• En défaut de paiement, Petroplus se prépare à la faillite

    En défaut de paiement, Petroplus se prépare à la faillite

    LEMONDE.FR avec Reuters et AFP | 24.01.12 | 07h53   •  Mis à jour le 24.01.12 | 11h40

     

    Vue de la raffinerie Petroplus d'Anvers, le 20 janvier 2012.

    Vue de la raffinerie Petroplus d'Anvers, le 20 janvier 2012.REUTERS/STRINGER/BELGIUM

    Le groupe de raffinage suisse Petroplus a annoncé mardi 24 janvier qu'il se préparait à la mise en faillite en Suisse de la société et de ses filiales à l'étranger, en raison de l'échec des négociations avec ses créanciers. "Les négociations avec les créanciers concernant le crédit renouvelable n'ont pas porté ses fruits", a-t-il précisé dans un communiqué.

    Le communiqué de Petroplus [PDF, en anglais]

    Le groupe, qui emploie 2 500 personnes en Europe, va par conséquent demander la mise en faillite ou le sursis concordataire en Suisse et pour ses filiales à l'étranger. "Pendant les dernières semaines, Petroplus a été en négociations avec ses créanciers pour rouvrir les lignes de crédit nécessaires au maintien des opérations et pour répondre aux obligations financières", a poursuivi le raffineur, qui était également à la recherche de sources alternatives de financement. En raison de l'échec des négociations, un administrateur judiciaire a notamment été nommé pour les actifs du groupe au Royaume-Uni.

    CINQ RAFFINERIES EN EUROPE

    Selon le raffineur, cette situation équivaut à "une situation de défaut de paiement" pour les 1,75 milliard de dollars (1,3 milliard d'euros) de dette qu'a cumulé la société. "Nous avons durement travaillé pour éviter ce résultat, mais nous n'avons finalement pas été en mesure de conclure un accord avec nos créanciers", a précisé le directeur général de Petroplus, Jean-Paul Vettier. "Nous sommes entièrement conscient de l'impact que cela aura sur nos employés, leurs familles et les communautés où nous avons été actifs", a-t-il ajouté. Le groupe a été contraint vendredi de commencer son démantèlement, avec la mise en vente de sa raffinerie de Petit-Couronne, près de Rouen en France.

    Petroplus, qui possède cinq raffineries en Europe et produisait environ 667 000 barils par jour, réfléchit à la mise en vente de deux autres sites, à Cressier, en Suisse, et à Anvers, en Belgique. Le gouvernement français s'est engagé sur ce dossier sensible trois mois avant l'élection présidentielle, et à un moment où le chômage touche près de trois millions de personnes en France. "Il faut voir s'il existe une possibilité de reprise", a estimé une porte-parole du syndicat helvétique Unia, contactée par téléphone. "Si une reprise ne peut se faire, on va insister auprès du commissaire chargé du sursis concordataire pour que les salaires soient considérés comme des créances de premier rang", a-t-elle ajouté.

    "PIRE SCÉNARIO POSSIBLE"

    Selon les analystes de la Banque cantonale de Zurich (ZKB), la mise en faillite représente "le pire scénario possible pour la société". Dans l'immédiat, il sera difficile d'évaluer combien les actionnaires de Petroplus vont pouvoir récupérer après la mise en faille du groupe, en raison du "flou" qui entoure la situation de Petroplus, ont-ils ajouté dans une note.

    Lundi, Petroplus, dont le siège est à Zoug dans le centre de la Suisse, avait demandé la suspension de son action cotée à la Bourse suisse, dans l'attente d'un communiqué. Avant la suspension de négoce, le titre s'affichait à 1,47 franc suisse. Il y a un an, il cotait plus de 15 francs suisses, et 3,48 francs suisses avant l'annonce des difficultés financières à la fin décembre. La cotation a repris mardi et le titre dévissait de 88,44 % à 0,17 franc suisse, dans un marché SPI (indice élargi) en baisse de 0,26 %.

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