Il confessait dimanche matin dans l’Equipe, presque avec timidité, que ce genre de derbies n’existait pas en Norvège au niveau de l’engouement. Soderlund a pourtant très vite saisi l’essence même de ce Saint-Etienne - Lyon. S’il a été plutôt discret sur le front de l’attaque des Verts, malgré quelques appels tranchants, le Norvégien a fait son entrée dans le cœur des supporters stéphanois dès sa deuxième rencontre. A la 76e minute de jeu, l’ancien de Rosenborg reçoit un cadeau de Kevin Monnet-Paquet qui s’arrache sur une passe trop courte de Tolisso. Soderlund ne tremble pas dans son face-à-face avec Lopes et libère le Chaudron. Sa joie et son hurlement de bonheur devant le kop ont montré sa pleine implication. Que du bonheur pour les Stéphanois, qui prennent leur revanche par rapport au match aller.

A des années-lumières de la rencontre aller, où il avait porté les Gones vers la victoire avec un incroyable triplé… En l’absence du taulier Loïc Perrin en défense centrale, Alexandre Lacazette avait l’occasion de briller face à une charnière Pogba-Bayal Sall plutôt moyenne, et qui a encore montré des signes de faiblesse. Il n’en a rien été. Le leader de l’attaque lyonnaise a pioché physiquement et n’a rien montré de la rencontre. Brouillon dans ses appels et incroyablement nerveux dans ses moindres contacts avec les Stéphanois, le Lyonnais n’a pas su montrer la voie aux siens. Avec 0 tir pendant la rencontre, Lacazette a failli. Loin de son statut de star de la saison passée, il subit plus qu’il ne prend de décisions. Inquiétant…    

Il est des derbies plus importants à remporter que d’autres. Celui-ci restera à jamais gravé comme le 100e de l’histoire dans le Championnat de France et les Verts pourront l’inscrire dans le livre de leurs confrontations contre le rival honni. Comme le 100e toutes compétitions confondues déjà remporté à Gerland sur un coup franc de Payet lors de la saison 2009-2010.

Johan Tabau