• Les six dossiers à risque pour Matignon

    et les ministres

    Par Marie Bellan, Elsa Conesa, Joel Cossardeaux, Leïla de Comarmond et Marie-Christine Corbier | 18/08 | 19:08 | mis à jour le 19/08 à 12:41 | 

    Retraites, budget, transition écologique, politique pénale, fonctionnaires, école... Revue de détail des dossiers chauds de la rentrée gouvernementale.

    Retraites, budget, transition écologique, réforme pénale, fonctionnaires et école, les six dossiers chauds du gouvernement

    Retraites, budget, transition écologique, réforme pénale, fonctionnaires et école, les six dossiers chauds du gouvernement

    Une nouvelle réforme des retraites à finaliser

    Dès les 26 et 27 août, Jean-Marc Ayrault recevra les partenaires sociaux pour leur présenter les grandes lignes de la réforme des retraites qu’il entend mettre en œuvre. Mais tout ne sera pas fixé dans le marbre à cette date. Le gouvernement se réserve jusqu’au 4 septembre pour finaliser ses derniers arbitrages. Si la hausse de la CSG semble le scénario le plus probable , il est loin de faire l’unanimité, y compris dans les rangs socialistes et chez les écologistes. Vendredi, les députés PS, Jean-Marie Le Guen, et EELV, François de Rugy, ont critiqué cette solution. Le niveau de la hausse fait aussi débat. Certains au sein de l’exécutif plaident pour un relèvement qui irait au-delà de 0,5 point et permettrait de financer non seulement le déficit des régimes de retraite (20 milliards d’ici à 2020), mais aussi une partie de celui de l’assurance-maladie (10 milliards de déficit au moins cette année).

    Pour ne pas faire porter l’effort du financement de la réforme par les seuls ménages, via la CSG, le gouvernement est aussi tenté par une hausse de la taxe qui pèse aujourd’hui sur les dividendes versés par les entreprises. Cette taxe est aujourd’hui de 3%. Mais c’est surtout sur le volet pénibilité que les entreprises devraient être le plus être mises à contribution. En instaurant un compte pénibilité qui permettrait, pour les salariés ayant accumulé un nombre de points suffisants, de financer des formations, des temps de travail aménagés, voire des départs anticipés en retraite via des rachats de trimestre, le gouvernement ouvre un chantier ambitieux mais aussi coûteux. Suivant les facteurs de pénibilité retenus, le coût pourrait aller jusqu’à 2 milliards d’euros par an en régime de croisière, selon les estimations faites par le rapport de Yannick Moreau. Pas de quoi apaiser les syndicats pour autant qui ont maintenu leur mot d’ordre de mobilisation pour le 10 septembre, veille de présentation du projet de loi en Conseil des ministres.

    SUJET ECHOSTV. Les 3 objectifs du séminaire de rentrée à l’Elysée

     

    10 à 12 milliards d’euros à trouver pour boucler le budget 2014

    Dans quelques jours, les hausses d’impôts votées à l’automne dernier deviendront très concrètes, lorsque 36,4 millions de foyers fiscaux recevront leur avis d’imposition pour l’année 2012. Les mêmes découvriront, quelques semaines plus tard, une nouvelle salve de mesures dans le cadre des discussions budgétaires 2014. Le gouvernement doit en effet trouver de 10 à 12 milliards d’euros pour boucler son budget , dont une partie en nouveaux prélèvements. Ces derniers ne sont pas tous arbitrés, mais certains sont déjà connus, comme le coup de rabot sur l’avantage lié au quotient familial. L’exécutif a aussi programmé des mesures visant à relancer le marché immobilier, en jouant à la fois sur les cessions de terrains vierges et de résidences secondaires. Les ménages seront enfin touchés par le relèvement des taux de TVA, notamment du taux normal, qui passera de 19,6% à 20% au 1er janvier 2014, et par les mesures de fiscalité écologique, non encore arrêtées. Le gouvernement envisage par ailleurs de reconduire pour un an le gel du barème de l’impôt sur le revenu pour les tranches les plus élevées, mais n’a pas encore tranché.

