Avec quatre points au compteur, les Bleus n'auront besoin que d'un nul, mardi prochain face à la Suède, pour composter leur ticket pour les quarts de finale.

Le match débute dans des conditions dantesques. Lors des hymnes, la Marseillaise a même été interrompue par la foudre. L'orage gronde, la pluie est diluvienne. Les 22 acteurs, excepté Shevchenko, ont tout juste le temps de toucher le ballon que l'arbitre, M. Kuipers, prend la sage décision d'interrompre la partie après quatre minutes de jeu. Les tribunes sont évacuées, une mare se forme au milieu de terrain. Tout indique un report de la rencontre, mais elle va finalement reprendre près d'une heure après l'interruption.




Clichy intenable

A la reprise, les Bleus, organisés en 4-2-3-1 avec Nasri dans le rôle du meneur de jeu, prennent d'assaut la moitié ukrainienne. Sur son côté gauche, Clichy, préféré à Evra, est intenable et multiplie les combinaisons avec Ribéry. Sur un centre du Mancunien, Benzema se détend de tout son long mais ne parvient qu'à effleurer le cuir (16e). Une minute plus tard, Ménez, titularisé sur l'aile droite (au détriment de Malouda), croit ouvrir la marque mais le Parisien est signalé hors-jeu (17e). Les Ukrainiens attendent les Tricolores dans leur moitié et procèdent par contres. C'est Iarmolenko, à l'entrée de la surface de réparation, qui signe le premier tir de l'Ukraine (25e), non cadré.

Les vendanges bleues

Sur l'action suivante, Ménez rate l'immanquable. Suite à un excellent travail de Ribéry depuis la gauche, l'ancien Monégasque écrase trop son tir du droit, détourné du pied par Piatov. C'est la plus belle occasion française en première période, avec cette tête rageuse de Mexès au deuxième poteau, bien boxée par le portier ukrainien (39e). Entre temps, Shevchenko, invisible jusque-là, avait mis à contribution Lloris. Le Ballon d'or 2004 effectue un appel dans le dos de Debuchy, contrôle majestueusement une passe de Seline et s'en va défier le portier lyonnais. Le capitaine des Bleus, bien sur ses appuis, repousse des deux poings. La France rentre aux vestiaires sans avoir su concrétiser ses nombreuses occasions (7 tirs dont six cadrés).

Deux buts en quatre minutes

Le deuxième acte débute par une nouvelle occasion en or pour Ménez, bien servi par Nasri dans le dos de la défense ukrainienne. L'ailier droit bute à nouveau sur Piatov, manquant son deuxième face-à-face de la soirée (49e). Mais le Parisien a de la ressource et, alors que l'Ukraine semble subitement prendre le dessus (frappes non cadrées de Shevchenko et Timochtchouk), c'est lui qui va débloquer la situation. Sur une passe de Benzema, Ménez crochète Hacheridi puis enchaîne d'une frappe du gauche à ras de terre imparable (53e, 1-0), marquant son deuxième but en équipe de France. 

Trois minutes plus tard, Cabaye profite d'une passe lumineuse de Benzema, encore lui, pour doubler la mise d'une frappe du gauche dans la surface de réparation (56e, 2-0). C'est le premier but en sélection pour le joueur de Newcastle. La France mène alors 2-0, l'Ukraine est sonnée et la Donbass Arena tout à coup muette.




Un nul suffira face à la Suède

Libérés, les Français surclassent des Ukrainiens dépassés, et manquent d'un cheveu le 3-0. Au terme d'une longue séquence de conservation du ballon à l'entrée de la surface de réparation adverse, Cabaye décoche une frappe lourde qui échoue sur l'arête du poteau gauche de Piatov, battu (65e). Le match perd progressivement en intensité et Laurent Blanc en profite pour effectuer ses trois changements. Cabaye puis Ménez, tous deux buteurs, cèdent leur place à M'Vila (68e) et Martin (73e), tandis que Giroud (76e) remplace Benzema, visiblement déçu de ne pas terminer la partie. La fin de rencontre voit les deux équipes multiplier les approximations techniques, l'Ukraine ne mettant plus à contribution Hugo Lloris.

Ce précieux succès permet à l'équipe de France de porter à 23 sa série d'invincibilité. Surtout, les Tricolores mettent fin à huit rencontres (2172 jours !) sans victoire en phase finale d'une compétition internationale. C'est le premier succès des Bleus face à un pays organisateur. Désormais, la donne est claire: un résultat nul face à la Suède, mardi, suffira à la France pour se qualifier en quarts de finale de l'Euro.