• Front national : vote symbolique massif pour la mise à l?écart de Jean-Marie Le Pen

    Front national : vote symbolique massif

    pour la mise à l’écart de Jean-Marie Le Pen

    Le Monde.fr | <time datetime="2015-07-29T19:12:35+02:00" itemprop="datePublished">29.07.2015 à 19h12</time> • Mis à jour le <time datetime="2015-07-29T19:39:27+02:00" itemprop="dateModified">29.07.2015 à 19h39</time> | Par

    <figure class="illustration_haut " style="width: 534px">Les adhérents du parti se sont prononcés mercredi à 94 % pour la mise à l’écart de Jean-Marie Le Pen à l’occasion d’un vote qui n’a cependant aucune valeur juridique. </figure>

    Vacances ou pas, la riposte de Marine Le Pen ne s’est pas fait attendre. Mardi 28 juillet, la cour d’appel de Versailles rejetait l’appel du Front national qui contestait la suspension du vote par courrier de la réforme de statuts du parti et de la suppression du poste de président d’honneur occupé par Jean-Marie Le Pen.

    Réaction immédiate de la présidente du FN, qui compte reprendre la main sur le terrain politique à défaut de gagner la bataille des tribunaux : l’officialisation du résultat des « 30 000 votes de la consultation » par courrier après comptabilisation sous contrôle d’huissier. Verdict de ce coup d’éclat médiatique qui reste avant tout symbolique : 94 % des adhérents ayant voté approuvent les nouveaux statuts, et donc la suppression de la présidence d’honneur.

    Manœuvre politique

    Le but de cette manœuvre politique est double. En publiant les résultats du vote lancé le 20 juin et auquel ont participé 29 248 des 51 551 adhérents (56,74 %) jusqu’à son interruption ordonnée le 8 juillet par le TGI de Nanterre, Marine Le Pen tient d’abord à montrer qu’elle est un chef de parti soutenu par ses militants.

    C’est d’ailleurs elle qui avait réuni le bureau exécutif du FN le 4 mai, date à laquelle était décidé, entre les murs du « carré » (siège du FN à Nanterre), « conformément à l’article 19, de suspendre le président d’honneur de sa qualité d’adhérent » , qui lui donnait le droit de siéger à toutes instances du FN. Une décision historique qui n’avait alors pas été votée à l’unanimité – le FN n’avait pas indiqué quels membres du bureau exécutif ne l’avaient pas soutenue – et en l’absence de Jean-Marie Le Pen.

    Deuxième message, directement adressé à Jean-Marie Le Pen, indéboulonnable président d’honneur du FN depuis la passation de pouvoir lors du congrès de Tours, en janvier 2011 : rappeler que sa mise en minorité par les chiffres est la preuve qu’il est lâché par sa base, qu’il n’incarne plus la ligne majoritaire du parti qu’il a cofondé en 1972. Autrement dit, qu’il est, comme le répétait le vice-président du FN, Florian Philippot, le 28 juillet, sur France Info, un homme qui appartient au passé.

    Lire aussi : La victoire juridique de Jean-Marie Le Pen plonge le Front national dans l’incertitude

    « Il faut que je loue le stade de France ? »

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    Des sympathisants du Front national lors du discours de Marion Maréchal-Le Pen au Pontet (Vaucluse), le 5 juillet. </figure>

    Mais à 87 ans, Jean-Marie Le Pen, qui réagit en « lion blessé », selon les mots employés mercredi par sa petite-fille Marion Maréchal Le Pen dans Le Parisien-Aujourd’hui en France, n’est pas mort. Pour mettre définitivement son père hors jeu politiquement, Marine Le Pen devra organiser un congrès « physique » dans les prochains mois.

    Dans un premier temps, la benjamine de Jean-Marie Le Pen a montré son refus d’envisager cette hypothèse : « Mais enfin pardon, nous ne sommes pas au XIXe  siècle et nous n’avons plus 7 000 adhérents. Nous en avons 51 500. (...) Expliquez-moi comment je peux organiser un congrès physique avec 51 500 adhérents. Il faut que je loue le stade de France peut-être ? », avait ironisé la présidente du FN sur BFM-TV.

    Depuis le rejet de la cour d’appel de Versailles, la présidente du FN, à court de munitions sur le plan judiciaire, semble désormais déterminée à suivre cette voie pour sortir de cet embourbement politico-familial qui dure depuis plus de trois mois. Le 4 mai, le bureau exécutif du parti, réuni à Nanterre, faisait le choix de suspendre son père du FN, après que ce dernier a qualifié une nouvelle fois les chambres à gaz de « détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale ».

    L’organisation d’un congrès physique, qui semble inévitable, suppose l’élection de délégués dans le cadre d’assemblées départementales, et il doit être réuni dans les trois mois qui suivent sa convocation.


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