• Immigration : Barack Obama passe en force

    Immigration : Barack Obama passe en force

    Nov 21st, 2014 | By | Category: Hebdo, Politique US, Slideshow

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    Barack Obama a donné jeudi soir les grandes lignes de sa réforme de l’immigration. Face à un Congrès immobile sur le sujet depuis plusieurs années, il a pris la décision signer un décret présidentiel. Près de 5 millions de personnes pourraient être régularisées.

    Los Angeles (Californie) – France USA Media.

    Julie Sicot et Laetitia Limmois.

    Jim Bourg / Pool / Epa

    Jim Bourg / Pool / Epa

    Ce jeudi soir, Barack Obama a passé un cap important de sa présidence en dévoilant sa réforme de la politique d’immigration. A la télévision en direct de Washington, le président des Etats-Unis a tenu un discours d’environ quinze minutes dans lequel il a révélé les traits de cette réforme très controversée. Après un refus l’année dernière de la Chambre de représentants à majorité républicaine, Barack Obama a choisi aujourd’hui de jouer de son « executive order », c’est à dire pouvoir passer un texte sans l’accord du Congrès.

    Aux Etats-Unis, plus de 11 millions d’étrangers sont actuellement en situation illégale et sous la menace d’une ‘expulsion. Avec cette nouvelle réforme, environ 5 millions d’immigrés auront le privilège d’être temporairement régularisés. Pour cela, ils devront remplir certaines conditions comme par exemple vivre sur le territoire américain depuis au moins cinq ans. « Si vous avez des enfants qui sont citoyens américains ou résidents légaux; si vous êtes déclarés après des antécédents illégaux et si vous êtes prêt à payer votre juste part d’impôts, vous serez en mesure de demander à résider temporairement dans ce pays sans craindre l’expulsion ». Un texte finalement restrictif qui ne s’adresse qu’à moins de la moitié des personnes non-régularisées. Barack Obama a toutefois souligné son souhait de s’intéresser à l’expulsion des criminels, plutôt qu’aux familles et aux parents cumulant parfois plusieurs emplois.

    Selon le chef de l’Etat américain, ce texte est non seulement l’occasion de « réparer un système d’immigration brisé » mais aussi une façon de booster l’économie de la nation. « Je ferai en sorte qu’il soit plus facile et plus rapide pour les immigrants hautement qualifiés, diplômés et les entrepreneurs de rester et de contribuer à notre économie ».

    C’est aussi une réforme qui s’inscrit dans l’héritage du pays a rappelé Barack Obama. Il n’a d’ailleurs pas hésiter à citer l’histoire : « Nos ancêtres étaient des étrangers qui ont traversé l’Atlantique, le Pacifique ou le Rio Grande, nous sommes ici seulement parce que ce pays les a accueillis ».

    La manière forte

    Et son rappel à l’histoire ne s’arrête pas là. Il justifie aussi son « executive order » en rappelant que de nombreux présidents américains ont eu recours à ce geste. Des démocrates et des républicains. Il a même cité son prédécesseur, George W. Bush, lorsqu’il avait dit des immigrés qu’ “ils font partie de notre vie”.

    Il est vrai qu’avec un futur Congrès entièrement républicain depuis les dernières élections de mi-mandat (il entrera en fonction en janvier 2015), le champ d’action du président s’est considérablement refermé et sa promesse de campagne d’agir sur l’immigration disparaissait.

    « Quand j’ai pris mon poste (en janvier 2009 ndlr), j’ai agi pour réparer ce système d’immigration cassé » a-t-il indiqué dans son discours ce vendredi. Une volonté de changer le système qui n’a pourtant débouché sur aucune loi concrète. « J’ai travaillé avec le Congrès pour trouver une solution, l’an dernier, 68 démocrates, républicains et indépendants ont présenté ensemble une loi au Sénat. Ce n’était pas parfait. C’était un compromis. Mais depuis près d’un an et demi maintenant, les leaders du parti Républicain à la chambre des Représentants ont refusé le vote. » Un tacle politique à l’adresse de ses opposants de route pour les deux prochaines années.

    Mais, cette loi sur l’immigration qu’il présente aujourd’hui n’est qu’un premier acte. Ce sera  au Congrès de proposer la suite du travail. Un appel du pied clair et net, alors qu’il sait que ses marges de manœuvres sont presque nulles. «Les membres du Congrès qui s’interrogent sur mon pouvoir à améliorer notre système d’immigration, ou qui s’interrogent sur la sagesse de mon action, là où le Congrès a échoué, j’ai une réponse : votez une loi. Je veux travailler avec les deux partis, pour passer une solution législative plus permanente. »

    Avant le discours, les républicains voyaient dans cette manière d’agir un « caprice de président » ou encore le « diktat d’un empereur. » Après le discours, les critiques, côté républicains, ont continué à fuser. « En ignorant les souhaits du peuple américain, le Président Obama a renforcé son héritage anarchique, et a gâché le peu de crédibilité qu’il lui restait » a lancé le speaker de la Chambre John Boehner. « Aujourd’hui, le président Obama dit à des millions de gens : si vous passez outre les lois de notre pays pour rentrer, nous ne vous persécuterons pas, nous ne vous expulserons pas. Nous sommes une république constitutionnelle, pas une république bananière. Devons nous tous agir comme cela maintenant ? » s’insurge Jenny Beth Martin, la présidente du Tea Party.

    Vendredi, à Las Vegas (Nevada), il signera cet « executive order » en présence d’Astrid Silva, une « dreamer », étudiante sans-papier, qui poursuit ses études à l’université et qui milite pour la régularisation de milliers d’étudiants, comme elle. Tout un symbole.


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