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Le mouvement de colère des éleveurs s'étend
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Publié le 20-07-2015 à 08h19Mis à jour à 19h06 lien </time>
Les éleveurs, en difficulté financière, réclament l'application des accords sur la revalorisation des prix d'achat de la viande bovine par la grande distribution.
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Manifestation de producteurs lundi 20 juillet près de Caen (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
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Des centaines d'éleveurs en colère du Calvados manifestent contre l'effondrement des prix de vente de leurs productions et bloquent depuis lundi 20 juillet les entrées de Caen avec leurs tracteurs pour réclamer la venue du ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll.
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Stéphane Le Foll leur a proposé de les recevoir jeudi à Paris, quand il aura pris connaissance du rapport que le médiateur des prix, qu'il a désigné, doit lui remettre mercredi à 17H00. Mais les éleveurs refusent d'attendre et exigent toujours sa venue.
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Les éleveurs de la Manche se joignent au mouvement des éleveurs du Calvados
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-15h50 : le Mont Saint-Michel touché par le conflit
Les deux routes principales d'accès au Mont-Saint-Michel, l'un des sites touristiques les plus visités de France, ont été bloquées lundi après-midi par des éleveurs en colère, a-t-on appris auprès du syndicat mixte du Mont.
Les voies principales menant au parking du Mont-Saint-Michel, venant d'Avranches et de Pontorson (Manche), étaient bloquées par les agriculteurs qui laissaient ressortir les visiteurs du parking, selon la même source, qui a précisé que le mouvement devrait durer toute la nuit. "En revanche, l'accès" au site "est très compliqué pour les touristes", a relevé Claire Montemont, du syndicat mixte du Mont.
Quelque 400 éleveurs et 200 tracteurs se trouvaient sur place, selon Jean-Baptiste Mainsard, un éleveur qui participe au mouvement. "C'est une action symbolique, pacifique, pour relayer l'action des éleveurs du Calvados", a-t-il expliqué à l'AFP, "pour que les prix remontent" et pour faire comprendre au ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll que "la pression agricole ne va pas céder".
- 14h00 : Les éleveurs de la Manche se joignent au mouvement
La FDSEA de la Manche a également annoncé qu'elle allait bloquer les bretelles d'accès à l'A84 à partir de 14H00 lundi dans l'ensemble du département. Dans l'Eure, plusieurs dizaines d'éleveurs ont aussi bloqué lundi matin les abattoirs du Neubourg et trois grandes surfaces.
- 13h50 : fermeture de l'A13 aux poids lourds
Les pouvoirs publics ont ordonné en début d'après-midi la fermeture aux poids lourds de l'autoroute A13 Paris-Caen en raison du blocage du périphérique de la cité normande par des éleveurs en colère. Dans un arrêté, le préfet de la zone de défense et de sécurité Ouest précise que l'artère est fermée en direction de Caen aux poids lourds de plus de 7,5 tonnes venant de Paris et Rouen dès l'échangeur de Bourg-Achard, à plus de 100 km à l'est de Caen. Les routiers sont détournés sur l'autoroute A28, en direction du Mans.
Les camions en provenance du Havre par les ponts de Normandie et de Tancarville (Seine-Maritime) doivent également prendre la direction de Paris, puis du Mans, afin de contourner Caen. La circulation est interdite aussi aux poids lourds sur l'A88 et la N158 en provenance d'Argentan (Orne). En provenance d'Évreux, la D613 est quant à elle fermée depuis Bernay (Eure) jusqu'à Caen.
- 12h26 : Valls estime que la porte du ministre est ouverte
"Le dialogue ne peut pas fonctionner ainsi", a déclaré Manuel Valls aux éleveurs normands qui refusent de lever leurs barrages autour de Caen et exigent la venue du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll. "La porte du bureau du ministre de l'Agriculture est ouverte en permanence, Stéphane Le Foll va au contact régulièrement des éleveurs mais là, il s'agit de trouver d'abord des solutions concrètes et précises pour les filières", a déclaré le Premier ministre en marge d'un déplacement à Arles.
"Depuis plusieurs semaines, nous sommes mobilisés, notamment le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll. Des aides nationales d'urgence ont d'ailleurs été décidées pour les agriculteurs les plus en difficulté. La mobilisation depuis plusieurs semaines de tous les acteurs des filières porcine et bovine à l'initiative de Stéphane Le Foll a non seulement permis d'enrayer la baisse des prix aux producteurs, puisque c'est le sujet numéro un, mais d'enclencher un mouvement de hausse, insuffisant, mais un mouvement de hausse toute de même", a poursuivi M. Valls.
"Nous devons poursuivre ce travail. Le médiateur des relations commerciales et agricoles saisi par Stéphane Le Foll rendra public un rapport d'étape mercredi qui permettra la transparence sur le comportement de l'ensemble des acteurs, car nous avons besoin de bien comprendre ce qui se passe et qui fait quoi. Stéphane Le Foll recevra dès le lendemain les représentants des filières", a-t-il précisé. "C'est dans le dialogue et dans la persuasion des acteurs, chiffres sur la table, dans la transparence, que le gouvernement peut agir. Il ne peut pas fixer lui-même de manière autoritaire un prix", a ajouté le Premier ministre.
- 11h30 : les éleveurs ont "besoin d'y voir clair"
Pour Samuel Bidert, responsable chez les Jeunes Agriculteurs (JA), les éleveurs "ont besoin d'y voir clair: nous, on connaît les prix à la sortie de nos fermes et les prix aux consommateurs, mais entre les deux, chaque intermédiaire fait sa marge, sauf l'éleveur". Le lait est payé 300 euros la tonne (soit 30 centimes le litre) aux éleveurs: "Il m'en faudrait 370 pour vivre dignement sans dépendre de ma femme et 340, 350 pour payer mes charges, sans me verser de salaire". Le prix du lait se tenait bien en 2014 avant de s'effondrer en décembre, rappelle-t-il.
Le rapport du médiateur est très attendu car depuis la conclusion mi-juin par toute la filière d'un accord sous l'égide du ministère visant à augmenter les prix payés aux producteurs de viande bovine, les prix n'ont pas significativement augmenté.
Les éleveurs de porcs subissent une crise similaire depuis plusieurs mois et 400 exploitations bretonnes seraient au bord du dépôt de bilan, selon la FNSEA. Le ministère de l'Agriculture estime que 20.000 exploitations, soit 10% des éleveurs, sont en difficulté. Le médiateur doit comprendre qui des industriels ou des distributeurs freine les hausses de prix convenues.
- 11 h : Hervé Morin demande à Stéphane Le Foll de venir
Hervé Morin, député UDI de l'Eure, a demandé sur Twitter à Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture, de venir à Caen pour apaiser les tensions avec les éleveurs.