<article class="article article_normal" itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle" style="box-sizing: border-box; margin-bottom: 13px; color: rgb(22, 33, 44); font-family: arial, freeSans, sans-serif; line-height: 18.200000762939453px; background-color: rgb(255, 255, 255);">
<figure>
</figure>
« Sarajevo cœur de l'Europe » est le premier grand rendez-vous du centenaire 14-18. Du samedi 21 juin au mardi 2 juillet, la capitale de Bosnie-Herzégovine sera le théâtre des commémorations de l'assassinat de l'archiduc d'Autriche François-Ferdinand, prélude à la première guerre mondiale. Dix jours de festivités ont été organisés par la Mission du centenaire, l'ambassade de France en Bosnie-Herzégovine et la productrice Fabienne Servan-Schreiber.
Née en septembre 2011, l'idée d'ouvrir le cycle des commémorations du centenaire de la Grande Guerre à Sarajevo a longtemps été portée par la France. L'Union européenne rechigne dans un premier temps à soutenir cette initiative. En mai 2011, le Parlement européen avait déjà opposé une fin de non-recevoir à Sarajevo qui souhaitait devenir capitale européenne de la culture en 2014. Le choix d'attribuer ce titre à Riga (Lettonie) et Umea (Suède) traduisait la crainte de raviverdes tensions dans les Balkans, plus de vingt ans après le début de la guerre en ex-Yougoslavie.
Numéro du quotidien l'Excelsior du 29 juin, lendemain de l'assassinat. © Historial de la Grande guerre
Numéro spécial de l'Excelsior sur les semaines qui ont mené à la guerre. ©
Historial de la Grande guerre
La proposition du directeur de la Mission du centenaire 14-18, Joseph Zimet, d'organiser à Sarajevo un rendez-vous avec tous les chefs d'Etat européens, validée par le président Nicolas Sarkozy en octobre 2011, est abandonnée par son successeur, François Hollande, en juin 2013. L'idée d'une grande manifestation culturelle et sportive sera finalement retenue. « Depuis la gouvernance a été européanisée, explique Joseph Zimet. La France n'est plus seule ». L'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, l'Espagne, le Royaume-Uni, l'Italie ainsi que la Norvège et laSuisse ont ainsi apporté leur soutien politique et financier. Créée par la Mission du centenaire, la fondation « Sarajevo cœur de l'Europe » a reçu 1 million d'euros. Elle a pour charge d'organiser l'événement en étroite collaboration avec les autorités bosniennes.
« Cent ans plus tard, il s'agit de commémorer l'attentat du 28 juin 1914, en adressant un message de paix au monde entier, précise Joseph Zimet. Ce sera l'occasion aussi de se souvenir des Jeux olympiques d'hiver de Sarajevo (1984) et du siège de la ville (1992-1996), tout en s'interrogeant sur la Bosnie d'aujourd'hui dans une perspective européenne ».
CONCERTS, COURSE CYCLISTE, FILM ET PIÈCE DE THÉÂTRE
Au programme : des expositions de photographies, des concerts et des créations artistiques qui seront ponctués par une série de temps forts. Le premier d'entre eux sera le Sarajevo Grand Prix, une course cycliste sous le patronage du Tour de France cycliste qui aura lieu dimanche 22 juin. 5 000 cyclistes venus de toute la Bosnie-Herzégovine se joindront à plus de 140 professionnels originaires de vingt pays, dont plusieurs anciens vainqueurs de la Grande Boucle : Bernard Hinault, Bernard Thévenet, Joop Zoetelmelk et Felice Gimondi. Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, sera présent et devrait même participer à cette course diffusée sur France 2, prélude au Tour de France 2014. De la Belgique au Vosges, sept étapes parcourront le front occidental de la première guerre mondiale.
Second temps fort : le 27 juin. Pendant une journée France Inter et France Culture délocaliseront leurs antennes à Sarajevo. Des émissions spéciales seront consacrées à la Grande Guerre, au siège de Sarajevo et la ville aujourd'hui. Cette journée sera également marquée par la projection en avant-première des Ponts de Sarajevo, film composé de treize courts-métrages, réalisés par des auteurs européens de renom, dont Jean-Luc Godard (Suisse), Aida Begic (Bosnie-Herzégovine), Serguei Losnitza (Ukraine) et Pedro Costa (Portugal).
Le même soir aura lieu au Théâtre national la première représentation d'Hotel Europe, pièce de théâtre écrite par Bernard-Henri Lévy, qui sera reprise à Paris le 9 septembre. Interprété par Jacques Weber, ce monologue de deux heures est mis en scène par Dino Mustafic, ancien cameraman de l'armée bosniaque que Bernard-Henri Lévy avait rencontré lors du tournage de Bosna en 1993. Financé par le philosophe français, citoyen d'honneur de la ville de Sarajevo, ce spectacle qui n'entrait pas au départ dans la programmation des festivités, a finalement été intégré.