    Du côté de l’épargne, la fiscalité des plus-values sur les valeurs mobilières, qui a suscité le mouvement des «pigeons», a été refondue au printemps dernier. Une simplification du régime entrera en vigueur l’an prochain, avec effet rétroactif. Le chantier de la fiscalité de l’assurance-vie a en outre été ouvert, mais pourrait ne déboucher qu’en fin d’année, malgré le lancement du PEA PME, qui pourrait intervenir plus tôt.

    Les entreprises, qui devront s’acquitter de la nouvelle taxe à 75% sur les rémunérations de plus de 1 million d’euros, font elles aussi l’objet de réflexions. L’imposition forfaitaire annuelle (IFA), impôt assis sur le chiffre d’affaires qui devait s’éteindre en 2014, devrait ainsi être reconduite. Des mesures durcissant l'utilisation des «prix de transfert» seront aussi soumises à consultation.

    Une transition écologique à concrétiser

    C’est un dossier sur lequel l’exécutif se sait attendu de pied ferme. La fiscalité verte, levier de la transition écologique à l’accélération de laquelle ont exhorté dans le «JDD» quatre ministres – Cécile Duflot (Logement), Philippe Martin (Ecologie) Stéphane Le Foll (Agriculture) et Pascal Canfin (Développement) –, rebute autant le patronat qu’il fait piaffer d’impatience les écologistes. Pour ces derniers, il n’est plus possible de reculer sur le «verdissement» des impôts, comme lors du dernier budget. Techniquement, le gouvernement détient toutes les cartes pour commencer à s’attaquer, dans la loi de Finances 2014, aux niches fiscales nuisibles à l’environnement dont celle concernant le gazole, moins taxé que l’essence. Le rapport de Perthuis, remis à Matignon en juillet, préconise d’instaurer dès l’an prochain une taxe carbone (avec un taux progressif jusqu’en 2020) et de réduire à petites doses (1 centime d’euro par an et par litre) l’écart entre les deux carburants. Ce scénario n’est pas à la hauteur de toutes les espérances écologistes. Mais son application sera ce premier «signal fort», également attendu par les députés PS, d’une France enfin lancée sur les rails de la transition énergétique. Le passage à l’acte s’annonce très difficile pour le gouvernement, d’autres hausses d’impôts étant en vue.

    Et François Hollande, qui avait placé l’écologie au cœur de sa «grande réforme fiscale», lors de la campagne présidentielle, se montre aujourd’hui peu allant sur ce dossier. En même temps, l’Elysée doit donner des gages à ses alliés écologistes, refroidis par l’éviction de Delphine Batho à la tête du ministère de l’Ecologie et par l’annonce d’une baisse de ses crédits pour 2014. Beaucoup de militants verts réclament une sortie du gouvernement et plusieurs leaders du parti exigent une correction de tir sur les moyens dévolus à l’environnement en 2014 qu’ils veulent voir augmenter. Philippe Martin, le successeur de Delphine Batho, table sur une rallonge de 500 millions d’euros. Pas sûr que cela suffise.

    Une politique pénale qui divise la majorité

    Véritable feuilleton de l’été, alimenté par d’incongrues remises en liberté de condamnés, le débat sur la future réforme pénale est tout sauf clos. Jean-Marc Ayrault a obtenu une sorte de cessez-le-feu tacite entre Christiane Taubira, la garde des Sceaux, et Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur , très critique sur le projet de loi en préparation, en annonçant la semaine dernière que le texte qui aurait initialement dû être présenté avant l’été en Conseil des ministres, le serait bien en septembre. Mais le Parlement ayant beaucoup à légiférer cet automne, la future loi pénale pourrait ne voir le jour qu’après les municipales de 2014... La «cacophonie» gouvernementale dénoncée par l’opposition sur ce dossier mettra sans doute beaucoup moins de temps à resurgir, tant les conceptions de ces deux fortes personnalités en matière de justice pénale sont éloignées. Sur fond de prisons surpeuplées, la ministre de la Justice entend rompre avec le «tout carcéral» et freine des quatre fers le développement du parc pénitentiaire. Christiane Taubira prône entre autres la suppression des peines planchers instituées sous la précédente majorité et l’aménagement automatique de certaines peines.

