• Furosémide : trois morts suspectes et un cas grave, le médicament retiré

    Furosémide : trois morts suspectes

    et un cas grave,

    le médicament retiré

    Santé

    10.06.2013, 17h31 | Mise à jour : 18h56

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    Deux nouveaux cas suspects, dont un décès, en relation avec l'erreur de conditionnement du diurétique Furosémide Teva, ont été signalés ce lundi à l'agence du médicament ANSM qui a décidé le rappel de toutes les boites 40 mg par «mesure de précaution».


    «L'ANSM a reçu lundi matin deux nouveaux signalements de pharmacovigilance» avec «un décès et un cas grave», qui interviennent après le décès d'un nonagénaire à Marseille, explique l'Agence dans un communiqué.



    «Pour l'un des cas, le patient semble avoir été traité par le produit incriminé retiré de la vente vendredi (lots Y175 ou Y176). Des investigations sont encore en concernant le dernier signalement, afin de déterminer le lot administré. D'autres signalements sont actuellement à l'étude» précise l'agence, qui ne donne pas d'autres détails.

    Tous les patients doivent se rendre chez leur pharmacien

    «Les patients traités par Furosémide Teva 40 mg doivent se rendre dès que possible à leur pharmacie» pour que les pharmaciens leur remettent «un autre médicament à base de furosémide afin que leur traitement diurétique soit poursuivi». Ces derniers doivent appeler directement tous les patients à qui ils auraient vendu des boîtes Furosémide Teva dosées à 40 mg.

    L'alerte avait été donnée vendredi par un pharmacien dont une patiente avait constaté des effets de somnolence inhabituels. L' avait permis de déterminer que certains comprimés avaient été remplacés par des somnifères dans les lots Y175 (date d'expiration : 08/2015) et Y176 (date d'expiration : 08/2015), et conduit l'ANSM a rappeler les deux lots, soit 190 000 boîtes au .

    Une enquête a été ouverte samedi à Marseille, après le décès d'un nonagénaire chez qui a été retrouvée une boîte provenant d'un des deux lots mal conditionnés. Le parquet de Privas a également ouvert une enquête ce lundi après le décès le 4 juin dans un hôpital drômois d'une octogénaire qui, selon ses proches, aurait ingéré des comprimés provenant de ces lots.

    Le laboratoire ouvre un numéro vert

    Selon un porte parole du laboratoire Teva, leader mondial des génériques, l'erreur de conditionnement porterait sur quelques dizaines de boîtes. Une enquête était menée lundi après-midi par des inspecteurs de l'ANSM dans l'usine de conditionnement du laboratoire, située à Sens (Yonne). Un numéro vert a été ouvert par les laboratoires Teva à la demande de l'ANSM : 0800 51 34 11. Il est ouvert au public 24h/24.

    Les signalements de décès suspects qui pourraient être liés à la prise des somnifères conditionnés dans des boîtes de diurétique du laboratoire Teva se succèdent. Tour d'horizon des cas connus.

    UNE ENQUÊTE DANS L'ARDÈCHE :

    Le parquet de Privas a ouvert ce lundi une enquête après le décès le 4 juin dans un hôpital drômois d'une octogénaire qui, selon ses proches, aurait ingéré des comprimés du diurétique Furosémide de Teva incriminé dans un autre décès à Marseille (Bouches-du-Rhône).

    «J'ai ouvert une enquête pour chercher les causes de la mort, confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Tournon (Ardèche), mais il faut rester prudent», a déclaré le procureur de la République à Privas, Dominique Sénéchal. «Je ne peux confirmer qu'elle est décédée après avoir absorbé de cette substance litigieuse après l'erreur au laboratoire de Sens», a souligné le magistrat, pour qui il est encore «trop tôt» pour «faire le rapprochement».

    Hospitalisée pour des problèmes de somnolence

    Cette Ardéchoise de 86 ans, souffrant depuis 20 ans de problèmes cardiaques, mais en bonne santé selon ses proches, avait été admise aux urgences de l'hôpital de Saint-Vallier (Drôme) le 31 mai pour des problèmes de somnolence. Elle y était décédée le 4 juin d'une insuffisance rénale et «à défaut d'obstacle médico-légal», selon le parquet, avait été inhumée en Ardèche.

    Lundi matin, deux proches de la défunte ayant découvert à son domicile une boîte du diurétique Furosémide, appartenant au lot incriminé de Teva, se sont rendus à la gendarmerie de Tournon. «Cet après-midi (lundi), je vais entendre les proches et constater sur place, voir si la boîte a bien été entamée et faire saisir le dossier médical», a précisé le procureur, selon lequel il y a «un certain nombre de vérifications préalables à faire».

    Il a ajouté qu'il se tenait «en liaison avec le parquet de Marseille, qui a le seul cas déclaré de décès» et où se trouve le siège du pôle santé régional. Le procureur a toutefois assuré qu'il était «trop tôt» pour préjuger de la suite, et notamment d'une éventuelle exhumation du corps. «L'enquête doit également se faire de manière coordonnée avec les parquets concernés», a souligné Dominique Sénéchal, qui n'écartait pas une «centralisation des enquêtes s'il y a plusieurs cas répartis sur l'ensemble du territoire».

    LE PREMIER CAS À MARSEILLE QUI A TOUT DÉCLENCHÉ :

    Une enquête a été ouverte samedi à Marseille après le décès d'un homme de 91 ans, chez qui a été retrouvée une boîte entamée provenant d'un des lots mal conditionnés et pouvant contenir un somnifère.

    La «non-prise du diurétique est peut être à l'origine de l'oedème pulmonaire aigu (dont est mort le nonagénaire)», a estimé ce dimanche le procureur de la République de Marseille, après l'autopsie. D'après les déclarations de l'infirmière qui lui administrait ce médicament deux fois par jour en raison d'une insuffisance cardiaque grave, «il semblerait que l'une des boîtes d'un lot mal conditionné», pouvant contenir non pas le diurétique mais un somnifère, ait été utilisée depuis une semaine, a précisé Jacques Dallest.

    Depuis un peu plus d'un an, le nonagénaire, qui avait également du cholestérol, prenait ce diurétique deux fois par jour. Son ordonnance de Furosémide lui avait été renouvelée le 2 juin. Les diurétiques sont prescrits dans des cas d'hypertension artérielle et d'oedèmes d'origine cardiaque, rénale ou hépatique, l'arrêt brutal du traitement présentant des risques avérés.

    UN SIGNALEMENT DANS L'OISE :

    Selon un retraité de Compiègne (Oise), sa mère âgée de 101 ans serait décédée à la mi-mai suite à la prise de Furosémide. «Ma mère a eu des complications au niveau des reins. Si elle avait pris ses diurétiques au lieu de somnifères, peut-être l’issue aurait-elle été différente», explique le Compiégnois. Un dossier a été déposé auprès du service de pharmacovigilance du laboratoire Téva. «Mais pour le moment, nous ne savons pas s’il s’agit du lot de Furosémide concerné», explique-t-on au laboratoire.

    Leparisien.fr


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