A la veille d'un nouveau sommet à Bruxelles, François Hollande se prononce à nouveau, mercredi 17 octobre, pour "une mutualisation partielle des dettes" dans la zone euro.
Dans un entretien à plusieurs journaux européens, dont "Le Monde", le président français explique que "l'union budgétaire doit être parachevée par une mutualisation partielle des dettes, à travers les eurobonds" (obligations européennes).
"Nous participons tous à la solidarité, pas seulement les Allemands! (...) Cessons de penser qu'il n'y aurait qu'un seul pays qui paierait pour tous les autres. C'est faux !", lance le chef de l'Etat dans cet entretien.
"Qui paie doit contrôler"
Il se dit "d'accord" avec l'Allemagne sur le "problème de la surveillance" des aides aux pays en difficulté. "Qui paie doit contrôler, qui paie doit sanctionner".
François Hollande estime aussi que "le retour de la croissance suppose de mobiliser des financements à l'échelle de l'Europe, mais aussi d'améliorer notre compétitivité et enfin de coordonner nos politiques économiques".
"Les pays qui sont en excédent doivent stimuler leur demande intérieure par une augmentation des salaires et une baisse des prélèvements, c'est la meilleure expression de leur solidarité (...) Aujourd'hui, ce qui nous menace, c'est autant la récession que les déficits", affirme encore le président français.
"Tout près d'une sortie de crise"
Le président de la République considère que les pays de l'Union européenne sont "tout près" d'une sortie de crise de la zone euro. "Sur la sortie de la crise de la zone euro, nous en sommes près, tout près. Parce que nous avons pris les bonnes décisions au sommet des 28 et 29 juin et que nous avons le devoir de les appliquer, rapidement", déclare-t-il.
"D'abord, en réglant définitivement la situation de la Grèce, qui a fait tant d'efforts et qui doit être assurée de rester dans la zone euro. Ensuite, en répondant aux demandes des pays qui ont fait les réformes attendues et qui doivent pouvoir se financer à des taux raisonnables. Enfin, en mettant en place l'union bancaire", détaille-t-il.
"Je veux que toutes ces questions soient réglées d'ici à la fin de l'année. Nous pourrons alors engager le changement de nos modes de décision, et l'approfondissement de notre union. Ce sera le grand chantier au début de l'année 2013", déclare encore le chef de l'Etat.
"Le pire - c'est-à-dire la crainte d'un éclatement de la zone euro -, oui, est passé. Mais le meilleur n'est pas encore là. A nous de le construire", ajoute-t-il.
Concrétisation de l'union politique
Pour François Hollande "l'union politique" au sein de l'UE doit intervenir après "l'union budgétaire" et "sociale" et il la voit se concrétiser "après les élections européennes de 2014".
"L'enjeu institutionnel est souvent évoqué pour ne pas faire de choix. Les plus empressés à parler de l'union politique sont parfois les plus réticents à prendre les décisions urgentes qui la rendraient pourtant incontournable", déclare le président de la République dans cet entretien donné à la veille d'un nouveau sommet à Bruxelles, en assurant qu'il "ne vise personne en particulier".
"L'union politique, c'est après, c'est l'étape qui suivra l'union budgétaire, l'union bancaire, l'union sociale. Elle viendra donner un cadre démocratique à ce que nous aurons réussi de l'intégration solidaire", assure-t-il.
A la question "A quelle échéance la voyez-vous, cette union politique ?", François Hollande répond : "Après les élections européennes de 2014. L'enjeu de cette consultation, ce sera l'avenir de l'Union. C'est la condition pour mobiliser les peuples et relever les taux de participation autour d'un vrai débat".