• En Syrie, près de 90 % de oui au référendum sur la Constitution

    En Syrie, près de 90 % de oui au référendum sur la Constitution

    LEMONDE.FR avec AFP, Reuters | 27.02.12 | 11h22   •  Mis à jour le 27.02.12 | 17h10

     

    Ce vote a été qualifié, à la fois par l'opposition syrienne et par la communauté internationale de mascarade.

    Ce vote a été qualifié, à la fois par l'opposition syrienne et par la communauté internationale de mascarade. AFP

    En Syrie, le oui a recueilli 89,4 % des suffrages exprimés lors du référendum sur la Constitution, dimanche 26 février, a annoncé la télévision officielle, qui a également fait état d'une participation de 57,4 %. Ce référendum est censé ouvrir la voie au pluralisme politique, mais a largement été dénoncé, à la fois par l'opposition et par la communauté internationale, qui l'ont qualifié de mascarade.

    "Quand on voit le président de la chambre de l'Assemblée nationale [syrienne] sourire en votant à ce référendum", cela montre qu'il s'agit d'une "sinistre mascarade", a estimé Alain Juppé. "C'est indigne, parce que en même temps des bombes sont en train de tomber sur Homs et sur d'autres villes", a-t-il jugé.

    Le ministre des affaires étrangères britannique, William Hague, s'est montré aussi très critique. "Le vote d'hier n'a trompé personne, a-t-il estimé. "Ouvrir des bureaux de vote tout en continuant à faire feu sur les civils, ce n'est pas crédible aux yeux du monde", a ajouté le ministre.

    NOUVEAU TRAIN DE SANCTIONS

    Les Etats de l'Union européenne n'ont pas attendu le résultat du référendum, lundi, pour annoncer un nouveau train de sanctions contre la Syrie. "Les mesures restrictives ont été approuvées" lors d'une réunion des ministres des affaires étrangères européens à Bruxelles, a indiqué l'Union européenne dans un communiqué. Elles comprennent un gel des biens de la Banque centrale syrienne en Europe et une interdiction du commerce de métaux précieux, comme l'or, réalisé par le pays. Le train de sanctions de l'UE inclura aussi un embargo sur les vols de fret opérés par la Syrie, qui ne pourront donc plus atterrir sur le territoire européen.

     

    William Hague et Catherine Ashton , le 27 février 2012, à Bruxelles.

    William Hague et Catherine Ashton , le 27 février 2012, à Bruxelles.AFP/GEORGES GOBET

    L'option d'un embargo total sur les vols de passagers en provenance de Syrie, un temps à l'étude, a été abandonnée pour le moment dans la mesure où il pourrait empêcher les ressortissants étrangers de quitter le pays, ont indiqué des diplomates. En outre, sept nouvelles personnes vont être ajoutées à une liste de près de cent cinquante personnes et organisations ou entreprises, dont les principaux membres du régime syrien, qui font l'objet d'une interdiction de visa en Europe et de gel d'avoirs. Leurs noms seront publiés mardi.

    La France s'est en outre prononcée en faveur d'une saisine de la justice internationale pour sanctionner la répression menée par le régime du président Assad. "C'est un dossier difficile", a cependant reconnu le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, qui a rappelé que Damas "n'est pas un Etat partie" de la convention de Rome, qui établit la Cour pénale internationale. Réuni mardi à Genève, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU souhaite accroître la pression sur le dirigeant syrien, appelant le régime à faciliter le travail des humanitaires.


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