    Autant de sujets de «désaccords» que Manuel Valls, confronté à une délinquance persistante, n’a pas hésité à pointer comme tels dans la demande d’arbitrage qu’il a adressée fin juillet au chef de l’Etat. La popularité record dont jouit le ministre de l’Intérieur (61 % des Français se disent satisfaits de son action dans le dernier sondage Ifop/«JDD») le conforte dans sa position. Au final, celle-ci n’est guère distincte de celle de l’opposition qui, régulièrement, dénonce le laxisme de la gauche en matière pénale. Et elle pourrait devenir gênante pour le chef de l’Etat, accusé par le Syndicat de la magistrature (classé à gauche) de s’inscrire «dans la poursuite» de la politique menée par ses prédécesseurs.

    Des fonctionnaires à ménager sur fond d’austérité salariale

    C’est l’un des soucis majeurs du gouvernement pour cette rentrée : surtout, éviter un cumul des mécontentements qui ferait enfler le mouvement social de cet automne contre la réforme des retraites. Cela l’a conduit à réformer les bourses universitaires en juillet, pour éviter une grogne étudiante. Il doit maintenant surveiller un autre front : les fonctionnaires. L’austérité budgétaire ne lui laissant, il est vrai, pas grand choix, le gouvernement a fait de 2013 une année blanche en matière salariale dans la fonction publique. Mais s’il a exclu toute augmentation générale, le gouvernement prend soin de ne pas fermer toutes les portes. Ainsi, le flou est maintenu sur 2014. En outre, il est déjà acquis que les catégories C – le bas de la grille de la fonction publique – bénéficieront d’un geste salarial au 1er janvier, au-delà de la répercussion de la hausse du SMIC qui doit intervenir à cette date.

    Le dossier le plus délicat est évidemment celui des retraites. Le gouvernement s’est déjà attaché à le déminer. Il est acquis que la réforme ne touchera pas plus les fonctionnaires que les autres. Le mode de calcul de leur pension ne bougera pas : il restera fondé sur les six derniers mois de salaire et non les 25 meilleures années comme dans le privé. Pas d’étincelle a priori de ce côté. Reste que si la menace d’un mouvement d’ampleur paraît peu probable dans un contexte de poursuite de la croissance du chômage, le climat social n’en est pas moins fragile alors que la perspective des élections professionnelles dans la fonction publique se rapproche – elles auront lieu en 2014 – et va aiguiser la concurrence entre organisations syndicales. Tandis qu’ici ou là se multiplient les réorganisations territoriales et que se poursuivent dans la plupart des administrations des suppressions de postes, des mouvements de protestation catégoriels pourraient émerger et prendre de l’ampleur.

    Un premier test à passer pour la refonte des rythmes scolaires

    C’est la première vraie rentrée scolaire du gouvernement. «L’an dernier, on avait fait une rentrée du changement dans l’urgence, avec les 1.000 postes [1.000 enseignants recrutés en urgence, NDLR] et des petites mesures qui pouvaient donner le sentiment du changement, confiait le ministre de l’Education, Vincent Peillon, fin juin. Cette année, c’est la première rentrée de la refondation.» Le ministère de l’Education nationale promet en tout cas «une rentrée plus sereine» en termes de moyens. Au total, 40.000 personnes vont faire leur première rentrée dans deux semaines. «La rentrée, normalement, doit bien se dérouler », estime-t-on dans l’entourage de Vincent Peillon.

