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    Naufrage du Concordia : un désastre écologique redouté

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    Par Tristan Vey, AFP, AP, Reuters Agences Mis à jour <time class="updated" datetime="16-01-2012T18:12:00+02:00;">le 16/01/2012 à 18:12</time> | publié <time datetime="16-01-2012T17:52:00+02:00;" pubdate="">le 16/01/2012 à 17:52</time> Réagir
    Des pompiers cherchent d'éventuels rescapés du naufrage du Concordia, le 16 janvier.
    Des pompiers cherchent d'éventuels rescapés du naufrage du Concordia, le 16 janvier. Crédits photo : FILIPPO MONTEFORTE/AFP

    Les réservoirs du navire contiennent 2380 tonnes de gazole. Les autorités craignent que le pompage ne déstabilise le bateau, en équilibre sur des rochers à 50 mètres du rivage.

    L'île de Giglio, réputée pour ses petites criques rocheuses, est sous la menace d'une «bombe écologique». Le terme choisi par le maire de ce petit lopin de terre toscan n'est pas trop fort. Le Costa Concordia, qui s'est échoué vendredi soir à seulement 50 mètres du rivage, contient environ 2380 tonnes d'hydrocarbures. «C'est un gazole dense, lourd», a déclaré le ministre italien de l'Environnement, Corrado Clini, qui redoute le pire. Si le pétrole, commençait à se répandre, «ce serait un désastre pour la faune locale», a-t-il averti.

    D'après Christophe Rousseau, adjoint au directeur du Cedre (Centre de documentation, de recherche et d'expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux), le fioul ne pourra toutefois pas couler et sédimenter en cas de fuite comme le laissait entendre le ministre italien. Le carburant du Concordia devrait plutôt flotter. «C'est un fioul semblable à celui de l'Erika, proche du bitume, qui pourrait coller durablement aux rochers», explique-t-il.

    Le risque de marée noire reste limité pour le moment

    Les conséquences pour l'environnement ne serait donc pas anodines. Sans parler des poissons et des oiseaux marins, la zone maritime autour de l'île est aussi un sanctuaire pour les baleines. L'impact d'une marée noire sur le tourisme serait aussi catastrophique pour cette petite île. La population, qui ne dépasse pas 800 habitants en hiver, bondit à 5000 personnes durant l'été, avec l'afflux des touristes attirés par le charme rustique de l'îlot.

    «D'après les premières constatations, le navire semble assez stable, il n'y a aucune fuite, tout est sous contrôle pour l'instant», a toutefois rassuré le maire de Giglio. Le ministre a assuré que tout serait fait pour «éviter que le carburant ne s'écoule du navire».   La société néerlandaise Smit&Salvage a été chargée par le propriétaire du paquebot Costa Concordia de pomper le carburant, a précisé un porte-parole de sa maison mère Boskalis. L'opération s'annonce risquée.   Le navire est en équilibre sur des rochers et les autorités craignent que la vidange des réservoirs ne déstabilise le bateau qui pourrait alors glisser et sombrer par 100 mètres de fond.

    «Les ingénieurs vont faire les calculs nécessaires avant de commencer à pomper», assure Christophe Rousseau. «Hors imprévu, le risque de voir tout ce pétrole déversé dans l'eau est assez limité pour le moment», poursuit-il. «Mais il n'est pas exclu qu'il y ait quelques fuites pendant les opérations de vidange», prévient-il. Le fioul contenu dans les réservoirs du bateau devra probablement être réchauffé pour permettre le pompage en raison de grande viscosité. «C'est une opération techniquement compliquée, mais Smit&Salvage est une entreprise très sérieuse qui connait son métier», analyse-t-il. Le pompage devrait d'ailleurs pouvoir commencer «dans les prochains jours», a assuré le porte-parole de Boskalis qui a souligné que cela dépendait de l'arrivée du matériel sur place et de la stabilité du navire. D'ici lundi soir, vingt employés seront sur place, a-t-il promis.

    Des ballons géants pour renflouer le bateau ?

    Les garde-côtes ont par ailleurs ordonné au propriétaire du navire, la compagnie Costa Crociere, d'«enlever l'épave du navire», selon leur porte-parole local. Une équipe d'experts de l'entreprise néerlandaise et une seconde de la société américaine Titan&Salvage se trouvent sur place pour étudier les moyens de mettre le navire en sécurité. Selon un employé anonyme de Smit&Salvage, enlever le navire de près de 115.000 tonnes pourrait prendre des semaines, mais il exclut la possibilité de le découper sur place.

    Le patron de la société propriétaire du navire, Pier Luigi Foschi, a estimé que le renflouage du bateau pourrait peut-être se faire à l'aide de ballons géants qui le soulèveraient. Le navire serait alors tiré au port par des remorqueurs. Il a toutefois indiqué que le pompage du gasoil devrait précéder cette opération. «Le renflouage du Costa Concordia est une des opérations les plus difficiles au monde. Il y a plusieurs alternatives, mais en tout premier lieu nous devons songer à colmater les voies d'eau», a-t-il ajouté.

    Pour empêcher qu'un tel événement ne se reproduise, les responsables locaux réclament de nouvelles règles imposant des limites plus strictes à la navigation dans cette région et surtout la fin de la tradition de l' «inchino» (la révérence) qui fait passer de grands navires à proximité de l'île. Le ministre de l'Environnement a promis d'agir pour les «empêcher de s'approcher de zones sensibles pour l'environnement». Dans une interview lundi à La Stampa, il a toutefois souligné que «les règles et limites existaient déjà». Il s'agit donc de «convaincre» les compagnies de les respecter et de ne pas «donner la priorité à l'offre touristique».

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    Par Tristan Vey
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    Par AFP, AP, Reuters Agences


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