PRÉSENCE INCERTAINE DE FRANÇOIS HOLLANDE
800 personnes sont ensuite attendues au centre culturel pour assister à la « Nuit Svedah », concert de musique traditionnelle bosnienne. Cette soirée sera clôturée par un grand spectacle conçu par le metteur en scène bosnien Haris Pasovic. Intitulé « Un siècle de paix après un siècle de guerre », il aura lieu sur le pont latin, devant lequel l'archiduc d'Autriche fut assassiné. Le secrétaire d'Etat aux affaires européennes Harlem Désir, et son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier, seront présents aux côtés de nombreux parlementaires français et européens. Moins certaine, la présence de la ministre de la culture, Aurélie Philippetti. La venue du président François Hollande est espérée, mais peu probable.
Point d'orgue de ces festivités, le concert de l'orchestre philharmonique de Vienne, le samedi 28 juin, dans la Vijecnica, l'ancienne mairie et bibliothèque nationale détruite pendant la siège de Sarajevo et rouverte le 9 mai 2014. Le président autrichien, Heinz Fischer, sera présent. Tout un symbole.
Les autorités françaises, qui ont réussi le tour de force de mettre au point une semaine riche en commémorations en Bosnie-Herzégovine, ont toutefois échoué à organiser un colloque international d'histoire. L'historien bosniaque Husnija Kamberovic organise une conférence à l'institut historique de Sarajevo du 19 au 21 juin. 120 historiens originaires de 28 pays y sont attendus. L'intention de ce colloque programmé dès 2010 est d'interroger la façon dont l'histoire de la première guerre mondiale a été écrite dans les Balkans, mais également dans le monde.
Une initiative que les Serbes de Bosnie ont peu goûtée. Pour eux, l'auteur de l'assassinat du 28 juin, Gavrilo Princip, reste un héros, un défenseur de l'identité nationale serbe. Très irrités par le succès éditorial rencontré en Europe par lesSomnambules de l'historien australien Christopher Clark qui leur attribue la responsabilité du déclenchement de la première guerre mondiale, les Serbes organisent un colloque en septembre à Belgrade. Dépêché par la Mission du centenaire, l'historien français Robert Frank n'a pas réussi à convaincre seshomologues bosniaques et serbes de fusionner leurs colloques. Une solution de rechange a pu être trouvée : une conférence pluridisciplinaire intitulée « Long Shots of Sarajevo – a European Debate », organisé par l'ambassade d'Autriche, la faculté de philosophie de Sarajevo et le Trinity College de Dublin se tiendra tout au long de la semaine.
</article><aside class="fenetre" style="box-sizing: border-box; padding: 10px 16px; border: 1px solid rgb(238, 241, 245); color: rgb(22, 33, 44); margin: 0px 0px 25px; font-family: arial, freeSans, sans-serif; line-height: 18.200000762939453px; background: rgb(248, 249, 251);">
Si certains détails restent à peaufiner, le programme commémoratif conçu par la Mission du centenaire est désormais établi. Après « Sarajevo cœur de l'Europe », un second temps fort commémoratif sera organisé autour du 14 juillet. Le 13, le ciel du Bourget sera en fête pour le centenaire de l'aéroport. Un grand meeting réunira une soixantaine d'avions de toutes les époques. Le 14, un grand défilé aura lieu sur les Champs-Élysées à Paris en présence du président François Hollande et des représentants des quatre-vingts nations ayant pris part à la première guerre mondiale. Trois soldats de chaque pays défileront côte à côte. Cette parade sera suivie par une chorégraphie mise en scène par José Montalvo à laquelle participeront quatre jeunes de chaque pays. Un concert sera ensuite organisé au champ de Mars, ponctué par un grand feu d'artifice. Le troisième rendez-vous du centenaire aura lieu le 3 août. Le président français et son homologue, Joachim Gauck, se rendront au mémorial de l'Hartmannswillerkopf dans les Vosges pour marquer le centième anniversaire de la déclaration de la guerre. La commémoration de la bataille de la Marne, le 12 septembre, sera le quatrième temps fort de ce centenaire. Les contours de cette manifestation à laquelle participera le président de la république n'ont pas encore été arrêtés. Le déroulé du dernier rendez-vous est, en revanche, connu. Le 11 novembre, au terme de la traditionnelle cérémonie organisée sur les Champs-Élysées, François Hollande inaugurera le mémorial international de Notre-Dame-de-Lorette dans le Pas-de-Calais. Sur un anneau de métal, conçu par l'architecte Philippe Prost, seront inscrits dans l'ordre alphabétique, les noms des 600 000 soldats morts dans le département pendant la Grande Guerre.