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    La situation de l'Espagne paraît de plus en plus "intenable"

    LE MONDE | <time datetime="2012-07-24T15:00:37+02:00" itemprop="datePublished">24.07.2012 à 15h00</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-07-24T22:20:29+02:00" itemprop="dateModified">24.07.2012 à 22h20</time>

     
     
    <figure class="illustration_haut"> Luis de Guindos, le ministre de l'économie, a affirmé, lundi 23 juillet, que l'Espagne ne réclamera pas d'aide à l'Europe. </figure>

    Non l'Espagne n'a pas réclamé d'aide à l'Europe. Non elle n'en réclamera pas, a encore répété, lundi 23 juillet, le ministre de l'économie Luis de Guindos. "L'Espagne est capable de générer de la croissance et n'a pas les problèmes d'autres pays secourus et pour cela ne va pas être secourue", a-t-il insisté. Sans convaincre.

    Depuis vendredi 20 juillet, les marchés doutent de la capacité de Madrid à s'en sortir seule. Dans la journée de lundi 23 juillet, la tension est montée d'un cran : les Bourses en Europe ont chuté jusqu'à plus de 3 % et le calme était à peine revenu mardi matin.

    Sur le marché de la dette souveraine, les taux des emprunts espagnols à dix ans dépassent maintenant le seuil de 7 %. Un niveau inquiétant qui se rapproche des 8 % à partir duquel l'Irlande, la Grèce, l'Irlande et le Portugal ont dû appeler au secours la "troïka", le Fonds monétaire international, la Banque centrale (BCE) et la Commission européenne.

    "ÇA SENT LA PANIQUE"

    Aux yeux des investisseurs, le plan européen pour soutenir les banques ibériques - de 100 milliards d'euros - ne suffira pas. Leur défiance, extrême, envers la capacité de l'Espagne à rembourser ses dettes, se manifeste par la prime de risque exigée pour prêter au pays : elle est six fois plus élevée que celle de l'Allemagne.

    "L'Espagne ne peut pas tenir longtemps comme cela", redoute-t-on à l'Elysée. "Ça sent la panique", constate aussi un analyste. De quoi envenimer davantage la situation du pays car la hausse des taux d'intérêt espagnols alourdit la charge de la dette, rendant plus délicat encore son remboursement.

    Le ministère de l'économie espagnol a déjà fait le calcul : en 2013, les intérêts de la dette augmenteront de 9,114 milliards d'euros par rapport aux 28,876 milliards acquittés en 2012. L'équivalent de 3,6 % du produit intérieur brut (PIB).

    30 MILLIARDS D'EUROS POUR BOUCLER LE BUDGET DE 2012

    A court terme, l'Espagne n'est pas en danger, explique Matteo Cominetta chez UBS à Londres. Le pays a encore besoin de 30 milliards d'euros pour boucler le budget de 2012 et rembourser les dettes arrivant à échéance.

    Selon lui, Madrid pourrait piocher de l'ordre de 10 milliards dans un trésor de guerre et emprunter le solde. Même si le coût sera élevé, les investisseurs continuent d'acheter des emprunts espagnols, dit-il.

    Mais combien de temps l'Espagne peut-elle tenir ? Au début des années 1990, les taux d'emprunts avaient atteint des sommets, dépassant 12 %. Tout cela s'était terminé par "un psychodrame", rappelle Patrick Artus, chef économiste chez Natixis.

    DÉVÉLUATION MASSIVE DE LA PESETA

    A l'époque, les taux divergents des pays d'Europe, comme celui de l'Espagne ou de l'Italie, avaient contribué à faire exploser le serpent monétaire européen, ce système qui obligeait les monnaies européennes à fluctuer dans une marge de change limitée les unes par rapport aux autres.

    Madrid s'en était sortie en dévaluant massivement la peseta. Puis tout était rentré dans l'ordre lorsque le pays, candidat à l'euro, avait mis en place un programme de réduction des déficits.

