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Edith Bouvier, une journaliste freelance pugnace
01 mars 2012 - 22H57
Edith Bouvier, une journaliste freelance pugnaceAFP - La Française Edith Bouvier, 31 ans, qui a pu quitter la Syrie pour le Liban après avoir été blessée à Homs (centre), est une journaliste freelance qui a couvert ces dernières années des points chauds, notamment en Irak et en Somalie.
"Elle va là où il faut aller et parfois au-delà sans être une tête-brûlée", a dit à l'AFP Philippe Gélie, rédacteur en chef au service étranger du Figaro pour lequel travaillait la jeune femme en Syrie.
"C'est une journaliste freelance et il est rare que nous en embauchions dans ce cas de figure. C'est l'exception. Elle est pleine de talents et a travaillé pour nous à plusieurs reprises, d'abord en Somalie. Elle travaille très bien et dans des endroits rares, rapportant des infos que les autres n'ont pas...", a poursuivi M. Gélie.
"Très impliquée, ce qui est une qualité qui peut parfois mettre en danger... Un regard intelligent et informé, de valeur, avec le recul qu'il faut, fiable", a-t-il ajouté.
Cheveux bruns, expression douce dans le regard et dans les traits, la jeune femme avait adressé un message retransmis dans une vidéo des insurgés mise en ligne le 23 vévrier sur Youtube.
Allongée sur un lit, avec à ses côtés le photographe français William Daniels qui a pu gagner le Liban avec elle, elle avait paru plutôt sereine, bien qu'ayant été grièvement blessée à la jambe dans l'attaque qui a tué le photographe français Rémi Ochlik et la très chevronnée journaliste américaine Marie Colvin. Edith Bouvier avait alors dit son besoin d'aide d'urgence et demandé "au plus vite" un cessez-le-feu et une voiture médicalisée pour être évacuée au Liban".
Mounia Daoudi, de Radio France International (RFI), qui la connaît bien, la décrit comme "une militante" et quelqu'un de "très attachant", "à l'écoute des autres".
Edith Bouvier, dont la famille est originaire du sud-ouest de la France, et qui a fait ses études à Toulouse, a travaillé en 2007 et 2008 pour RFI, média pour lequel elle continue de faire des piges ponctuelles. RFI a refusé d'envoyer des journalistes en Syrie: "Trop dangereux", rappelle son service de presse.
"Après ses premières expériences à RFI, elle a voulu voir ailleurs, c'est son tempérament", raconte Mounia Daoudi. "Elle a voulu aller au Kurdistan. Comme elle était pigiste, elle ne pouvait pas payer le billet d'avion. Elle a tapé aux portes des compagnies aériennes qui desservaient le pays pour négocier un billet d'avion qu'elle a obtenu !"
"Elle est passionnée par le monde arabe en général. Dès le début des révolutions arabes, elle était sur le pont, elle a pris un sac et s'est rendue directement à Orly pour prendre le premier avion pour Tunis. Elle a été très touchée par la mort du photographe Lucas Mebrouk Dolega avec qui elle était en Tunisie", ajoute-t-elle.
Francine Quentin, de RFI aussi, évoque "une jeune journaliste pleine de vie, très sociable, très expansive, presque hyperactive". Elle ajoute : "Cette hyperactivité a parfois pu déplaire".
"Elle ne tenait pas en place !", confirme Olivier Four, autre collègue de RFI. "Elle a une sacrée expérience de reporter : elle a déjà couvert la Syrie, le Kurdistan, l'Irak, la Somalie, la Tunisie récemment".
"Elle ne sépare pas toujours son travail et sa vie privée. Quand elle rentre de mission, elle ne parle que de ça, pour elle c'est vraiment un mode de vie", ajoute Olivier Four.
Selon les parents de la journaliste, qui ont pu parler avec elle après son arrivée au Liban dans la soirée, "elle avait la pêche", a indiqué lefigaro.fr.
Tags : Syrie, Edith Bouvier, journaliste freelance, liban
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