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François Hollande reçoit Aung San Suu Kyi à l'Elysée
François Hollande reçoit Aung San Suu Kyi à l'Elysée
Publié le 26.06.2012, 15h21 | Mise à jour : 21h35 lien
Pour la dernière étape de sa tournée européenne, c'est à Paris que l'opposante birmane et Prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, 67 ans, fait halte pour une visite de trois jours. Après la Suisse, la Norvège et Londres, «The Lady» est apparue souriante mardi matin à sa descente de l'Eurostar, en Gare du Nord, dans une robe turquoise, réhaussée d'une veste rose, des fleurs jaunes dans les cheveux.SUR LE MÊME SUJET
L'icône de la démocratie birmane a été accueillie en grande pompe, selon un protocole habituellement réservé aux chefs d'Etat. «Aung San Suu Kyi est reçue avec les formes dues à son histoire, passée et présente», expliquait une source diplomatique française. C'est pour ces raisons que la France lui déroule le tapis rouge, normalement réservé aux chefs d'Etat. «Sa visite est un signal fort de reconnaissance pour l'ensemble du pays, qui l'a soutenue depuis plus de vingt ans, quelle que soit la majorité au pouvoir à Paris.
Hollande : «Tout ce qui peut être fait pour faire pression sera fait»
Pour sa première journée parisienne, la lauréate du Prix Nobel de la paix est l'invitée de l'Elysée. Elle s'est entretenue avec le président François Hollande en fin d'après-midi, avant de dîner au palais présidentiel. Le président Hollande, qui s'est dit «heureux de la recevoir», a indiqué qu'il était prêt à accueillir en France le président birman, l'ancien général Thein Sein, «s'il veut venir», à l'issue de son entretien avec Aung San Suu Kyi. «Nous soutenons tous les efforts qui peuvent être engagés pour la réussite de cette transition. La France doit être au service de la démocratie, tout ce qui peut être fait pour appuyer ou parfois faire pression sera fait», a déclaré le chef de l'Etat.
L'opposante birmane doit aussi rencontrer les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat ainsi que le maire de la capitale Bertrand Delanoë, qui lui remettra mercredi le titre de «citoyenne d'honneur de la ville de Paris». Des rencontres sont prévues avec des ONG et avec des étudiants à la Sorbonne. Aung San Suu Kyi est restée prisonnière de la junte birmane et placée en résidence surveillée depuis 1988. Elle appelle maintenant à la réconciliation nationale et à la libération de tous les prisonniers politiques, après avoir réitéré son «optimisme prudent» dans la transition politique en Birmanie.
Le cas Total évoqué
Alors qu'Aung San Suu Kyi a exhorté les entreprises occidentales à venir investir dans son pays, pour y «renforcer les fondations de la démocratie», elle a souligné l'importance de la «transparence financière dans les industries extractives et dans les relations économiques en général», citant les efforts accomplis ces derniers temps par le groupe pétrolier français Total présent en Birmanie depuis 1992.
Pendant longtemps, la présence du groupe dans le pays a été vivement critiquée. Certaines ONG de défense des droits de l'homme lui reprochaient d'enrichir la junte au pouvoir jusqu'en 2011. Total a cependant toujours défendu sa présence, affirmant qu'elle contribuait au développement économique et social du pays. Le président François Hollande lui a assuré que le groupe pétrolier français respectait les normes en matière d'environnement et de travail en Birmanie. Il lui a promis d'intervenir directement auprès de la compagnie pétrolière si elle manquait à ses devoirs.LeParisien.fr
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