    Aujourd'hui, l'Espagne n'a plus le recours à la dévaluation et, selon les experts, le pays ne remplira pas son objectif d'un déficit à 6,3 % du PIB en 2012. L'annonce d'un nouveau plan de rigueur censé faire économiser à l'Etat 65 milliards d'euros en deux ans n'a pas fait changer d'avis les investisseurs. Loin d'être perçu comme un gage de bonne volonté il est interprété comme un poids de plus sur une économie déjà promise à la récession.

    ATTENTE D'UN GESTE DE LA BCE

    Le pays est entré dans un cercle vicieux où les marchés s'inquiètent de la situation espagnole tout en l'enfonçant davantage : la hausse des taux pèse sur le prix des crédits octroyés aux ménages et aux entreprises, grippant un peu plus l'économie.

    Il semble difficile pour le pays de s'en sortir seul. Selon M. Artus, avec un coût d'emprunt à 7 %, il faudrait que l'Espagne dégage un excédent budgétaire (avant paiement des intérêts de la dette) de 6 points de PIB pour stabiliser son endettement. "C'est intenable", estime-t-il.

    La plupart des experts attendent donc un geste de la BCE. En achetant des emprunts d'Etat directement, ou en offrant sa garantie pour que les fonds de secours européens le fassent, elle seule peut faire retomber la fièvre sur le marché des dettes souveraines espagnoles, pensent-ils.

    "L'EUROPE C'EST NOUS TOUS"

    Un point de vue partagé par la plupart des dirigeants politiques espagnols au bord de l'exaspération. "La BCE ne peut pas rester immobile (...) impassible face à cette situation", s'est ému, lundi, Carlos Floriano, numéro trois du parti populaire (PP) auquel appartient aussi le chef du gouvernement, Mariano Rajoy. "Que nous nous financions à 7 % alors que d'autres se financent à 0 % est une situation intenable", a-t-il poursuivi.

    "L'Europe, c'est nous tous. Ou nous nous sauvons tous, ou nous ne sauverons pas l'Europe", affirme aussi le socialiste, Alfredo Perez Rubalcaba.

    Mario Draghi pourrait être sensible à ces arguments. Si le président de la BCE a expliqué que son mandat n'était pas d'aider les Etats à régler leurs problèmes financiers mais à assurer la stabilité du système financier, on peut penser que du sort de Madrid dépend l'avenir de l'euro. "Il n'y a pas trente-six solutions", atteste un haut fonctionnaire européen.

    </article> La Grèce traverse une "grande dépression"

    Une équipe d'experts de la "troïka" (Commission européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international), devait arriver mardi 24 juillet à Athènes pour une nouvelle mission d'inspection des comptes grecs, entamée début juillet. Le ministre grec des finances Yannis Stournaras avait admis la semaine dernière que son pays, touché par la crise, avait encore "du chemin à parcourir" pour finaliser les 11,5 milliards d'euros d'économies budgétaires exigées. Ces réformes sont très difficiles à mettre en oeuvre : dimanche 22 juillet, le premier ministre grec, Antonis Samaras, a comparé la situation de son pays à celle des Etats-Unis pendant la Grande Dépression des années 1930.


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  • Dernière modification : 19/07/2012 

    "En Roumanie, il n’y a pas de notion de contrat démocratique"

    "En Roumanie, il n’y a pas de notion de contrat démocratique"

    L’UE est touchée par la dérive anti-démocratique de certains pays de l’ex-bloc communiste. La Roumanie est ainsi accusée de porter atteinte à l’État de droit. Décryptage avec Catherine Durandin, professeur à l'Inalco.

    Par Sarah LEDUC (texte)
     

    Il y a deux ans, le conservateur Viktor Orban arrivait à la tête du gouvernement hongrois et s'empressait de rédiger une nouvelle Constitution jugée antidémocratique par la Commission européenne. Aujourd’hui, c’est la Roumanie, dont le président a été destitué, qui suscite l’inquiétude de l’Union européenne (UE).

     

    Derrière la procédure de destitution du président Traian Basescu, qui a temporairement passé le pouvoir à son rival et président du Sénat, Crin Antonescu, les soupçons se portent sur les intentions de la coalition de centre-gauche au pouvoir. Le gouvernement du socialiste Victor Ponta s’emploie en effet à saper tous les contre-pouvoirs susceptibles d’entraver sa mainmise sur l’État, à commencer par la Cour constitutionnelle, dont les prérogatives ont été limitées.

     
    Face à ces dérives, l’Europe a rappelé Bucarest à l'ordre. Cinq ans après son entrée dans l’UE, la Roumanie est menacée d’une suspension de droits et de suppression de subventions par la Commission européenne. Dans un rapport publié mercredi, la Commission européenne critique les atteintes "systématiques" du gouvernement roumain contre l'État de droit et le somme d'y remédier rapidement. Elle a dans le même temps estimé que la Bulgarie, le pays voisin, a encore des efforts à faire en matière de lutte contre la corruption et d'indépendance des juges.
     
    Pourquoi est-ce si difficile pour l’Europe d’imposer les règles du jeu démocratique à l’Est ? Entretien avec Catherine Durandin, professeur en langue et civilisation roumaines à l'Inalco. 
     
    FRANCE 24 : Sous couvert de légalité, le président Basescu a été destitué de manière expéditive en Roumanie. Avons-nous affaire à un coup d’État déguisé ?
     
    Catherine Durandin : Il ne s’agit pas d’un coup d’État car la destitution du président Traian Basescu doit être entérinée par le référendum du 29 juillet. La Cour constitutionnelle, avec l’aide de l’Union européenne qui a mis de très lourdes pressions, a réussi à imposer le quorum de 50 % des électeurs, accepté à contre-cœur mercredi par le président intérimaire, le libéral Crin Antonescu.
     
    Néanmoins, la conquête du pouvoir s'est faite en dehors de toute règle démocratique. La coalition gouvernementale, qui est par ailleurs une union de frères ennemis socialistes et libéraux, piétine les institutions pour que rien n’entrave sa conquête du pouvoir. Le directeur des Archives nationales a été limogé : en Roumanie, cela équivaut à un contrôle de la mémoire et à une protection des "camarades" communistes. Le président du Sénat et le président de la Chambre des députés ont été renvoyés. Les membres de la Cour constitutionnelle ont été soumis à des pressions. Plusieurs membres sont en fin de mandat et le Parlement veut les remplacer par des hommes à sa solde.

    Il semble difficile aux instances européennes d’imposer les règles du jeu démocratique à l’Est. Pourquoi ?

    C.D. : Les membres de la Commission ont réagi pour conserver un minimum d’éthique. Le 12 juillet, ils ont fait passer une liste de recommandations que Victor Ponta, l’actuel Premier ministre, et sa majorité doivent appliquer pour sortir de l’opprobre. Mais l’Europe a des moyens limités. Elle manque elle-même d’unité et véhicule deux visions du pouvoir.
     
    Pensez-vous qu’il existe un clivage Est-Ouest en terme de culture politique ?
     
    C. D. : Tout à fait. Il y a un fossé de culture politique entre les pays de l’ancien bloc communiste et l’Ouest. Après la chute du communisme, j’ai cru qu’un processus de démocratisation était possible. Mais on ne partage pas la même culture et tous les moyens sont bons pour s’accaparer le pouvoir en Roumanie. La peur est tombée mais le pouvoir est toujours instrumentalisé. Il n’y a pas de notion de "contrat démocratique", ni d’intégration du concept d'État de droit. Si une loi ne plaît pas, on la change. La loi est un instrument comme les autres.
     