    Restent néanmoins plusieurs sujets chauds à surveiller. Près d’un quart des élèves du primaire basculeront en septembre vers la semaine de quatre jours et demi . Un changement contesté. Les écoles et communes qui ont opté pour la réforme dès 2013 sont «plutôt bien préparées», certifie-t-on au ministère de l’Education nationale. «Il y aura forcément des couacs mais, en fin d’année, plus personne n’en parlera et on s’apercevra que les choses tournent», glisse un proche de Vincent Peillon. A voir. La rentrée qui s’annonce est aussi celle des nouvelles Ecoles supérieures du professorat et de l’éducation (Espe). Début juillet, plusieurs d’entre elles n’étaient pas encore au point. «Toutes les écoles vont pouvoir ouvrir au 1er septembre», affirme-t-on désormais au cabinet du ministre. Sur les 30 écoles accréditées, 8 – Grenoble, Toulouse, Paris, Versailles, Antilles-Guyane (trois écoles), Lyon – ont eu pour instruction de s’améliorer. Elles feront l’objet d’un suivi particulier.

    Dans la foulée de la rentrée, Vincent Peillon compte aussi ouvrir de nouveaux chantiers. Le plus lourd est celui de la réforme du statut des enseignants du second degré et la révision du décret de 1950 qui le fonde. Un dossier récurrent. Et explosif.

    La France de 2025 rêvée par cinq ministres


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  • Marseille: Taubira rencontre des mères des quartiers nord
    22/8/13 - Mis à jour le 22/8/13 - 19 H 49
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    La ministre de la Justice, Christiane Taubira, invitée surprise des journées d'été d'Europe Ecologie-Les Verts à Marseille, a rencontré jeudi une délégation des mères de famille et des militants associatifs des quartiers nord leur donnant rendez-vous prochainement place Vendôme.

    "J'ai souhaité rencontrer le Collectif du 1er juin après avoir reçu ses propositions au ministère", a indiqué la Garde des Sceaux après s'être entretenue, à peine descendue du train à la gare Saint-Charles de Marseille, avec une dizaine de femmes et d'hommes du collectif constitué en février après les assassinats de plusieurs jeunes sur fond de trafic de drogue.

    "J'ai beaucoup de compassion et d'estime pour ces mères dont certaines ont perdu des enfants", a souligné Mme Taubira qui a proposé aux militants marseillais un rendez-vous au ministère de la Justice, à une date qui n'a pas été fixée, pour débattre de leurs propositions en présence de représentants des autres ministères, notamment de l'Education nationale.

    Yamina Bechenni, l'une des chevilles ouvrières du collectif, a présenté à la ministre les 23 propositions des habitants pour lutter contre la violence qui décime les jeunes des quartiers, demandant notamment "un renforcement de l'ordonnance de 45" pour que des jeunes qui ont "des conduites addictives" puissent bénéficier de mesures éducatives à la place de l'incarcération.

    "Il faut que l'on puisse offrir une réponse très diversifiée aux juges des enfants", a indiqué la ministre, précisant qu'elle avait déjà procédé à "un recrutement massif d'éducateurs".

    La garde des Sceaux, dont la réforme pénale est soutenue par les écologistes, est l'invitée surprise des journées d'été et doit notamment participer à la plénière de jeudi soir.

    Christiane Taubira avait déjà participé aux journées d'été d'EELV en 2009. Plus récemment, en avril 2013, elle a pris part au forum "retrouver la démocratie" organisé à la Mutualité par les écologistes.

    AFP


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  • Pendant l'été, Manuel Valls cultive sa différence

    Le Monde.fr | <time datetime="2013-08-21T19:51:50+02:00" itemprop="datePublished">21.08.2013 à 19h51</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-08-21T20:25:23+02:00" itemprop="dateModified">21.08.2013 à 20h25</time> | Par

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    <figure class="illustration_haut">

    Voile à l'université, application des peines de prison, regroupement familial... Manuel Valls multiplie cet été les déclarations à contre-courant de la ligne gouvernementale.

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    Omniprésent sur le terrain comme dans la presse, le ministre de l'intérieur a multiplié cet été les prises de position fortes, parfois à contre-courant de la ligne gouvernementale, à l'image de ses dernières déclarations sur le regroupement familial. Une attitude qui dérange au sein de son propre camp, au point que certains ministres, en "off", n'hésitent plus à évoquer un "problème politique".

