Un homme d’une vingtaine d’années a agressé des policiers avec un couteau en criant «Allahou Akbar», au commissariat de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire), avant d’être abattu, et le parquet antiterroriste s’est aussitôt saisi de l’enquête.

Vers 14 heures, un homme armé d’un couteau s’est présenté au commissariat et a blessé au visage un policier qui se trouvait à l’accueil, ainsi que deux autres, selon une source proche de l’enquête.

L’agresseur, un Français né au Burundi en 1994 connu des services de police pour des faits de droit commun, «a crié "Allahou Akbar" (Dieu est grand, en arabe NDLR) du moment où il est entré jusqu’à son dernier souffle», toujours selon une source proche de l'enquête. Il n’était pas fiché par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), selon cette source. En revanche, son frère est connu des services pour ses positions radicales et a un temps envisagé de partir en Syrie avant de renoncer, a-t-elle ajouté.

L’homme a ensuite été «abattu» par «des policiers présents, qui ont fait usage de leur arme administrative», a précisé le ministère de l’Intérieur dans un communiqué. La section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie de l’enquête, ouverte des chefs de tentative d’assassinat et d’association de malfaiteurs, le tout en lien avec une entreprise terroriste. Elle a été confiée à la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire, à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et à la Direction interrégionale de la PJ d’Orléans.

Un mode d'action préconisé par le groupe Etat islamique

«L’enquête s’oriente vers un attentat contre les forces de l’ordre motivé par l’islamisme radical», a affirmé une source proche du dossier. Selon une source proche de l’enquête, «cela ressemble au mode d’action préconisé par le groupe Etat islamique», actif en Syrie et en Irak «de s’en prendre ainsi aux forces de l’ordre».

Sur Twitter, le journaliste David Thomson, auteur du livre Les Français jihadistes, signale que cette agression intervient au lendemain de la diffusion d'un message de menaces d’un jihadiste français de l'Etat islamique sur Youtube, «faites exploser la France». Il ajoute qu'entrer dans un commissariat français pour y faire un carnage était un scénario évoqué par un Français de l'organisation» dans son livre et rappelle que la France est officiellement une cible de l'Etat islamique depuis une déclaration de son porte-parole le 21 septembre dernier. 

Les pronostics vitaux des trois policiers blessés ne sont plus engagés, a précisé à l’AFP le procureur de la République de Tours Jean-Luc Beck, estimant que «tous les éléments de la légitime défense» étaient réunis. Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a condamné «l’agression brutale» et a salué «le sang-froid et le professionnalisme des policiers présents». Il était attendu sur place en fin d’après-midi, accompagné du directeur général de la Police nationale.

Le Premier ministre Manuel Valls a apporté son «soutien» aux policiers «gravement blessés et choqués», promettant «la sévérité de l’Etat» à «ceux qui s’en prennent à eux».

AFP