• Inscription à l'université : les naufragés d'APB

    <header>

    Inscription à l'université : les naufragés d'APB

    L'Unef dénonce les difficultés croissantes pour s'inscrire à l'université. Thierry Mandon reconnaît un choc démographique et "lance une alerte."

    Publié le <time datetime="2015-07-15T06:50" itemprop="datePublished">15/07/2015 à 06:50</time> - Modifié le <time datetime="2015-07-15T11:16" itemprop="dateModified">15/07/2015 à 11:16</time> | lien
    <figure class="man full-width-img" itemprop="associatedMedia" itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject">
    Pour l'année 2015-2016, le nombre de demandes d'inscription à l'université augmente de 6,5 %.
    <figcaption class="art-caption" itemprop="copyrightHolder">

    Pour l'année 2015-2016, le nombre de demandes d'inscription à l'université augmente de 6,5 %.©ERIC CABANIS

    </figcaption></figure></header>

    Pratiques de sélection illégale en fac, des milliers de jeunes bacheliers en liste d'attente ou sans place à la mi-juillet : une enquête de l'Unef publiée mercredi dénonce des tensions croissantes pour s'inscrire dans l'enseignement supérieur. « La conjonction de davantage de sélection illégale, de capacités d'accueil réduites à cause des difficultés budgétaires, et d'un nombre de demandes d'inscriptions en augmentation importante fait qu'on a une année particulièrement tendue sur les inscriptions », explique William Martinet, président de la première organisation étudiante.

    Pour l'année 2015-2016, le nombre de demandes d'inscription à l'université augmente de 6,5 % selon l'Unef, mais les établissements, en proie à des difficultés budgétaires et objets d'un prélèvement du gouvernement sur leur fonds de roulement, réduisent dans le même temps leur capacité d'accueil. Ainsi, 30 % des filières universitaires n'ont pas une capacité suffisante pour répondre à toutes les demandes, pointe l'enquête. Dans une académie comme Besançon, la baisse des capacités d'accueil atteint 10 %.

    BTS privé, « ça coûte cher »

    En Staps (Sciences et techniques des activités physiques et sportives), filière traditionnellement tendue, le nombre d'universités qui choisissent leurs étudiants par tirage au sort s'élève à 14 contre 6 en 2014. À Limoges, les capacités d'accueil diminuent de 130 à 80 places.

    Quentin, qui veut devenir professeur de sport, était encore en liste d'attente ou refusé dans plusieurs universités en Staps lundi, à la veille de l'ultime étape sur le portail d'inscriptions Admission post-bac (APB). « Je savais qu'il y avait un risque » de capacité, « mais mon professeur principal m'avait dit qu'en mettant six voeux sur APB je serais pris », expliquait-il. Comme sa soeur jumelle, qui n'avait pas non plus de place dans le supérieur, il se renseignait sur des BTS privés dans l'audiovisuel, mais « ça coûte cher ».

    « Dans moins de 10 % des cas, il y a des difficultés réelles qui m'ont été signalées », a réagi le secrétaire d'État à l'Enseignement supérieur Thierry Mandon sur Sud Radio. « On est en train de regarder très minutieusement université par université » et « des consignes seront données aux recteurs pour que d'ici la rentrée tous les étudiants aient leur affectation », a-t-il dit. « Je lance une alerte, le choc démographique de l'université aujourd'hui », avec 50 000 étudiants supplémentaires par an, soit 250 000 sur le quinquennat, « mérite qu'on soutienne financièrement de manière pérenne et sécure les établissements », a ajouté Thierry Mandon.

    « Sélection illégale »

    Dans le cadre de sa campagne SOSinscriptions, l'Unef a recensé plusieurs milliers de bacheliers, « de catégories populaires », qui n'ont pas pu s'inscrire dans la filière universitaire de leur choix, contraints d'abandonner leur projet d'études ou de s'orienter par défaut. Mohamed, titulaire d'un bac ES avec mention bien, voulait faire une licence d'éco-gestion. Il a entré dans ses premiers voeux sur APB plusieurs universités parisiennes, mais il était encore sur liste d'attente lundi, et accepté seulement à Melun, à deux heures de chez lui.

    « Quelqu'un qui a de bonnes notes dans le 93 et demande une licence d'éco réputée ne pourra pas y aller parce qu'il n'habite pas Paris », regrettait cet habitant de Drancy (Seine-Saint-Denis). Il espérait néanmoins bénéficier du dispositif « les meilleurs bacheliers », qui réserve des places dans les formations sélectives aux 10 % les meilleurs de chaque lycée.

    « Augmentation conséquente du budget »

    Clémence était, elle, en liste d'attente en psychologie, alors qu'elle espérait être acceptée à Nantes ou Angers, d'autant qu'elle habite à proximité. Elle commencera peut-être un cursus de langues étrangères appliquées (LEA), où elle est acceptée, quitte à retenter sa chance en psycho l'année prochaine.

    L'Unef dénombre 334 formations qui effectuent une « sélection illégale » dans 54 universités, soit les trois quarts d'entre elles : tri sur dossier, entretien ou en fonction des notes au baccalauréat. En tête de cette pratique, les universités de Paris 4 (46 formations), Paris 1 (23 formations) et Cergy (22 formations).

    L'organisation demande notamment aux pouvoirs publics de garantir à tous les bacheliers une inscription dans la licence de leur choix et une « augmentation conséquente du budget de l'enseignement supérieur » pour 2016.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :