• DÉBARQUEMENT EN NORMANDIE

    COMMANDO  KIEFFER, La Seule  Unité  Française 

     du  "D-  DAY"

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    Léon Gautier tient dans sa main la célèbre photo du joueur de « bagpipe » qui précédait toujours le général lord Lovat, le patron des unités d’élite.© Kasia Wandycz
    Le 04 juin 2014 | Mise à jour le 05 juin 2014
    PAR ISABELLE LÉOUFFRE
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    A 91 ans, Léon Gautier est un des dix derniers commandos Kieffer. Il faisait partie des seuls 177 français parmi les 75 000 Britanniques et Canadiens et les 58 000 Américains à débarquer, le 6 juin 1944, sur la plage Sword de Colleville-Montgomery, en Normandie, pour ouvrir la voie aux Alliés.

     

    « “Il n’y en a peut-être pas dix d’entre vous qui reviendront. Vous pouvez encore renoncer, je ne vous en voudrai pas”, nous a prévenu notre chef, le commandant ­Philippe Kieffer, la veille du Débarquement. Mais pour les 177 commandos français, hors de question de rester sur le sol britannique. Six semaines durant, nous avons subi un entraînement d’enfer, au centre d’Achnacarry, en Ecosse. Tirs à balles réelles, marches rapides de 11 kilomètres, ascension de parois rocheuses à mains nues, rien ne nous a été épargné. Grâce à une discipline de fer, nous avons chèrement acquis le droit d’arborer le mythique béret vert. Aussi sommes-nous pressés d’en découdre, nous, la seule unité française autorisée par le général écossais lord Lovat à prendre part au D Day. En première ligne, de surcroît. Un honneur. Après une semaine de mise au secret, ce jour arrive enfin. La tempête s’est calmée. A 17 heures, le 5 juin, 4 000 barges attendent de prendre d’assaut les plages normandes. Nous embarquons sur la 523 et Kieffer et ses officiers sur la 527, direction l’île de Wight dont le nom de code est Piccadilly Circus.

    Vers 22 h 30, un message nous parvient : “Le roi d’Angleterre et Churchill vous souhaitent bonne chance. Que Dieu vous garde.” L’impatience nous gagne : nous ne sommes pas rentrés chez nous depuis quatre ans ! Enfin, nous partons. La mer est agitée par une forte houle. Calant mon dos contre la barge, je dors un peu. Vers 5 heures du matin, le 6 juin, on nous donne une soupe à la tortue dans une boîte de conserve autochauffante que je jette, dégoûté, par-dessus bord. J’arme mon pistolet-mitrailleur américain Thompson, car on distingue enfin les côtes françaises. Soudain, une pluie d’obus allemands s’abat sur nous. La 527 de Kieffer est touchée et tous sont légèrement blessés. Ça n’entame pas notre moral. Il faut continuer coûte que coûte. On a un travail primordial à faire : libérer 1,8 kilomètre de plage à Colleville pour sécuriser l’arrivée, dans l’après-midi, de l’armada alliée.

    « JE N’AI JAMAIS DOUTÉ DE LA NÉCESSITÉ DE BOUTER LES ­ALLEMANDS HORS DE FRANCE »

    Les ordres sont stricts : sitôt le pied à terre, il faut courir, prendre la dizaine de blockhaus qui nous font face. Kieffer et ses hommes doivent attaquer le casino. A 7 h 23, nous débarquons ; à 11 h 30, la ­mission est accomplie. Mais nous avons déjà perdu 10 hommes. A la fin de la guerre, seuls 24 commandos n’auront pas été blessés. De son côté, Kieffer et sa troupe ont également réussi. Notre entraînement disciplinaire, où tous les plans ont été minutieusement étudiés, nous aura bien servi. Puis nous traversons un champ de mines antipersonnel, vers le Pegasus Bridge. Heureusement, aucune n’explose : une épaisse couche de sable, amenée par la tempête, a tout recouvert. Les snipers embusqués freinent notre marche. Quatre hommes tombent. Ordre est de les laisser. Deux d’entre eux seront soignés au café de Bénouville de Mme Gondrée. Enfin, nous atteignons Amfreville, à 18 kilomètres de la plage. Là, nous creusons des tranchées où nous nous glissons pour dormir. Curieusement, alors que l’action m’a ôté toute peur jusque-là, le frémissement des animaux rampants dans la pénombre me maintient sur le qui-vive. Je redoute l’irruption de l’ennemi. Mais cette première nuit française sera calme.