    • 25 juillet : amères critiques sur la réforme pénale de Taubira

    Le contexte : La ministre de la justice, Christiane Taubira, doit présenter, en septembre, son projet de loi de réforme pénale. Dans le cadre du travail préparatoire, les services de Mme Taubira et de M. Valls se sont réunis pour discuter des orientations du texte. Dans une lettre révélée par Le Monde et adressée au président de la République – et dont Mme Taubira n'a pas eu connaissance – M. Valls déplore que "la quasi-totalité des dispositions de ce texte [ait] fait l'objet de discussions, voire d'oppositions du ministère de l'intérieur". Les divergences sont telles – "l'écart entre analyses demeure trop important" – qu'il demande à l'Elysée d'arbitrer : "Je souhaite à ce stade que nous définissions collectivement les principes directeurs de cette réforme."

    Sont notamment en cause l'automaticité de certaines réductions ou aménagements de peine, et le "postulat" que "la surpopulation carcérale s'expliquerait exclusivement par le recours par défaut à l'emprisonnement et par l'effet des peines planchers".

    Lire : "Manuel Valls saborde la réforme pénale de Christiane Taubira"

    La réplique de son camp : Beaucoup, à l'instar du premier ministre – qui a assuré qu'il n'y avait qu'une ligne au sein du gouvernement –, ont tenté de minimiser l'incident et de le reléguer au rang des discussions normales entre les ministres et leur services. Néanmoins, certains se sont émus de la méthode employée par M. Valls.

    La réaction de l'opposition : D'éminents membres de l'UMP s'en sont donné à cœur joie pour critiquer les divergences de vue entre les places Vendôme et Beauvau. Ainsi, Eric Ciotti et Christian Estrosi ont enjoint le président de la République à trancher, ce qui signifie limoger l'un des deux ministres pour donner une orientation claire.

    •  3 août : "Je suis pour une exécution ferme des peines de prison, même les plus courtes"

    Le contexte : Début août, trois malfrats ont été relâchés faute de place en prison. Il n'en fallait pas plus pour que l'opposition se déchaîne contre le "laxisme" de la ministre de la justice, Christiane Taubira. Laquelle ministre n'a cessé de rappeler que la peine n'était que différée de quelques semaines. "Je ne porte pas de jugement sur les décisions de magistrats, a fortiori lorsque les magistrats appliquent la loi."

    M. Valls a jugé "cette décision très étonnante" ; elle va, a-t-il ajouté, "à l'encontre de la stratégie décidée conjointement par la chancellerie et l'intérieur, qui vise à accroître le concours des forces de sécurité pour faire exécuter les peines". 

    Lire : "Pour Taubira, la loi a été appliquée"

    La réplique de son camp : La prise de position de Manuel Valls fragilise le gouvernement face aux accusations de laxisme faites au gouvernement par l'UMP. "Où sont les preuves du laxisme de la garde des sceaux ?", répond le président de la commission des lois, Jean-Jacques Urvoas. Depuis un an que la gauche est au pouvoir, loin de baisser, la population carcérale a augmenté."

    La réaction de l'opposition : C'est la ministre de la justice qui a concentré l'essentiel des critiques sur la libération de ces malfrats. L'ancien ministre UMP du logement Benoist Apparu a jugé le dossier "scandaleux, parce que le message que nous adressons aux délinquants est catastrophique", et a mis en cause l'arrêt du programme de construction de places de prisons supplémentaires par le gouvernement.

    Quant à l'ex-ministre de la justice Rachida Dati, elle  a estimé de même que "ça se passe tous les jours depuis que Mme Taubira a décidé de ne plus construire de places de prison de manière idéologique. Ne pas construire de places de prison, ça permet aux voyous d'agir en toute impunité.

    •  9 août : la polémique sur le port du voile à l'université ?

