• Homs : l’opposition demande l’évacuation des femmes et des enfants de Baba Amro

    Homs : l’opposition demande l’évacuation des femmes et des enfants de Baba Amro

    LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 20.02.12 | 10h46   •  Mis à jour le 20.02.12 | 14h24

    Le régime syrien renforce ses troupes dans la ville rebelle d'Homs, où la situation humanitaire devient insoutenable, et les maintient en état d'alerte dans la capitale Damas, théâtre de manifestations inédites ces derniers jours. A Homs, toujours la cible de bombardements pour le seizième jour consécutif, des militants ont demandé, lundi 20 février, l'évacuation des femmes et des enfants de Baba Amro, le quartier le plus visé.

    "Les habitants vivent dans le froid et dans des conditions insoutenables, ils attendent la mort", selon Hadi Abdallah, membre de la Commission générale de la révolution syrienne, alors que plusieurs quartiers d'Homs sont assiégés et bombardés sans relâche depuis le 4 février par les forces du régime pour y étouffer la contestation.

    L'entrée d'une maison maculée de sang à Baba Amro, le 16 février.

    L'entrée d'une maison maculée de sang à Baba Amro, le 16 février.REUTERS/HANDOUT

    La veille, M. Abdallah avait évoqué de "nouveaux renforts militaires dépêchés en ville", craignant qu'ils ne soient utilisés pour lancer l'assaut contre Baba Amro ou attaquer les autres quartiers rebelles d'Homs, appelée "capitale de la révolution" par les militants. "Des renforts militaires sont arrivés hier [dimanche], il ne s'agit que de soldats, pas de chars, a indiqué de son côté lundi Rami Abdel Rahmane, chef de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Depuis le début de l'offensive, on évoque la possibilité d'un assaut mais on ne sait pas quand il va se produire."

    PREMIERS PROTESTATAIRES TUÉS À DAMAS

    A Damas, théâtre de manifestations sans précédent ces derniers jours, les services de sécurité restent en état d'alerte. "Après la surprise des manifestations, le régime revoit ses calculs au niveau de la sécurité, a estimé M. Abdel Rahmane, ajoutant : Le régime ne permettra pas à Damas de se soulever contre lui."

    Samedi, les forces de sécurité avaient ouvert le feu sur les "15 000 à 20 000" participants aux funérailles de quatre manifestants abattus vendredi par les troupes du régime dans le quartier de Mazzé, les premiers protestataires tués au cœur de la capitale. A un kilomètre seulement du palais présidentiel, le quartier de Mazzé abrite de nombreux bâtiments gouvernementaux, de sécurité et des ambassades.

    "LA FAUTE À L'OCCIDENT"

    Pour Pékin, ce sont les pays occidentaux qui attisent le risque d'une guerre civile en Syrie en soutenant sans discernement l'opposition. "Si les pays occidentaux continuent à soutenir pleinement l'opposition syrienne, une guerre civile à grande échelle finira par se produire et il n'y aura alors pas moyen d'éviter la possibilité d'une intervention étrangère armée", estime lundi Le Quotidien du peuple, organe de presse officiel du Parti communiste chinois, dans un éditorial.

    Selon l'auteur, si la résolution du Conseil de sécurité appelant à la mise à l'écart du président Bachar Al-Assad avait été adoptée le 4 février dernier, le pays aurait connu davantage de violences. "Assad aurait été dos au mur, tous ses moyens de retraite coupés, et l'opposition aurait été encouragée à presser encore davantage. Les affrontements auraient été encore pires que ceux qu'ils sont maintenant", poursuit le texte.

    La Ligue arabe avait décidé le 12 février de fournir un soutien politique et matériel à l'opposition et de demander au Conseil de sécurité la formation d'une force conjointe ONU-pays arabes, mais ces idées n'ont reçu jusqu'à présent que l'appui verbal des puissances occidentales. Le plus haut gradé de l'armée américaine, le général Martin Dempsey, a jugé dimanche qu'une intervention en Syrie serait "très difficile" et qu'il serait "prématuré" d'armer le mouvement d'opposition, lors d'un entretien sur CNN.

    "Nous ne voulons pas qu'un autre scénario irakien se reproduise en Syrie", a pour sa part déclaré, lundi, le chef de la diplomatie tunisienne, M. Rafik Abdessalem, à l'issue de la rencontre de dix ministres des affaires étrangères des pays méditerranéens à Rome, sous coprésidence italo-tunisienne. "Il s'agit d'une position commune", a-t-il précisé. Il a également annoncé que le Conseil national syrien et d'autres composantes de l'opposition seront représentés à la conférence internationale sur la crise en Syrie. Celle-ci, organisée à Tunis, se tiendra vendredi 24 février.

    Libération de sept militantes, dont la blogueuse Razan Ghazzaoui

    Les autorités syriennes ont libéré sept militantes arrêtées le 16 février, dont la blogueuse Razan Ghazzaoui, a déclaré lundi l'avocat et militant des droits de l'homme Anouar Al-Bounni. Les militants arrêtés, eux, ont été gardés en détention, a-t-il précisé. Razan Ghazzawi, une Américano-Syrienne de 31 ans qui anime un blog sous son nom, avait été arrêtée jeudi avec treize autres personnes dans le Centre syrien pour les médias et la liberté d'expression à Damas. Son président, Mazen Darwich, comptait parmi ces treize personnes.

    Selon M. Bounni, l'enquête des services de sécurité porte notamment sur les sources d'informations du Centre dirigé par M. Darwich et sur son financement. Le Centre syrien pour les médias et la liberté d'expression est la seule organisation syrienne spécialisée dans les questions d'observation des médias, d'accès à Internet et du suivi des médias syriens. Officiellement fermé depuis quatre ans, il continue de fonctionner sans autorisation.

     

    La contestation en Syrie

    Deux déserteurs de l'armée syrienne surveillent une manifestation de l'opposition, le 27 janvier. Blog Des rappeurs iraniens chantent pour le peuple syrien


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