François Hollande a renouvelé jeudi soir sa confiance dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, au moment où
l'opposition s'est emparée de l'affaire Cahuzac pour réclamer à cor et à cris un remaniement gouvernemental. "Pour
être clair (...), ça n'est pas le gouvernement qui est en cause, c'est un homme qui a failli", a-t-il commenté après la
mise en examen de l'ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac pour blanchiment de fraude fiscale.
Le chef de l'Etat s'exprimait lors d'une conférence de presse à Rabat, au Maroc, où il achevait une visite officielle.
François Hollande a aussi affirmé aussi qu'il "ne connaît rien" des activités privées de son ex-trésorier de campagne, Jean-Jacques Augier, actionnaire de deux sociétés offshore dans les îles Caïmans. "Je ne connais rien de ces activités,
et si elles ne sont pas conformes à la loi fiscale, je demande que l'administration" s'en empare et qu'elle fasse "les
rectifications si nécessaire". Sur ces "activités privées", "c'est à l'administration fiscale de faire son travail."
En revanche, "il a été le trésorier de ma campagne et mes comptes de campagne de 2012 ont été considérés
comme parfaitement conformes au droit", a ajouté le chef de l'Etat.
"J'irai jusqu'au bout"
François Hollande a assuré qu'il irait "jusqu'au bout" pour la moralisation de la vie politique. "J'irai jusqu'au bout
sur ces questions parce que je n'ai rien à redouter de l'application stricte des textes quand ils existent et de
l'application de nouveaux textes quand ils sont nécessaires", a affirmé François Hollande, la France ne peut être
"ainsi humiliée".
Mercredi, lors d'une allocution télévisée solennelle, François Hollande avait communiqué en mettant en avant
trois projets de réformes, dont l'inéligibilité des élus condamnés - projet qui risque de s'avérer anticonstitutionnel
- et la réforme du Conseil supérieur de la magistrature, déjà annoncée.
B.L. avec AFP