    Le contexte : Dans un rapport que Le Monde a pu se procurer, le Haut Commissariat à l'intégration (HCI) a préconisé, parmi d'autres mesures, le vote d'une loi interdisant "les signes et tenues manifestant ostensiblement une appartenance religieuse" dans les salles de cours. Ce qui n'est pas encore le cas à l'université.

    Lire : "Le port du voile à l'université remis en question"

    Après que ce rapport a été rendu public, M. Valls a jugé que ces préconisations du HCI étaient "dignes d'intérêt" notamment dans un souci de cohérence entre les différents établissements de l'éducation supérieure.

    La réplique de son camp : La ministre de l'enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, s'est, elle, opposée à toute restriction. "Que les jeunes filles fassent leurs études avec leurs foulards, si ça ne pose pas de problème à l'intérieur de l'université", a-t-elle ajouté, s'inscrivant en faux contre la proposition du HCI et la réaction de Manuel Valls. 

    Pour calmer le jeu, Jean-Marc Ayrault a tranché : "La question du foulard n'est pas à l'ordre du jour."

     

    <figure class="illustration_haut"> Le ministre de l'intérieur a tenté de s'expliquer, après la révélation par "Le Monde" d'une lettre torpillant la réforme de la procédure pénale de sa collègue. </figure>

    • Mardi 20 août : "La question du regroupement familial peut être posée"

    Le contexte : Selon plusieurs témoignages recueillis par Libération et Le Parisien, le ministre de l'intérieur a remis en cause, lors du séminaire gouvernemental, l'actuelle politique de la France quant au regroupement familial, qui permet à un étranger en situation régulière sur le territoire français de faire venir sa famille.

    La pression démographique en Afrique, a-t-il assuré, va obliger la France à revoir cette politique de regroupement et à se poser la question de la compatibilité de l'islam avec la démocratie.

    La réplique de son camp : Selon plusieurs participants à ce séminaire – qui marquait la rentrée du gouvernement –, ces propos ont jeté un froid.

    Mercredi, dans Libération, la ministre du logement, Cécile Duflot a assuré que la question du regroupement familial "ne se pos[ait] même pas : le droit à vivre en famille ne souffre pas d'exception. Il est garanti par l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme". Plusieurs autres responsables écologistes, dont le ministre Pascal Canfin, ont tenu des propos similaires. Idem pour Harlem Désir, premier secrétaire du PS, qui a rappelé que le regroupement familial était un droit qu'a toujours défendu la gauche.

    M. Valls a toutefois été défendu par Pierre Moscovici interrogé par France Inter. "Quand je lis que certains disent que Manuel Valls aurait laissé planer un doute sur le fait que l'islam soit compatible avec la République : pas du tout. C'est exactement le contraire", a tenu à préciser le ministre de l'économie.

    La réaction de l'opposition : Le président de l'UMP, Jean-François Copé, a repris le diagnostic de M. Valls à son compte, mais critiqué son immobilisme : "Quand on est au gouvernement, on n'est pas simplement là pour dire qu'il y a un problème." Louis Alliot, vice-président du FN, a lui accusé M. Valls d'adopter une posture de fermeté "parce qu'il sait que c'est populaire".


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  • <article class="article article_normal" itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle">

    Marseille : Valls et Ayrault sur place

    après un nouveau règlement de comptes

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2013-08-20T00:03:37+02:00" itemprop="datePublished">20.08.2013 à 00h03</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-08-20T12:14:29+02:00" itemprop="dateModified">20.08.2013 à 12h14</time>

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    <figure class="illustration_haut"> L'enquête a été confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire, déjà saisie de plusieurs affaires de ce type. </figure>

    Un homme de 25 ans est mort, criblé de balles par deux hommes à scooter, qui ont pris la fuite, dans la soirée de lundi 19 août à Marseille. Les faits se sont déroulés dans le quartier de l'Estaque (16e arrondissement), à proximité de l'espace Mistral.

