<time datetime="2014-11-08T12:52:21" pubdate="pubdate">Aujourd'hui à 12h52</time>
PARIS (Reuters) - Le gendarme qui a lancé la grenade offensive responsable de la mort de Rémi Fraisse sur le site du barrage de Sivens (Tarn) a agi après les sommations d'usage et n'a pas commis de faute, déclare samedi le directeur général de la gendarmerie nationale, démentant avoir voulu "cacher des choses" sur les circonstances de la mort du jeune manifestant.
La famille du défunt a demandé cette semaine à François Hollande d'expliquer le silence des autorités pendant 48 heures alors qu'elles connaissaient, selon elle, les circonstances de sa mort dès le premier jour.
La famille assure que les gendarmes ont immédiatement su qu'une grenade offensive était à l'origine du décès survenu dans la nuit du 25 au 26 octobre lors d'une manifestation contre le barrage de Sivens.
"Je constate à la lecture de certains articles que la gendarmerie aurait voulu cacher des choses, c'est totalement faux et je ne peux pas le laisser dire", déclare le général Denis Favier dans Le Parisien-Aujourd'hui en France.
"Nous avons immédiatement porté les faits à la connaissance de l'autorité judiciaire. Les faits se passent à 01h40, le parquet est avisé à 2 heures et notre autorité de police judiciaire locale à peine une demi-heure plus tard".
Lorsque les gendarmes s'aperçoivent qu'il y a un homme à terre, "très vite, un peloton se dirige vers lui pour le prendre en charge et l'évacuer", rapporte-t-il. "Les pompiers arrivent ensuite très vite sur place et le transfèrent vers Albi. C'est à ce moment-là que le décès est constaté".
La mort de Rémi Fraisse a suscité une vague d'émotion dans tout le pays et a donné lieu à des manifestations contre les violences policières. Des rassemblements en mémoire du jeune homme sont prévus dans plusieurs villes de France ce samedi.
Selon Mediapart, environ 40 grenades offensives ont été lancées par les militaires dans la nuit du 25 au 26 octobre, un chiffre démenti samedi par le général Denis Favier.
Ce chiffre est "inexact", indique-t-il. "Entre minuit et 3 heures du matin, ce sont 23 grenades qui ont été lancées. Environ 400 le sont tous les ans, c'est dire que les affrontements ont été particulièrement violents. J'ai vu des officiers, présents dans la gendarmerie depuis trente ans, qui m'ont dit ne jamais avoir vu un tel niveau de violence".
L'ordre de recourir aux grenades offensives a été donné par le chef du dispositif des forces de l'ordre sur place "en raison des menaces qui pesaient sur les effectifs", a-t-il ajouté, assurant "qu'il n'y a pas eu faute de la part du gradé qui a lancé" la grenade meurtrière.
Interpellé par la famille de Rémi Fraisse, François Hollande a déclaré jeudi que les résultats d’une enquête administrative seraient connus "d’ici huit jours" et a promis d'en tirer "toutes les conclusions en terme de responsabilités".
Une deuxième enquête est en cours pour connaître les circonstances de sa mort. Parallèlement, deux juges d'instruction ont été saisis.
(Marine Pennetier)