• Ikea. Soupçons de surveillance illégale : ouverture d'une information judiciaire

    Ikea. Soupçons de surveillance illégale :

    ouverture d'une information judiciaire

    11 mai 2012 à 20h37

    Le mea culpa début avril d'Ikea France n'épargnera pas une enquête à la célèbre enseigne d'ameublement suédoise sur les soupçons de surveillance illicite de salariés et de collaborateurs, qui ont entraîné, ce vendredi, l'ouverture d'une information judiciaire.

    Le parquet de Versailles a en effet confirmé avoir ouvert une information judiciaire dans l'affaire des soupçons de surveillance illégale de salariés et de clients d'Ikea en Francecomme l'indiquait le site internet du Monde.

    Sollicité par l'AFP, l'avocat de la direction d'Ikea ne souhaitait pas faire de commentaire.

    Cette information a été ouverte le 13 avril pour infraction à la législation sur les fichiers informatiques et violation du secret professionnel. Elle a été confiée à deux juges d'instruction, M. Gallaire et Mme Evrard. Elle fait suite à une plainte contre X du syndicat Force ouvrière pour "collecte de données à caractère frauduleux, déloyal ou illicite", plainte qui s'appuyait sur des échanges de courriels suspects, qui auraient commencé au plus tard en 2003 et se seraient perpétués jusqu'au 17 juillet 2009 au moins.

    La plainte, à laquelle s'était associée la CFDT, avait entraîné l'ouverture le 1er mars d'une enquête préliminaire à Versailles. L'un des avocats de FO, Me Vincent Lecourt, avait déposé le 20 mars un complément de plainte dans le dossier Ikea "à la suite notamment de la découverte d'autres procédés d'espionnage des salariés, et ce, bien après 2009", avait-il expliqué.

    Avec ce "complément de plainte", Me Lecourt avait dit souhaiter "démontrer que les données collectées ont bien été utilisées comme méthode de management". "L'ouverture de cette information judiciaire est une bonne chose. Cela prouve que les choses avancent. Cela signifie aussi que les éléments communiqués ont été jugés sérieux par le parquet et que le dossier est solide", a réagi vendredi Me Lecourt.

    Pratiques "intolérables"
    Selon l'avocat, deux employés d'une société spécialisée dans la gestion des risques ont été recrutés, comme hôtesse de caisse, au sein du magasin
    Ikea de Franconville (Val-d'Oise) en 2010 et 2011 pour observer des syndicalistes.

    Dans un autre volet de l'affaire, plusieurs centaines de salariés et de clients d'autres magasins de France, notamment celui de Brest, ont fait l'objet de surveillance de 2003 à 2009, d'après lui.

    Le syndicat FO soupçonne la filiale française du groupe suédois d'avoir demandé à des enquêteurs privés des renseignements sur les antécédents judiciaires, policiers, ou les comptes en banque de ces salariés et clients.

    La direction d'Ikea France avait regretté début mars des pratiques "intolérables" en son sein après des révélations de presse sur la surveillance de clients et collaborateurs, et annoncé une réforme de sa gouvernance pour restaurer une confiance entachée par cette affaire. "Nous avons fait le constat qu'il y a eu des pratiques chez Ikea France qui ne sont pas à la hauteur ni de nos valeurs, ni de nos standards éthiques", avait déclaré le directeur général d'Ikea France, Stefan Vanoverbeke, dans un entretien à l'AFP.

    Stefan Vanoverbeke avait annoncé le lancement d'un vaste chantier réformant le mode de gouvernance d'Ikea France destiné à redorer une image écornée par ces soupçons de surveillance illégale.


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