    Le jeune homme, connu des services de police, se trouvait au volant d'une Audi quand il a été pris pour cible par deux hommes à scooter qui ont fait feu à une dizaine de reprises avec un pistolet 9 mm. Selon des sources citées par l'AFP, l'individu avait déjà fait l'objet de deux tentatives d'assassinat. L'enquête a été confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire, déjà saisie de plusieurs affaires de ce type.

    Quelques heures avant ce nouvel assassinat, un jeune homme âgé de 18 ans était décédé à l'hôpital Nord. Dimanche 18 août, à 5 h 30, à la sortie d'une boîte de nuit, il avait été blessé d'un coup de couteau au thorax lors d'une rixe l'opposant à trois personnes. Le 9 août, c'était un étudiant de 22 ans qui avait été égorgé dans le centre-ville, alors qu'il allait chercher une amie à la gare Saint-Charles.

    Lire nos informations A Marseille, l'impuissance face au crime

    VALLS DEVRAIT ANNONCER DE NOUVEAUX MOYENS POLICIERS

    Le ministre de l'intérieur Manuel Valls et le premier ministre Jean-Marc Ayrault ont annoncé qu'ils se rendraient sur place, mardi après-midi, pour annoncer la mise à disposition de moyens supplémentaires à la police judiciaire. En septembre 2012, le gouvernement avait déjà envoyé 230 policiers et gendarmes supplémentaires, créant également deux zones de sécurité prioritaires dans Marseille.

    Malgré un lourd bilan humain — 13 personnes ont été tuées en 2013 dans des réglements de compte, selon l'AFP – M. Valls a défendu les "résultats" obtenus sur le terrain : "Il y a eu 11 règlements de comptes à Marseille depuis le début de l'année. L'année dernière à la même époque, il y en avait eu 17". "Quand vous prenez les chiffres, vous vous rendez compte que par exemple tout ce qui est violence physique a plutôt baissé", a également assuré Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement.

    M. Valls a taclé au passage plusieurs élus locaux, qui pour lui spéculent politiquement sur le thème de la violence.

    "Il y a une surenchère notamment de la part des élus (...) il y a des municipales au mois de mars à Marseille comme ailleurs, et il y a une course à celui qui en fait le plus".

    En ligne de mire, Samia Ghali, candidate aux primaires du PS, qui a lancé un nouvel appel à l'aide sur France Info, mardi.

     

     

    Et surtout, le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin.

    "Marseille est une ville qui a été abandonnée pendant des années, par l'Etat comme par les collectivités territoriales de Marseille, et notamment la municipalité. La moitié de Marseille, ce sont des quartiers populaires, des cités. Elles ont été abandonnées, ces cités, en matière de sécurité, d'école, de lutte contre la pauvreté et la précarité.

    Il a fallu que ce gouvernement se mette en place et que je décide de mettre le paquet sur Marseille (...) pour que Jean-Claude Gaudin décide enfin d'un plan de vidéoprotection pour toute la ville - ça ne concernait que le centre-ville -, décide enfin, progressivement, de mettre en place une police municipale qui n'existait pas".

    Lire le post de blog : "Marseille : vous avez dit guerre des gangs ?"

    </article>

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  • Comment les ministres voient la France en 2025?

    Créé le 19/08/2013 à 12h47 -- Mis à jour le 19/08/2013 à 12h52
    Le séminaire de rentrée du gouvernement, autour de François Hollande, sur le thème «la France de 2025». A l'Elysée, le 19 août 2013.
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    Le séminaire de rentrée du gouvernement, autour de François Hollande, sur le thème «la France de 2025». A l'Elysée, le 19 août 2013. Remy de la Mauviniere/AP/SIPA

    </aside>

    POLITIQUE - Les membres du gouvernement livrent leur vision du pays dans douze ans, à l’occasion du séminaire de rentrée...

    La rentrée est studieuse pour le gouvernement. Les ministres au grand complet, après quinze jours de vacances -une seule pour Jean-Marc Ayrault- remettent leur copie ce lundi. François Hollande avait en effet demandé aux membres du gouvernement de réfléchir, par écrit, à ce que pourrait être la France de 2025. Le président anime toute la matinée un séminaire sur ce thème, qui sera conclu par le Premier ministre. Voilà une partie des contributions, révélées par Le Point.