    Sans parler de la culture de la corruption. La condamnation d’Adrian Nastase [condamné le 21 juin à deux ans de prison ferme pour corruption, ndlr] a été un élément déclencheur. En ayant l’audace de s’attaquer à cet ex-Premier ministre et futur candidat à l’élection présidentielle, la Cour suprême a terrorisé les barons socialistes qui allaient forcément être touchés par de telles mesures.  
     
    Les dirigeants roumains semblent avoir du mal à concilier règles européennes et impératifs nationaux. Dans les années 1990, la démocratisation de la Roumanie s’était pourtant accompagnée d’un enthousiasme vis-à-vis de l’Union européenne. Est-ce la fin de cet âge d’or ?
     
    C. D. : Dans les années 1990, la Roumanie s’est battue pour intégrer l’Union européenne qui était synonyme de légitimité, liberté, prospérité, etc. Mais un tournant s’est opéré en 2010, au moment de la crise. L’austérité imposée par Bruxelles et le Fonds monétaire international (FMI) a été perçue comme contraignante et punitive.
     
    Basescu, qui a été très populaire en 2005 et 2006, notamment pour avoir joué avec habileté le partenariat avec l’Occident et les États-Unis, est devenu très impopulaire au moment de la crise. En 2009-2010, il a été brutal et arrogant, imposant l’austérité et la ligne du FMI sans pédagogie. Les salaires ont alors baissé de 25 %, les retraites ont dégringolé. La population n’a pas compris et ces mesures ont été très difficiles à accepter, mettant fin de manière abrupte à une période d’euphorie.
     
    Aujourd’hui, l’Europe est perçue comme trop directive. Les frontières ne sont pas tombées car la Roumanie ne fait pas partie de l’espace Schengen. Conséquence : un discours anti-européen a commencé à émerger, même dans la bouche des libéraux. Crin Antonescu lui-même a usé de la rhétorique nationaliste vendredi en lançant : "Nous sommes un peuple souverain. Nous n’avons pas d'ordre à recevoir de l'extérieur". En période de crise, le recours au nationalisme est une arme classique pour rassurer les peuples.

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  • Espagne: 56 milliards d'euros attendus du plan de rigueur, future taxe sur l'énergie

    Mis à jour le 14.07.12 à 20h06   lien

    Le nouveau plan de rigueur historique approuvé vendredi en Espagne devrait rapporter quelque 56 milliards d'euros, selon un document officiel publié samedi qui annonce de nouvelles mesures à venir comme «une taxation sur l'environnement et l'énergie».

    Mariano Rajoy a annoncé mercredi un nouveau tour de vis de 65 milliards d'euros d'ici à fin 2014, qui s'ajoute à un budget de rigueur exceptionnel de 27,3 mds déjà adopté en mars pour l'année 2012. Le gouvernement a adopté vendredi un train de mesures dans le cadre de ce plan mais sans fournir de chiffres précis.

    Coupes budgétaires

    Au total, 56,44 milliards d'euros devraient être récupérés grâce à ce plan, selon un document publié en anglais sur le site du ministère de l'Economie. Mais les quelque 8,5 milliards manquants devraient provenir en partie d'une hausse des taxes sur l'énergie, dont l'électricité.

    «L'impact de ces mesures est approximativement de 13,5 milliards d'euros jusqu'à fin 2012, de 22,9 mds en 2013 et de 20 mds d'euros en 2014», est-il écrit. Mais «ce calcul exclut l'évaluation de l'impact de mesures à venir, dont la taxation sur l'environnement et l'énergie, qui sera annoncée ultérieurement», ajoute le document.

    La presse évoque depuis plusieurs jours une forte hausse des taxes sur l'électricité qui serait supportée à la fois par les entreprises du secteur et par les consommateurs.

    29 milliards devraient venir de l'augmentation des taxes et de la réduction des dégrèvements fiscaux (34 milliards moins 4,98 milliards correspondant à une diminution des cotisations salariales pour baisser le coût du travail), tandis que 27 milliards d'économies sont attendues des coupes budgétaires.

