• Industrie pétrolière : le ton monte entre l'Argentine et l'Espagne

    Industrie pétrolière : le ton monte entre

    l'Argentine et l'Espagne

    Publié le 17.04.2012, 22h55 | Mise à jour : 23h18

    Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, s'est dit «extrêmement déçu» de la décision, prise lundi par la présidente argentine, de faire passer 51% d'YPF sous le contrôle de l'Etat et des provinces du pays.

    Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, s'est dit «extrêmement déçu» de la décision, prise lundi par la présidente argentine, de faire passer 51% d'YPF sous le contrôle de l'Etat et des provinces du pays. | DANIEL GARCIA / AFP

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    Le tollé continue après l'annonce lundi par la présidente argentine Cristina Kirchner que son pays allait prendre le contrôle de 51% de la compagnie pétrolière YPF, détenue à 57% par l'Espagnol Repsol. En visite au Mexique, le chef du espagnol, Mariano Rajoy, a affirmé que l'expropriation d'YPF «rompt la bonne entente» entre Espagne et Argentine. L'Espagne a reçu les soutiens de la Commission européenne et du FMI, tandis que Repsol, dont le titre a plongé de plus de 6% mardi à la de Madrid, a annoncé qu'il ferait appel à l'arbitrage international pour obtenir compensation.

    Le «profond malaise» de Rajoy. Je dois montrer mon profond malaise devant la décision prise par le gouvernement argentin» a dénoncé le chef du gouvernement espagnol. Selon lui, il s'agit d'une mesure qui n'affecte pas que l'Argentine mais également les efforts des autres pays latino-américains «pour faire de la région une destination attractive» pour les investisseurs. Dès lundi soir, Madrid avait dénoncé un geste «hostile» et annoncé que des mesures «fortes» seraient prises dans les jours à venir. Celles-ci concerneront «le domaine diplomatique, commercial, industriel et énergétique», a précisé mardi le ministre de l'Industrie José Manuel Soria. Elles seront décidées en Conseil des ministres, peut-être dès ce vendredi, a indiqué son homologue des Affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo.

    La déception de Bruxelles. Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, s'est dit «extrêmement déçu» de la décision, prise lundi par la présidente argentine, de faire passer 51% d'YPF sous le contrôle de l'Etat et des provinces du pays. La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a estimé que cela envoyait «un très mauvais signal» pour les investissements étrangers dans le pays. Le Fonds monétaire international a lui déploré que l'Argentine soit «imprévisible».

    Repsol veut 10 milliards de compensation. Cette bataille diplomatique se double désormais d'une guerre financière: Repsol, dont le titre a plongé de plus de 6% mardi à la Bourse de Madrid, a annoncé qu'il ferait appel à l'arbitrage international pour obtenir compensation. «Tout Etat a le droit d'exproprier mais il faut aussi payer», a clamé Antonio Brufau, le président de Repsol, et «ces actes ne resteront pas impunis». Le groupe demandera «une compensation à travers l'arbitrage international», qui devra être «au moins égale» à la valeur de sa part de 57,4% dans YPF, que Repsol estime à 10,5 milliards de dollars (8 milliards d'euros), soit une valeur totale d'entreprise de 18,3 milliards. Total, deuxième producteur de gaz en Argentine, a de son côté indiqué suivre avec attention la situation dans le pays.

    Londres «très inquiet». Alors que le président du Parti populaire européen, le Français Joseph Daul, a dénoncé mardi «une décision unilatérale et arbitraire des autorités argentines», c'est Londres qui a eu la réaction la plus ferme ce mardi. Dans un communiqué, le chef de la diplomatie britannique William Hague s'est dit «très inquiet de l'annonce par l'Argentine de son intention de nationaliser une grande partie de la société YPF», une décision qui «va à l'encontre de tous les engagements pris par l'Argentine au G20 de promouvoir la transparence et réduire le protectionnisme». Les relations entre Londres et Buenos Aires se sont par ailleurs tendues à l'occasion du trentième anniversaire du conflit qui a opposé les deux pays au sujet des Malouines (2 avril-14 juin 1982).

     

    LeParisien.fr


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