    En revanche, pendant la campagne de Normandie, où nous nous battrons soixante-dix-huit jours d’affilée, je perds mon meilleur ami, mon frère, Guy Laot. Nous patrouillons de village en village quand une rafale de mitraillette le fauche sous mes yeux. Le plus dur sera de le ­recouvrir d’une couverture, de le placer dans la tranchée et de jeter sur son corps la première pelletée de terre. Un de mes pires souvenirs de guerre.

     

    Je ne me considère pas comme un héros. Nous avons juste eu le privilège d’avoir débarqué le 6 juin 1944. La France a mis cinquante ans à reconnaître l’action des commandos Kieffer. Certains, aujourd’hui encore, ne savent pas le bon travail que nous avons accompli. Même si c’était un devoir. En m’engageant dans la marine à 17 ans, je n’ai jamais douté de la nécessité de bouter les Allemands hors de France. La Première Guerre mondiale était présente dans les esprits. A Rennes, chez les amis ouvriers de mon père, il y avait toujours le portrait d’un homme de la famille qui s’était fait tuer, ce qui entretenait notre haine des boches. C’est ainsi que je me suis porté volontaire. Et j’ai bien eu raison : je suis marié à une Anglaise, Dorothy, depuis soixante-dix ans. Un beau cadeau de la guerre... »


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  • EN DIRECT.

    70 ans du D-Day : Vladimir Poutine

    est arrivé à l'Elysée

     

    Publié le 05.06.2014, 12h42 | Mise à jour : 21h32    lien


     
    PALAIS DE L'ELYSEE, 5 JUIN 2014. François Hollande accueille Vladimir Poutine.

    PALAIS DE L'ELYSEE, 5 JUIN 2014. François Hollande accueille Vladimir Poutine.

     | (capture écran BFM TV)

     

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    J-1 avant le jour J. A la veille du 70e anniversaire du Débarquement allié en Normandie, plusieurs hommages aux vétérans sont d'ores et déjà prévus ce jeudi sur les côtes de la Manche et du Calvados. Parmi les temps forts : le largage de 300 parachutistes britanniques au dessus du «Pegasus Bridge» cet après-midi et le tir dans la soirée de 24 feux d'artifice sur les célèbres plages normandes. <btn_noimpr> </btn_noimpr> En parallèle, Paris sera le théâtre d'un intense ballet diplomatique : après avoir accueilli la reine Elizabeth en milieu d'après-midi, le président François Hollande a dîné avec Barack Obama. Depuis 21 heures, il soupe avec Vladimir Poutine.

    >Demandez le programme ! En cliquant ici. 
    >Point route.  La présence de plusieurs chefs d'Etat va fortement perturber le trafic à Paris, à partir de ce jeudi. Voici les axes à éviter.

    Suivez en direct les événements de ce jeudi : 

    21h10. Cameron : la Russie doit travailler avec le nouveau président ukrainien. «Le statu quo n'est pas acceptable. La Russie doit formellement reconnaître et travailler avec le nouveau président, nous avons besoin d'une désescalade, nous avons besoin de stopper les arrivées d'armes et d'hommes à travers la frontière», déclare David Cameron, après son entretien avec le président russe. 

    21h03. Vladimir Poutine arrive à l'Elysée.François Hollande descend les quelques marches du perron pour accueillir le président russe. L'Ukraine sera au menu du souper. 

    20h40. Du bar et de la terrine d'agrumes au menu franco-américain.  Barack Obama et François Hollande ont dégusté du «bar de ligne de Normandie» et, en dessert, une «terrine d'orange et de pamplemousse au thé, le tout arrosé de vins français», précise l'Elysée. «J'ai l'impression d'être dans un film de super-production. C'est une belle manière de fêter les 10 ans du Chiberta», confie Guy Savoy.

