• En Grèce, le jour d?après : instabilité politique et premiers remboursements

    En Grèce, le jour d’après : instabilité politique

    et premiers remboursements

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2015-07-13T20:29:15+02:00" itemprop="datePublished">13.07.2015 à 20h29</time> • Mis à jour le <time datetime="2015-07-14T08:58:56+02:00" itemprop="dateModified">14.07.2015 à 08h58  lien </time>

     

    L'essentiel

     

    • Après un weekend de tractations, les dix-neuf dirigeants de la zone euro se sont mis d'accord pour négocier un troisième programme d'aide à la Grèce .
    • En contrepartie de ce soutien financier, la Grèce doit s'engager à mener des "réformes sérieuses", a annoncé le président du Conseil européen, Donald Tusk.
    • Cet accord permet à la Grèce de rester dans la zone euro : "c'était l'objectif", selon François Hollande.

    La Grèce vient de s’acquitter d’un remboursement capital. Près de vingt-quatre heures après la signature d’un accord avec ses partenaires de la zone euro, ouvrant certes la voie à un nouveau plan d’aide international, mais ne lui accordant aucun argent frais dans l’immédiat, le pays est parvenu, mardi 14 juillet, à rembourser des obligations dites « samouraï » auprès de créanciers privés au Japon pour un montant de 20 milliards de yens (146 millions d’euros).

    Ces titres de dette avaient été émis par l’Etat grec il y a exactement vingt ans dans la devise nippone, et vendus à des investisseurs privés. Ils représentent une somme négligeable comparée au montant total de la dette grecque (près de 312 milliards d’euros, soit 177 % du PIB), mais leur remboursement, un geste symbolique, est destiné à éviter la défiance totale des marchés.

    Lire nos explications : Ce que la Grèce a accepté en contrepartie de l’aide financière

    Des milliards d’euros en créances

    Si ce règlement représente un soulagement pour Athènes, il est loin de représenter la fin des efforts pour autant. La Grèce a notamment de nouveau fait défaut sur sa dette vis-à-vis du Fonds monétaire international (FMI) en n’honorant pas un remboursement de 456 millions d’euros qui était dû le 13 juillet. Athènes avait déjà manqué le 30 juin un premier remboursement de 1,5 milliard d’euros.

    Le pays fait, par ailleurs, face à d’autres échéances cruciales dans les semaines à venir, le temps que le troisième plan d’aide européen (de 82 à 86 milliards d’euros) soit approuvé par les Parlements nationaux :

    • Il doit rembourser d’ici au 20 juillet près de 3,5 milliards d’euros à la Banque centrale européenne (BCE), qui maintient les banques hellènes en vie grâce à des prêts d’urgence dans l’attente d’une aide transitoire.
    • En juillet, Athènes a besoin de 7 milliards d’euros, selon les estimations des institutions représentants ses créanciers.
    • Elle aura besoin de 5 milliards de plus pour couvrir ses besoins de remboursement d’ici à la mi-août.

    Sur le plan politique également, les jours à venir s’annoncent compliqués pour le gouvernement d’Alexis Tsipras : une semaine après la tenue d’un référendum au cours duquel les Grecs avaient dit « non » aux mesures d’austérité demandées à Athènes, le premier ministre a accepté de nombreuses conditions des créanciers du pays pour éviter l’asphyxie de son système financier.

    Lire nos explications : En attendant le plan de sauvetage, la Grèce cherche d’urgence une bouée

    Coalition politique précaire

    Un revirement vécu comme une trahison par de nombreux Grecs et qui pourrait bien être synonyme de difficultés à venir. La coalition au pouvoir repose en effet sur un équilibre précaire. Le parti Syriza, qui dispose de 149 sièges sur les 300 que compte le Parlement grec, a déjà commencé à se fissurer la semaine dernière. Certains députés pourraient décider de voter contre l’accord – considéré comme une reddition pour certains membres du parti – obtenu à l’arraché par leur chef de file.

    Les Grecs indépendants, petit parti de 13 députés qui participe à la coalition gouvernementale, ont déjà annoncé qu’ils ne voteraient pas l’accord. Le ministre de la défense, Panos Kammenos, leader du parti, a expliqué qu’il ne « pouvait soutenir les termes du troisième plan d’aide à Athènes ».

    « L’accord parle de 50 milliards d’euros de garanties concernant les biens publics, de modifications de lois comportant la confiscation d’habitations. (…) Nous ne pouvons pas accepter cela. »

    Le Parlement doit impérativement valider les termes de l’accord et mettre en place les premières réformes réclamées par Bruxelles, s’il veut espérer pouvoir commencer à négocier en vue de toucher l’aide promise, dans plusieurs semaines.

    Syriza face à sa première grève

     

     

    <figure class="illustration_haut " style="width: 534px"> Des manifestants anti-Union européenne devant le Parlement d'Athènes, lundi 13 juillet. </figure>

     

     

    Sur le plan social enfin, Syriza va devoir affronter sa première grève des fonctionnaires depuis son arrivée au pouvoir, à la fin de janvier. Le syndicat grec Adedy a appelé à une grève de vingt-quatre heures le 15 juillet, en réaction à une série de réformes promises par le gouvernement grec à ses partenaires européens en échange d’un troisième plan d’aide international.

    L’Adedy a également appelé à une manifestation sur la place Syntagma mercredi en fin d’après-midi, au moment où l’accord qui a été trouvé entre Athènes et ses créanciers doit être validé par les députés. Le syndicat des collectivités locales Poe-Ota a également appelé à rejoindre le mouvement de grève.


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