    Avec AFP

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  • Le Liborgate pourrait coûter 20 milliards aux banques

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    Par Marine Rabreau Mis à jour <time class="updated" datetime="13-07-2012T17:11:00+02:00;">le 13/07/2012 à 17:11</time> | publié <time datetime="13-07-2012T15:56:00+02:00;" pubdate="">le 13/07/2012 à 15:56</time>
    Depuis deux semaines, le scandale du Libor secoue les grandes banques internationales. Barclays, seule à avoir avoué une manipulation des taux interbancaires, est aujourd'hui décapitée. Sur la photo, Bob Diamond, ex-patron de la banque britannique.
    Depuis deux semaines, le scandale du Libor secoue les grandes banques internationales. Barclays, seule à avoir avoué une manipulation des taux interbancaires, est aujourd'hui décapitée. Sur la photo, Bob Diamond, ex-patron de la banque britannique. Crédits photo : DYLAN MARTINEZ/REUTERS
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    Morgan Stanley a estimé la facture que pourraient se voir infliger dix grandes banques susceptibles d'être impliquées dans la manipulation des taux Libor et Euribor. Société générale pourrait être fortement impactée.

    L'étude réalisée par Morgan Stanley soulève l'énormité du scandale financier du Libor. Le broker américain a publié une note de recherche - que lefigaro.fr s'est procurée -, qui tente de chiffrer les conséquences en termes de coûts et d'image de l'affaire du Libor, pour onze grandes banques internationales susceptibles d'avoir manipulé ces taux interbancaires d'une importance colossale dans le financement de l'économie mondiale.

    Alors que Barclays a déjà payé 450 millions de dollars, avec une «ristourne» de 30% en échange de sa coopération, les analystes de Morgan Stanley tablent sur une surévaluation, pouvant aller jusqu'à 30%, des amendes que pourraient se voir infliger les dix autres banques ciblées dans le rapport: les américaines Bank of America, Citigroup et JPMorgan, les britanniques Royal Bank of Scotland, HSBC et Lloyds, les suisses Credit Suisse et UBS, l'allemande Deutsche Bank, et la française Société générale. Sur cette base, elles paieraient chacune en moyenne 850 millions de dollars d'amende (soit 690 millions d'euros).

    Un tel scénario impacterait directement les comptes de ces banques, dont les bénéfices par action pour l'année 2012 pourraient fondre de 3% pour JPMorgan à 33% pour Lloyds. Société générale et RBS verraient, selon les estimations du broker, leurs profits chuter respectivement de 18,6% et 18,1% dès cette année.

    Près de 8 milliards au contentieux

    Outre ces pénalités, Morgan Stanley a estimé les indemnités auxquelles elles pourraient être soumises si elles étaient poursuivies par leurs clients particuliers ou entreprises. Sur les 350.000 milliards de produits dérivés directement liés au taux Libor qui circulent chaque année sur la planète finance, 85.000 milliards de dollars sont destinés aux particuliers et entreprises. Alors que les soupçons de fraude s'étendent sur une période de quatre ans (de 2005 à 2009), selon Morgan Stanley, ces derniers pourraient réclamer de récupérer quelque 7,8 milliards de dollars aux banques. Ainsi, à partir de l'exposition de chaque banque aux actifs indexés sur le Libor, Morgan Stanley chiffre le coût pour les banques de 60 millions pour Lloyds à 1,1 milliard de dollars pour Deutsche Bank ou RBS. Pour Société générale, il serait de 350 millions de dollars.

    Au total, la facture pourrait grimper sur les deux prochaines années à près de 20 milliards de dollars pour l'ensemble des banques soupçonnées de triche sur le Libor. Morgan Stanley, qui insiste sur l'extrême difficulté de prévoir les conséquences du scandale du Libor, précise que ses estimations ne comprennent pas les retombées - qui pourraient s'avérer gigantesques - des enquêtes américaines et européennes en cours sur les taux Libor. En outre, depuis le 6 juillet, une enquête pénale s'est ouverte. Un mode de sanctions privilégié par Michel Barnier, commissaire européen au Marché intérieur. Car des sanctions financières trop lourdes nuiraient au système bancaire mondial… sauvé à coup d'aides publiques massives au plus fort de la crise économique et financière.