    VIDEO. Les étapes parisiennes de la visite royale d'Elizabeth II


    20h10. Porochenko : « L'Europe va démontrer son soutien à l'Ukraine». «Demain, en Normandie,  l'Europe va démontrer son unité et son soutien à l'Ukraine», déclare le nouveau président ukrainien Porochenko à Berlin avant une rencontre avec la chancelière Merkel. «La position russe est aujourd'hui manifestement dommageable, et pour les deux parties. Apparemment, ce fait est devenu clair aussi pour la Russie», estime-t-il. 

     


    19h15. Une rencontre Poutine-Cameron à leur arrivée à Paris, selon des sources aéroportuaires. Les deux hommes se sont retrouvés dans un salon privé de l'aéroport Charles-de-Gaulle. 

    19h10. François Hollande et Barack Obama viennent de se retrouver pour dîner à la Chilberta, à quelques encablures de l'Elysée. Dans ce restaurant étoilé, l'un des quatre établissements du chef Guy Savoy, Barack Obama fera face à François Hollande à la table présidentielle, située dans le salon Gérard Traquandi, artiste peintre contemporain. Prendront également place à la table le secrétaire d'Etat américain John Kerry et le ministre des Affaires étrangères français Laurent Fabius notamment.La vente de navires Mistral à la Russie et l'amende infligée à la BNP devraient être à l'ordre du jour...

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    18h56. Hollande quitte l'Elysée pour rejoindre Barack Obama dans un restaurant parisien.  

    18h15. Le Royaume-Uni fête le Jour J à Portsmouth avec un mini-débarquement.  A la veille du 70e anniversaire du jour J, célébré avec faste en Normandie, Portsmouth, au sud de l'Angleterre, s'est rappelé jeudi que son port et ses plages avaient servi de point d'embarquement pour des milliers de soldats en 1944. Des centaines de vétérans britanniques ont assisté, sous un soleil au zénith, à un mini-débarquement amphibie et un numéro de voltige des Red Arrows, la patrouille acrobatique de la Royal Air Force.

    17h38. Barack Obama est arrivé à Paris. La président américain, qui doit dîner à 19 heures avec François Hollande, arrive tout juste de Bruxelles où s'est tenu un sommet du G7 essentiellement consacré à la crise ukrainienne, sujet qui restera à l'ordre du jour de contacts bilatéraux jeudi et vendredi en France.

    17h25. François Hollande et Elizabeth II sont arrivés à l'Elysée, où ils vont s'entretenir en tête-à-tête. 
    AFP/Fred Dufour

    17h20. Un mémorial pour les victimes civiles. Les victimes civiles de la bataille de Normandie, souvent oubliées des commémorations, doivent se voir dédier, pour la première fois, un musée-mémorial, à partir de 2016 à Falaise, selon un protocole conclu par l'Etat et les collectivités locales jeudi, à la veille du 70e anniversaire du «D-Day».

    17h15. François Hollande et Elizabeth II descendent les Champs-Elysées, escortés par la Garde républicaine.  
    AFP/Lionel Bonaventure

    17h01. La reine d'Angleterre rejoint François Hollande au pied de l'Arc de triomphe pour un hommage. Après avoir écouté les deux hymnes joués par une fanfare républicaine, les deux leaders se recueillent sur le tombe du soldat inconnu. Les deux hymnes, chantés cette fois-ci, résonnent à nouveau. 

    (AFP/Eric Feferberg)

    16h50. La reine vient de quitter l'ambassade britannique pour rejoindre l'Arc de triomphe, où doit l'y accueillir François Hollande, tout juste revenu de Bruxelles.

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  • EN IMAGES. La royale visite d'Elizabeth II en France

     

    Publié le 05.06.2014, 16h16 | Mise à jour : 19h53   lien


     
    • Paris le 5 juin. Vêtue d'une robe crème et d'une veste blanche à liséré noir, coiffée d'un chapeau de la même couleur et portant des gants noirs, accompagnée de son mari, le prince Philip, Elizabeth II a été accueillie par une foule de quelque 300 personnes à la gare avant de s'engouffrer dans une Bentley noire. (AFP/FRANCOIS GUILLOT.)