    >> Attaque-défense autour de la «France de 2025»

    Economie

    Selon les projections du ministère de l’Economie, la France devrait passer de la 5e à la 8e ou 9e place dans le classement des pays selon leur PIB. Elle devrait en effet se faire dépasser par ce qui est aujourd’hui des puissances «émergentes» comme le Brésil, et l’Inde. Pour autant, Pierre Moscovici et ses services jugent que le «plein-emploi»  est un «objectif réalisable» si le pays sait «faire des choix dynamiques» en «donnant la priorité à l’emploi des jeunes et des seniors». Bercy estime que le sursaut de la France sera possible grâce à «une solidarité renouvelée», un service public «modernisé», et une fiscalité rendue «plus juste». Enfin, le pays devrait avoir retrouvé sa «souveraineté» et sa «capacité d’initiative en Europe».

    Police

    En 2025, la police, d’après Manuel Valls, sera «3.0» -comprenez par là: «connectée». Les forces de l’ordre devront «réaliser le saut technologique qui s’impose à elles» en utilisant davantage des outils comme la biométrie ou l’intelligence artificielle. Des technologies qui permettront également, grâce au «développement d’outils sur Internet» de «renforcer le lien avec la population».

    Immigration

    La France «doit demeurer une terre d’accueil», dit en préambule le document rendu par le ministère de l’Intérieur. Dans le détail, c’est plutôt flou. La place Beauvau souhaite qu’en 2025, le pays soit «devenu une destination privilégiée» pour les étudiants étrangers. Le ministère envisage également «une nouvelle approche des règles migratoires» en vue du «choc démographique» à venir en Afrique, «premier continent des migrants en France». Enfin, la France devra «bâtir des dispositifs de reconnaissance du statut d’étranger malade ou de réfugié politique ou climatique». Quant à l’intégration, il faut penser à «un accueil de qualité» «comprenant une préparation à l’installation professionnelle, culturelle, sociale durable dans la société», le tout «conjugué à une action déterminée contre la ségrégation urbaine et les inégalités d’accès au logement».

    Justice

    Pour Christiane Taubira, en 2025, «les établissements pénitentiaires ne seront plus surpeuplés» grâce au «développement des peines alternatives». C’est là l’esprit de la réforme pénale engagée par la Garde des Sceaux, qui provoque des étincelles avec Manuel Valls. Les magistrats, eux, seront «recentrés sur leur office», tandis qu’une équipe de «techniciens de la procédure» est mise en place à leurs côtés. Un «maillage territorial repensé» et une «application généralisée des nouvelles technologies» permettra, selon la place Vendôme de «moderniser les services judiciaires». Le ministère de la Justice entend également «prendre en compte les victimes» en mettant en place «des permanences d’accueil (…) sur l’ensemble du territoire».

    Logement

    Cécile Duflot estime qu’en 2025, «chacun disposera d'un toit et d'un environnement de qualité». Car, «grâce aux lois adoptées entre 2012 et 2014», «les logements vacants seront devenus très rares», «les terrains publics délaissés inexistants», «six millions de logements auront été édifiés». D’où cette conclusion digne d’un conte de fées: «l'accès à ces logements pour chacun ne sera plus un facteur de stress et d'incertitude, mais une étape plaisante de la vie».

    Industrie

    Arnaud Montebourg, avec l’emphase qu’on lui connaît, assure qu’en 2025, la France «a su retrouver sa place dans le concert des grandes nations industrielles», «a pris rang sur les marchés les marchés les plus dynamiques» et même, «y occupe une place de leader». Et cela grâce à l’action menée… «il y a plus d’une décennie»  en «concentrant les efforts sur les segments de croissance future»: transport (le ministre parle d’un véhicule «2l/100», qui sera «l’un des plus commercialisé en Europe»!), aéronautique, santé, agroalimentaire, numérique…

    E.O.

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