• Hubert Reeves : trois urgences pour la conférence environnementale

    Hubert Reeves

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    Le Point.fr - Publié le <time datetime="2013-09-16T10:50" itemprop="datePublished" pubdate=""> 16/09/2013 à 10:50</time> lien

    L'astrophysicien considère que le développement durable

    doit reposer sur trois piliers traités à égalité : l'économie,

    le social et l'environnement.

    <figure class="media_article panoramique" itemprop="associatedMedia" itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject"> Hubert Reeves, président de l'association Humanité et Biodiversité. <figcaption>

    Hubert Reeves, président de l'association Humanité et Biodiversité. © Éric Piermont / AFP

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    La deuxième conférence environnementale va avoir lieu, respectant le

    processus annuel voulu par le président de la République. Au moins on va

    entendre parler d'environnement ! Et cela même si les deux urgences -

    économique et sociale - sont dans les têtes! Les participants vont les

    garder présentes et les prendre en considération dans les négociations

    liées à l'urgence environnementale. L'objectif est de réussir l'élaboration

    des étapes amenant à un autre monde, celui que nous commençons à

    inventer. La métamorphose de nos sociétés sera réussie si elle est

    démocratiquement programmée dans une perspective de dévelop-

    pement durable installé sur les trois piliers - économique, social et

    environnemental - traités à égalité.

    Les ressources naturelles minérales, végétales et animales sont indispensables aux

    activités humaines. Pas d'économie possible sans elles. Or, l'érosion de la biodiversité

    fait peser des risques de pénuries dont l'humanité ne sortirait pas indemne. Et une telle

    perspective est plus qu'inquiétante. C'est la préoccupation majeure de l'association

    Humanité et Biodiversité que je préside. Elle a préparé au mieux de nos possibilités sa

    participation aux cinq tables rondes dont les thèmes retenus cette année peuvent

    déboucher sur de belles futures réussites sachant que le futur dépend des décisions

    d'aujourd'hui.

    L'emploi, une préoccupation majeure

    Passer de l'économie telle qu'elle existe actuellement à une économie circulaire compatible

    avec les limites de la biosphère ne peut se faire du jour au lendemain. Et la transition n'est

    pas aisée, elle relève de l'imagination des entrepreneurs. Les premiers qui créent ce virage

    sont à aider pour que leur réussite fasse que d'autres se lancent ! L'emploi est un sujet de

    préoccupation majeure. Les jeunes qui vont entrer dans la vie active, les personnes qui

    voudraient ou seraient contraintes de se reconvertir, doivent avoir une vue claire sur la filière

    des métiers de la biodiversité, leur permettant de repérer des perspectives de carrières.

    Nous les humains sommes liés au reste du vivant. L'éducation à l'environnement et au

    développement durable à tous les stades de la vie, de la maternelle jusqu'à la formation

    continue, est une démarche logique, les scientifiques ne s'arrêtant jamais de livrer les

    résultats de leurs travaux dont nul ne doit être privé pour pouvoir exercer au mieux sa

    citoyenneté. Les nappes d'eau de surface des mares aux océans, les nappes d'eau

    souterraines, sont précieuses. Comment mieux les préserver ? À coup sûr, il y a des

    possibilités. Nécessité fait loi, dit-on. La table ronde dédiée à l'eau va fournir des pistes

    . Nos législateurs vont agir ! Nous assistons à ce que le poète Hölderlin a dit : "Là où

    croît le péril, croît aussi ce qui sauve."

    Espoir

    Dans le match engagé entre ce qui détruit et ce qui sauve, depuis le Grenelle de

    l'environnement et les conférences environnementales, les phases d'espoir et de

    lassitude alternent. L'espoir s'installerait plus solidement avec le recensement

    effectif de nos richesses naturelles via la généralisation des Atlas communaux

    de la biodiversité. Leur connaissance comme celle des richesses architecturales

    est un élément à prendre en compte par l'autorité indépendante chargée d'évaluer

    tout projet, qu'il soit local ou national. Et au niveau national, la création de l'Agence

    française de la biodiversité est attendue, dotée de moyens d'intervention sur tout le

    champ de la biodiversité, terrestre comme marine, et d'une articulation efficace avec

    les collectivités territoriales.

    Nous suivrons cette conférence avec l'espoir que le président de la République et

    le Premier ministre lui donneront les meilleures suites.


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