-
Enquête pour "escroquerie" et "corruption" : que reproche-t-on à Neymar?
Enquête pour "escroquerie" et "corruption" :
que reproche-t-on à Neymar?
JUSTICE - Toujours dans le cadre de son transfert sous-évalué entre Santos et le Barça en 2013, l'attaquant brésilien, son père et des dirigeants sont visés depuis mercredi par une enquête pour "escroquerie" et "corruption". Metronews fait le point sur l'affaire et les conséquences pour Neymar, qui dispute actuellement la Copa America.
Un coup de tonnerre. Si sa superbe saison avec le Barça (ponctuée par un titre de champion d'Espagne, une Ligue des champions et une Coupe du Roi) et le début de la Copa America (il affronte la Colombie avec le Brésil jeudi) ont sans doute fait passer l'affaire de son transfert au second plan ces dernières semaines, la justice vient de se rappeler au bon souvenir de Neymar. Car lui, son père, les dirigeants de Santos et du Barça, sont depuis mercredi sous le coup d'une enquête pour "escroquerie" et "corruption". Ce qui pourrait leur coûter très cher. Explications.
â–º Un transfert sous-évalué
Annoncé comme le futur crack du football mondial lors de son arrivé en Espagne à l'été 2013, le montant du transfert de Neymar avait alors surpris un peu tout le monde : le FC Barcelone ayant alors annoncé n'avoir versé "que" 57,1 millions d'euros à Santos. Souci, quelques mois plus tard, le fonds d'investissement brésilien DIS, qui détenait 40 % des droits sportifs de Neymar avant son départ pour l'Espagne, lance une procédure afin d'obtenir une part des bénéfices réels du transfert minimisés selon lui. Et en effet, après enquête, la justice espagnole a estimé que le Barça a déboursé 83,3 millions d'euros pour transférer le n° 10 auriverde. Lésé de plusieurs millions d'euros, le fonds d'investissement (qui n'a touché que 6,8 millions d'euros sur les 17,1 versés à Santos) estime donc qu'il y a eu "escroquerie par simulation contractuelle".â–º Un accord irrégulier
Toujours selon DIS, bien avant le transfert de Neymar vers la Catalogne, le joueur et le club auraient signé un accord d'exclusivité (à hauteur de 40 millions d'euros qui lui seul a touché), qui a empêché d'autres équipes de surenchérir sur le prodige brésilien (le Real Madrid s'est notamment longtemps penché sur le dossier...). La libre concurrence a donc été contournée, ce qui pourrait constituer un "délit de corruption entre particuliers". D'autant que sur cette somme, le père du joueur, qui gère ses intérêts via l'entreprise Neymar Sports & Marketing en aurait profité pour en détourner une partie.â–º Dans le collimateur du Fisc
Après la plainte d'un "socio" du FCB, qui est à l'origine de toute cette affaire et qui a été depuis retirée, la justice espagnole s'était évidemment intéressée au manque à gagner de ce transfert sous-évalué pour le Trésor public. Ainsi, Sandro Rosell (qui a dû démissionner de la présidence du Barça à cause de cette affaire) et Josep Maria Bartomeu (son successeur mais qui était vice-président au moment des faits) ont été inculpés de délit fiscal et renvoyé devant un tribunal le 13 mai dernier. Au Brésil aussi, les médias annoncent que le Fisc et les autorités douanières enquêtent pour évaluer et réclamer la somme qui s'est ainsi évadée avec le joueur et ses conseillers... L'attaquant, son père, Neymar Sports & Marketing et le Barça sont d'ailleurs poursuivis par la Fifa.â–º Les conséquences
Difficile de savoir si toute cette affaire va avoir des répercussions sur le niveau de jeu de Neymar, mais si l'on compare avec un cas similaire qui est Lionel Messi (attaqué la saison dernière pour évasion fiscale), on remarque que l'Argentin a été moins performant lorsque les faits reprochés ont été rendus publics. Le Brésilien et ses conseillers vont difficilement échapper à un redressement en règle, des amendes et, plus pour son père, d'éventuelles peines de prison avec sursis. Des sanctions que pourraient aussi subir Rosell et Bartomeu. Ce dernier devrait essuyer très prochainement un premier retour de bâton, puisque le 18 juillet prochain, pourrait essuyer les foudres des socios du Barça et ne pas être reconduit à la présidence. D'autant que se dresse face à lui le toujours très influent Juan Laporta, en poste de 2003 à 2010.
-
Commentaires