     

    C'est l'une des stars du 70e anniversaire du Débarquement. Elizabeth II est arrivée jeudi à Paris, pour sa cinquième visite d'Etat en France, (la dernière remonte à 2004). 

    Après un voyage en Eurostar, la reine d'Angleterre et son époux le duc d’Edimbourg se sont rendus à l’Arc de Triomphe pour assister à une cérémonie d’accueil, avant de prendre la direction du palais de l’Elysée pour s'entretenir avec François Hollande. <btn_noimpr>
     
    </btn_noimpr>Le soir, le couple royal est invité à une garden-party organisée en son honneur à l’ambassade de Grande-Bretagne où un somptueux dîner les attend.

    Vendredi, jour de l'anniversaire du Débarquement, direction la Normandie. Le couple royal regagnera Paris dans la soirée pour participer au dîner d’Etat au palais de l’Elysée.

    Samedi, avant de s’envoler pour le Royaume-Uni, Elizabeth II et le duc d’Edimbourg iront rendre visite à Anne Hidalgo, la maire PS de Paris, à 10 heures. Ils remonteront le parvis de l’Hôtel de Ville sur un tapis rouge encadrés par la Garde républicaine. Puis, Elizabeth II et le duc d’Edimbourg se rendront au marché aux fleurs et aux oiseaux, sur l’île de la Cité qui sera rebaptisé : «marché aux fleurs Reine-Elizabeth-II».

     

    LeParisien.fr

     

     

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    Le Drian rend hommage au premier mort du Débarquement

    Le Point.fr - Publié le <time datetime="2014-06-05T11:36" itemprop="datePublished" pubdate="">05/06/2014 à 11:36      </time>lien 

    Émile Bouétard a été tué quelques heures après son parachutage à Plumélec (Morbihan) dans la soirée du 5 juin 1944.


    Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a rendu hommage jeudi matin dans le Morbihan au caporal Émile Bouétard, un Breton intégré avec plusieurs dizaines d'autres Français dans le Special Air Service (SAS) britannique, qui est considéré comme le premier mort du Jour J. Émile Bouétard a été tué quelques heures après son parachutage à Plumélec (Morbihan) dans la soirée du 5 juin 1944, dans le cadre de la préparation du débarquement du lendemain en Normandie. L'opération à laquelle il participait avait pour but de fixer en Bretagne les quelque 150 000 Allemands qui l'occupaient afin qu'ils ne puissent pas rallier la Normandie.
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    "Ce qui m'émeut particulièrement ce matin, ici, c'est qu'en fait, c'est le début de la libération du pays qui commence en Bretagne, à Plumélec, et qui se terminera le 9 mai 1945 à Lorient, dernière ville libérée", a expliqué M. Le Drian après la cérémonie, en présence d'anciens combattants mais aussi d'un détachement du 1er RPIMa (régiment parachutiste d'infanterie de marine), héritier de ces premières forces spéciales terrestres françaises. "C'est pour moi, Breton, très émouvant", a ajouté le ministre.

    Plusieurs membres de la famille d'Émile Bouétard étaient présents, très émus, dont une de ses nièces, qui avait apporté avec elle la plaque militaire de son oncle, né en 1915 à Pleudihen (Côtes-d'Armor). Vingt chefs d'État et de gouvernement se retrouvent vendredi en Normandie pour célébrer le 70e anniversaire du Débarquement allié et rendre hommage aux quelque 3 000 soldats alliés et autant de civils normands morts dans la journée du 6 juin.


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    70e D-Day. Le 6 juin 1944, le commando Kieffer fonçait sous les balles

    France - <time datetime="2014-06-04T17:44:00+02:00" itemprop="datepublished">17h44 </time>- lien écouter
    • <figure>Yves Meudal (1er à gauche) fut l'un des 177 Français du commando Kieffer ayant participé au Débarquement, le 6 juin 1944, en Normandie.<figcaption>Yves Meudal (1er à gauche) fut l'un des 177 Français du commando Kieffer ayant participé au Débarquement, le 6 juin 1944, en Normandie. | Crédit photo : DR</figcaption></figure>
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    Ancien commando Kieffer, dont il est l'unique survivant originaire des Côtes-d'Armor, le Pleubiannais raconte le Débarquement, tel qu'il l'a vécu, à Sword Beach.

