• En Espagne, 10 000 euros pour un aéroport

    En Espagne, 10 000 euros pour un aéroport

    LE MONDE ECONOMIE | <time datetime="2015-07-17T18:05:44+02:00" itemprop="datePublished">17.07.2015 à 18h05</time> • Mis à jour le <time datetime="2015-07-17T18:48:40+02:00" itemprop="dateModified">17.07.2015 à 18h48</time> | Par

    L'aéroport "international" de Ciudad Real : 450 millions d'euros d'investissement pour un flop, et une fermeture au bout de trois ans.

    Inauguré en 2008, l’aéroport de Ciudad Real, en Castille-La Manche, avait coûté la bagatelle de 450 millions d’euros. Après plusieurs tentatives de ventes, il a finalement trouvé un acquéreur lors de sa mise aux enchères, vendredi 17 juillet, pour le montant dérisoire de 10 000 euros.

    Pour ce prix, l’acquéreur – le véhicule d’investissement chinois Tzaneen international, inscrit au registre marchand en mars dernier avec un capital social de 4 000 euros – a acheté la piste d’atterrissage, les hangars, la tour de contrôle et une partie des terrains.

    Seul candidat au rachat de l’aéroport à avoir déposé les deux millions d’euros d’aval exigés, il a justifié la faiblesse de son offre par l’existence « d’une zone immobilière adjacente fragmentée », des « charges réelles » élevées, la « suspension des licences » pour opérer ou encore des « dépenses significatives inévitables » pour la maintenance des infrastructures.

    Symbole de la bulle immobilière

    Cependant, il a annoncé dans un communiqué son intention d’investir entre 60 et 100 millions d’euros prochainement pour acheter le terminal, le parking et les terrains manquants et remettre en fonctionnement l’aéroport afin d’en faire « la porte d’entrée en Europe » du transport de marchandises, en provenance notamment de Chine.

    Premier aéroport privé d’Espagne et symbole de la bulle immobilière des années 2000, l’aéroport de Ciudad Real a été déclaré en faillite en 2010. Il est en partie responsable du premier sauvetage bancaire du pays, celui de la Caja Castilla-La Mancha qui avait investi 300 millions d’euros dans cette infrastructure pharaonique destinée à devenir l’aéroport du sud de Madrid, pourtant éloignée de 200 km.

    Fin 2011, les derniers vols commerciaux décollaient de ses pistes, parmi les plus longues d’Europe. En avril 2012, les derniers vols privés aussi. En quatre ans, moins de 100 000 passagers ont emprunté les longues allées du Terminal de 28 000 m2 et d’une capacité de 5 millions de passagers.

    Décision le 15 septembre

    Depuis, il a servi ponctuellement à des tournages publicitaires ou cinématographiques, le temps de trouver un acquéreur prêt à débourser 100 millions d’euros, montant par la suite rabaissé à 80 millions, sans succès.

    Estimées à 40 millions d’euros, les infrastructures vendues aux enchères le 17 juillet seront-elles définitivement adjugées au groupe chinois ? Le tribunal a donné jusqu’au 15 septembre aux possibles acheteurs pour proposer des contre-offres.

    Mais celles-ci ne peuvent en aucun cas être inférieures à 70 % de la valeur estimée, soit 28 millions d’euros. Si aucune n’atteint ce montant, le mystérieux investisseur chinois pourra sceller la vente pour 10 000 euros.


     

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