François Hollande a salué vendredi 11 octobre la décision du Conseil constitutionnel confirmant la loi interdisant la fracturation hydraulique pour exploiter les gaz de schiste, qui est désormais "incontestable".
Cette loi "avait été votée par la majorité précédente et j'avais toujours dit qu'elle devait continuer à être la règle qui devait prévaloir en matière de gaz de schiste", a déclaré le chef de l'Etat, au cours d'un déplacement dans une entreprise à Nanterre.
"Cette loi prévoit uniquement l'interdiction du gaz de schiste par fracturation hydraulique, elle n'empêche pas la recherche dans d'autres domaines", a poursuivi M. Hollande.
"Il était important que le Conseil constitutionnel lui donne maintenant toute sa place et toute son autorité. Cette loi était plusieurs fois contestée, elle est maintenant incontestable", a-t-il conclu.
Une technique critiquée pour son impact environnemental
Le Conseil constitutionnel a validé vendredi 11 octobre la loi interdisant la fracturation hydraulique, technique utilisée pour exploiter les gaz et pétrole de schiste.
La fracturation hydraulique, qui consiste à créer des fissures dans les roches riches en hydrocarbures en injectant à haute pression un mélange d'eau, de sable et d'adjuvants chimiques, est décriée en raison de son impact environnemental et ses risques de pollution et d'activité sismique.
La société texane Schuepbach, à l'origine de la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) soumise au Conseil constitutionnel, contestait la légalité de l'abrogation de ses deux permis de recherche de Nant et de Villeneuve-de-Berg, dans le sud de la France.
Les dispositions de la loi du 13 juillet 2011 visant à interdire la recherche et l'exploitation de ces hydrocarbures à partir de la fracturation hydraulique et à abroger les permis de recherche nécessitant le recours à cette technique "sont conformes à la Constitution", a estimé le Conseil constitutionnel.
A l'audience, le 24 septembre, l'avocat de la société texane avait notamment estimé que l'annulation des permis constituait une application "trop rigoureuse" du principe de précaution. "Il n'existe aucune étude démontrant que la fracturation hydraulique présente le moindre risque", avait affirmé Me Marc Fornacciari.
Pas de rupture du principe d'égalité
Dans sa décision, le Conseil constitutionnel estime que ce grief ne peut être retenu dans le cas d'une "interdiction pérenne" comme c'est le cas pour la fracturation hydraulique.
Schuepbach avait aussi pointé une éventuelle rupture du "principe d'égalité", en faisant valoir que la fracturation hydraulique était interdite pour l'exploitation du gaz de schiste mais restait autorisée pour la géothermie profonde.
Un motif là encore rejeté par le Conseil constitutionnel pour qui la fracturation hydraulique utilisée "pour stimuler la circulation de l'eau dans les réservoirs géothermiques ne présente pas les mêmes risques pour l'environnement". Le Conseil juge ainsi justifiée, du fait de "la différence de traitement entre les deux procédés de fracturation hydraulique de la roche", l'existence d'une loi propre aux hydrocarbures.
C'est la première fois que la Conseil constitutionnel était amené à se prononcer sur la loi du 13 juillet 2011, adoptée au terme de plusieurs mois de mobilisation en France contre les gaz et pétrole de schiste. Votée sous le gouvernement de droite, elle a été reprise à son compte par la gauche à son retour au pouvoir en 2012.
(Avec AFP)