    Témoignage

    Il y a 70 ans, les 177 commandos Kieffer étaient les seuls Français à participer au Débarquement, le 6 juin, sur la plage de Ouistreham, nommée, pour l'opération Overlord du D-Day, Sword beach. « Quand on a 20 ans et que son pays est occupé, on veut se battre, tout simplement », explique Yves Meudal, Pleubiannais de 91 ans aujourd'hui.Marin novice depuis l'âge de 14 ans, il profite d'une escale de son cargo à Dakar, en 1942, pour embarquer sur un autre navire et rejoindre l'Angleterre. Dans les Forces françaises libres, il est volontaire pour les commandos mis sur pied par Philippe Kieffer, capitaine de corvette alsacien.

    « Nous étions quatre des Côtes-du-Nord, comme l'on disait à l'époque. Il y avait avec moi Yves Quintric, un autre Pleubiannais, lui aussi marin de commerce et qui avait rejoint Londres par l'Amérique et le Canada. Nous avons été surpris de nous retrouver. Lui, avait le matricule 58 et moi le 59, se souvient le vétéran. Il y avait aussi Yves Guillou, de Ploubazlanec, qui a vécu aussi neuf ans à Pleubian avant son décès, et Robert Le Rigoleur, de Châtelaudren. Malheureusement je suis le dernier survivant. »

    Le Jour J

    L'entraînement en Écosse était très dur, beaucoup renonçaient. « Nous étions consignés à Southampton depuis huit jours. On se doutait bien que le moment tant attendu arriverait, mais nos officiers nous avaient juste informés qu'il allait y avoir de la casse et que beaucoup ne reviendraient pas, se souvient Yves Meudal. Nos cartes étaient muettes. Pas une indication de nom de lieu. On savait juste qu'il nous fallait rejoindre les ruines d'une ancienne colonie de vacances, pour nous abriter. Nous étions avec des commandos britanniques, sous haut commandement anglais. Il y avait aussi des Polonais, des Belges et même des Allemands qui combattaient le nazisme. »Le 6 juin, à 6 h 45, il sautait des barges, redécouvrant la France : « Mais pas le temps de regarder le paysage ! Bien que surpris, les Allemands tiraient de partout et la plage était minée. On nous avait appris qu'il fallait suivre le fil blanc déroulé par les démineurs, mais on n'a pas eu le temps d'attendre. Sous les balles, on a foncé, traversé les 400 m de sable à découvert et on s'est regroupé dans la ruine prévue. Sauf cinq ou six camarades déjà tués sur la plage. Puis, durant 3 heures de combats acharnés, nous avons nettoyé Ouistreham, dont le casino, pris à 9 h 30, grâce à l'aide d'un char Sherman réquisitionné par le commandant Kieffer. »Dans l'après-midi, les hommes du commando rejoignaient les rives de l'Orne, et le célèbre pont de Bénouville, Pegasus bridge, tenu depuis la nuit par les Royal marines, aéroportés en planeurs. Au soir de cette journée, dix commandos avaient été tués et 31 blessés, dont le commandant Kieffer.

    Les premiers Français

    « À Ouistreham tout le monde se terrait et il fallait se méfier des snipers. Pas le temps de discuter. Ce n'est que le soir, à Amfreville, que nous avons pu souffler un peu. » Les Français qui les voyaient n'en croyaient pas leurs yeux. « Des Anglais ou des Américains, oui. Mais des Français qui débarquent, on n'aurait jamais cru ! », leur disaient-ils.

    Ce n'est qu'en 2004 que la France a marqué sa reconnaissance à ces héros oubliés, en décernant la Légion d'honneur aux commandos encore en vie. Cette année, pour le 70e anniversaire, Yves Meudal ne sera pas à Ouistreham comme les autres fois. « Tout était réservé pour les officiels. Il n'y avait pas de place pour nous. On n'a jamais beaucoup compté », regrette-t-il, un peu amer, mais la mémoire emplie encore de tous ses souvenirs.


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