévenu. La casa Rosada n'a aucune intention de se « laisser rançonner ». Depuis l’une de ses résidences, la Quinta de Olivos, la présidente « dédramatise »  d'ailleurs. Ce qui arrive « était attendu » confient ses visiteurs à la Nación, quotidien d’opposition. 
      
    En coulisses cependant, l’équipe gouvernementale riposte. Face aux caméras, le ministre de l’Economie, Axel Kicillof accuse. Reproche au médiateur, Daniel Pollack, désigné par le juge lui-même, de « faire le jeu » des fonds d’investissement. A Caracas, Cristina Kirchner choisit quant à elle la voie diplomatique. Tente de rallier le MERCOSUR, le marché du Sud, et les dirigeants des états membres, à sa cause. L'hôte, le président du Venezuela Nicolas Maduro, lui a déjà manifesté son soutien. De l'autre côté de l'Amérique, le juge Griesa a pour sa part refuser d'accorder plus de temps à l'Argentine.  

    Au-delà de la responsabilité des uns et des autres, se pose ici une question fondamentale d'équilibre entre le droit et la politique et de la légitimité de tribunaux - qui plus est étrangers- de décider de la faillite d'un état. Un rapport de forces si cher au modèle libéral.  

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    Lisbonne va soutenir Espirito Santo avec l'aide de l'UE-sces

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    <time datetime="2014-08-03T19:02" pubdate="">03/08/14 à 19:02 </time><time datetime="2014-08-03T19:02" pubdate=""></time>- Reuters    lien Lisbonne va soutenir Espirito Santo avec laide de lUE-sces | Crédits photo : Reuters

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    <figcaption>Lisbonne va soutenir Espirito Santo avec laide de lUE-sces | Crédits photo : Reuters</figcaption></figure>

    (Actualisé avec précisions)

    LISBONNE, 3 août (Reuters) - La banque portugaise en difficulté Banco Espirito Santo, devrait être scindée en deux parties, avec une "bonne" et une "mauvaise" banque, par le recours à un plan d'aide élaboré par Lisbonne et les autorités européennes, a-t-on appris dimanche de sources proches du dossier.

    Le plan est censé permettre de préserver l'existence d'une banque menacée de sombrer avec l'effondrement de l'empire financier de sa famille fondatrice.

    Le soutien proviendra au moins pour moitié des six milliards d'euros encore à la disposition du Portugal, qui est récemment sorti du cadre des plans d'aides internationaux, ont dit les sources.

    Les fonds serviront à financer un fonds de résolution spécial monté en 2012 par le Portugal qui injectera à son tour des liquidités dans la nouvelle entité Banco Espirito Santo qui regroupera les actifs sains, ont-elles encore déclaré.

    Les actions BES devraient être rayées de la cote et il est probable que les actionnaires perdront leur investissement, précisent-elles.

    Une des sources a déclaré que l'injection de fonds serait d'au moins quatre milliards d'euros.

    L'emploi du fonds de résolution bancaire, que Banco Espirito Santo devra rembourser in fine, doit permettre de contenir les répercussions politique qu'aurait eu un sauvetage de la banque directement financé par des fonds publics alors que le Portugal sort à peine d'une douloureuse récession.

    Les sources ont déclaré que le dossier du sauvetage de la banque était élaboré avec la coopération de représentants de la Banque centrale européenne et de laCommission européenne et il devrait être officialisé dimanche soir, mais la complexité du projet pourrait contraindre les différents acteurs à en reporter l'annonce à lundi.

    Ce sauvetage survient après que la banque eut annoncé vendredi une perte bien plus élevée que prévu et qu'elle était bien plus exposé que ce que l'on pensait jusqu'alors à une myriade de sociétés appartenant à la famille Espirito Santo.

    Ces précisions, associés à une enquête sur de possibles activités illégales de la banque, ont provoqué un affolement chez les actionnaires au moment même où Banco Espirito Santo préparait une augmentation de capital.

    Après une semaine désastreuse, au cours de laquelle l'action de la banque a perdu 75% de sa valeur, les autorités gouvernementales et la banque centrale ont dû admettre qu'un sauvetage public était la seule solution, ont dit des sources gouvernementales.

    Les contours de la gestion de la "bad bank" sont encore flous, mais il semble qu'elle soit amenée à regrouper en son sein les actifs toxiques les plus exposés à la famille Espirito Santo. (Andrei Khalip, Nicolas Delame pour le service français)


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