    Ce vendredi, Joaquin Almunia a précisé que l'Europe concentre en priorité ses recherches sur l'existence d'un cartel et d'une entente sur la fixation des taux Libor, mais aussi de ses cousins européens Euribor et japonais Tibor. Selon le Washington Post, le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner avait mis en garde les autorités britanniques de risques de manipulation du Libor dès 2008.

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    » Scandale à la City: comprendre le taux Libor

    » Ces banques susceptibles d'avoir manipulé le Libor

    » Tim Geithner avait parlé du Libor dès 2008

    » Libor: la Banque d'Angleterre nie être complice de Barclays

    Bourse

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  • Madrid crée un fonds d'aide aux régions d'un maximum de 18 milliards d'euros :


    Le ministre espagnol de l'Economie Luis de Guindos le 10 juillet 2012 à Bruxelles

    Le gouvernement espagnol a annoncé vendredi la création d'un fonds public d'un maximum de 18 milliards d'euros pour aider les régions qui ne peuvent payer leur dette, en échange de conditions sévères pour réduire leur déficit.

    Ce fonds sera financé "par un prêt de la loterie nationale de 6 milliards d'euros et le reste par le Trésor" espagnol, a ajouté le ministre de l'Economie Luis de Guindos à l'issue du Conseil des ministres.

    L'Etat espagnol n'aura pas besoin de recourir à une nouvelle émission de dette sur les marchés pour couvrir les besoins de ce fonds, a assuré le ministre.

    Quant aux régions qui en bénéficieront, sur la base du volontariat, elles devront en échange faire des efforts exceptionnels, a souligné la porte-parole du gouvernement, Soraya Saenz de Santamaria, les appelant "à la responsabilité".

    "Elles ont un déficit qu'elles ne peuvent financer. Si elles recourent au mécanisme extraordinaire, les conditions aussi seront extraordinaires", a-t-elle affirmé.

    Ayant vu leurs notes régulièrement dégradées par les agences de notation ces derniers mois, les régions espagnoles restent une source d'inquiétudes des marchés et des pays européens et nombre d'entre elles, très endettées, ne peuvent plus se financer.

    Emblèmes de la diversité culturelle du pays et jouissant d'une grande autonomie, les régions ont été responsables en 2011 des deux tiers du dérapage budgétaire de l'Espagne, qui a cumulé un déficit de 8,9% du PIB en 2011, contre 6% promis.

    Le gouvernement leur a imposé de ramener leur déficit à 1,5% en 2012 contre 2,94% en 2011 et vient de leur imposer un objectif de déficit de 0,7% pour 2013 et 0,1% pour 2014.

    Mais six régions n'ont pas approuvé jeudi ces nouveaux objectifs, dont deux régions dirigées par la droite, au pouvoir à Madrid, les jugeant trop rigoureux.

    L'Espagne, qui vient de bénéficier d'un assouplissement de son objectif de réduction de déficit par l'Union européenne, doit ramener le déficit global du pays à 6,3% en 2012.

    Le Conseil des ministres a d'ailleurs approuvé vendredi un nouveau paquet de mesures d'économies, visant à récupérer au total 65 milliards d'euros.

    Le gouvernement a fait état d'un déficit "zéro" au premier trimestre pour les régions, reconnaissant que ce chiffre aurait atteint 0,45% du PIB sans d'"importants transferts" d'argent de l'Etat en début d'année.

    Huit régions sur 17, l'Andalousie, les Canaries, la Cantabrie, l'Extrémadure, la Galice, Madrid, Murcie et la Navarre, ont enregistré des déficits sur cette période.

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