<article class="article article_normal" itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle">
Après trois semaines de fermeture, les banques grecques, au bord de l’asphyxie financière, rouvriront le lundi 20 juillet. Cette annonce fait suite à la décision de la Banque centrale européenne (BCE), jeudi 16 juillet, de relever de 900 millions d’euros sur une semaine le plafond des prêts d’urgence accordés aux établissements bancaires grecs, leur dernière source de financement.
« Nous avons décidé aujourd’hui de relever les ELA » , acronyme d’emergency liquidity assistance, c’est-à-dire ses financements d’urgence, a expliqué lors d’une conférence de presse le patron de la BCE, Mario Draghi. Ces financements étaient plafonnés depuis la fin de juin à près de 89 milliards d’euros. Mario Draghi a également expliqué que la BCE continuait d’agir en partant du principe que la Grèce « est et restera [it] un membre de la zone euro ».
Lire aussi : Les banques grecques au bord du gouffre
Ne pas être responsable d’une sortie grecque de la zone euro
Cette décision de la BCE repose sur au moins trois arguments. D’abord, les dirigeants européens sont, jeudi, tombés d’accord sur un prêt d’urgence de 7 milliards d’euros à la Grèce. Celui-ci permettra au pays de verser les 3,5 milliards qu’il doit à l’institution le 20 juillet. « Nous serons remboursés, ainsi que le FMI », a indiqué l’Italien lors de la conférence de presse.
Lire aussi : La Grèce obtient un prêt de 7 milliards d’euros... pour rembourser d’autres prêts
Ensuite, l’adoption, le 15 juillet, de mesures de rigueur par le parlement grec a augmenté la probabilité qu’Athènes et ses partenaires européens conviennent d’un troisième plan d’aide, à hauteur de 82 à 86 milliards d’euros. Les banques grecques devraient également être recapitalisées à hauteur de 25 milliards d’euros, ce qui éloigne le risque de faillite. C’est ce qui a convaincu la BCE de relever le plafond de ses ELA, qu’elle réserve aux banques solvables.
Lire aussi : Le Parlement grec adopte le plan d’aide… et maintenant ?
Réouverture des banques le lundi 20 juillet
Enfin, la BCE ne veut, en aucun cas, être responsable d’une éventuelle sortie grecque de la zone euro. Elle a déjà, à plusieurs reprises, laissé sous-entendre qu’elle aiderait Athènes tant qu’un accord avec les partenaires serait en vue. M. Draghi l’a d’ailleurs martelé pendant sa conférence de presse : « Notre mandat repose sur l’hypothèse que la Grèce est et restera un membre de la zone euro ».
Le relèvement des ELA apportera un peu d’oxygène aux banques grecques. Après avoir annoncé que les banques resteront fermées jusqu’au dimanche 19 juillet, le ministre adjoint des finances Dimitris Mardas a annoncé à la télévision publique que les banques rouvriront finalement le lundi 20 juillet.
« A partir de lundi, les citoyens peuvent aller aux guichets des banques et faire toute opération », a dit le ministre tout en soulignant que la limite des retraits resterait à 60 euros par jour.
Allégement de la dette, un besoin « indiscutable »
L’homme fort de l’institution de Francfort a également clairement pris position dans le vaste débat sur la dette grecque. Selon lui, il est « indiscutable » qu’un allégement de la dette de la Grèce est nécessaire — dette dont le poids représente quelque 180 % de son PIB. « La question sera quelle est la meilleure forme d’allégement » , a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse à Francfort.
Mercredi, le Fonds monétaire international (FMI) avait mis les pieds dans le plat, affirmant que la zone euro devait aller « bien plus loin » que prévu pour alléger la dette de la Grèce et pourrait même être contrainte d’en effacer une partie. Dans un rapport, le Fonds assure ainsi que la dette grecque est « totalement non viable » et prévoit qu’elle approchera les 200 % de son PIB dans « les deux prochaines années », contre environ 175 % actuellement.
Lire aussi : Pour le FMI, la dette de la Grèce n’est pas « viable » et doit être allégée
C’est sur cette épineuse question que devront porter les discussions des prochaines semaines entre la Grèce et ses créanciers, a souligné jeudi Mario Draghi.
Lire aussi : Grèce : les raisons derrière l’ultimatum du FMI sur la dette