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Florange : ArcelorMittal prolonge l'arrêt de six mois
Florange : ArcelorMittal prolonge l'arrêt de six mois
Publié le 01.06.2012, 16h03 | Mise à jour : 16h27
Six mois d'arrêt supplémentaires pour les deux hauts fourneaux de Florange (Moselle). ArcelorMittal justifie sa décision en avancant que «le marché européen ne montre pas de signe d'amélioration et que le 4ème trimestre est traditionnellement un trimestre plus faible». Le premier haut fourneau (P3) de Florange est arrêté depuis un an et le deuxième (P6) depuis l'automne, ce qui occasionne du chômage partiel massif pour une bonne partie des 2.
«Ils ont décrit une situation très mauvaise en Europe», rapporte Yves Fabbri, délégué CGT concernant la décision du groupe qu'il juge «catastrophique pour Florange». Le syndicaliste craint désormais des suppressions d'emplois à l'activité "packaging" et chez les sous-traitants et s'inquiète aussi «du maintien des compétences sur le site». «Comment garder nos jeunes lorsqu'on n'a pas de boulot à leur donner ?», s'interroge-t-il.
ArcelorMittal parle toujours d'une «suspension temporaire» des deux derniers hauts fourneaux lorrains. Mais pour la CFDT, «on achemine Florange vers une fermeture temporaire à durée indéterminée menaçant l'avenir du site». Le souvenir de la fermeture en 2009 de l'aciérie voisine de Gandrange reste très vivace. Cette décision de prolonger l'arrêt "confirme la stratégie d'ArcelorMittal de concentrer ses productions sur un nombre limité de sites, dans une logique avant tout financière", ajoute la CFDT.
Walter Broccoli, délégué FO à Florange, se dit aussi préoccupé par «l'hémorragie de personnel». «Les départs en retraite ne sont pas remplacés, des jeunes partent ailleurs et de petits sous-traitants mettent la clé sous la porte, le jour où on va devoir redémarrer, cela ne va pas être facile», ajoute-t-il.
L'intersyndicale reçue lundi par Hollande
Miltipliant les actions médiatiques, les salariés d'ArcelorMittal de Florange veulent continuer à se battre pour obtenir non seulement une relance mais une modernisation du site de Florange. Une intersyndicale du groupe sera reçue lundi par le président François Hollande et le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg. Yves Fabbri (CGT) en fera partie pour défendre «une autre politique industrielle». «On ne peut pas accepter la politique de Mittal», affirme-t-il.
ArcelorMittal a assuré cet hiver qu'il allait investir 17 millions d'euros à Florange. D'après Walter Broccoli, «deux millions ont été investis dans les hauts fourneaux, mais pour le reste on attend». Les syndicats portent aussi leurs espoirs sur le projet baptisé Ulcos, visant à faire de Florange un site pilote de captage-stockage de C02, pour lequel un cofinancement européen a été demandé. Une réponse est attendue pour novembre.
Ce projet viserait à faire gagner 20% de productivité à un haut fourneau et à réduire les émissions de CO2, en association avec du captage-stockage. «Florange peut être un site pilote pour toute la sidérurgie européenne avec Ulcos», estime la CFDT. «Ulcos, ce n'est pas avant 2015, souligne cependant la CGT, donc ce ne peut pas être la seule alternative, il faut au moins un redémarrage d'un haut fourneau». Ce qui permettrait de garder des emplois et des compétences en Lorraine.
La demande d'acier en Europe n'ayant pas retrouvé ses niveaux d'avant la crise de 2008, ArcelorMittal a mis en veille plusieurs hauts fourneaux du continent, donnant la priorité aux usines les plus compétitives, comme les sites de Dunkerque et Fos-sur-Mer. Il a aussi décidé de fermer deux hauts fourneaux à Liège, en Belgique, et deux aciéries électriques en Espagne et au Luxembourg.LeParisien.fr
Tags : Economie, Florange, ArcelorMittal, prolongation, arrêt de six mois
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