• Accueil > Monde > EGYPTE. Militants ou simples citoyens, qui sont les supporters de Morsi ?

    <header>

    EGYPTE. Militants ou simples citoyens, qui sont les supporters de Morsi ?

    </header>

    <time datetime="2013-07-05T14:54:58" itemprop="dateCreated">Créé le 05-07-2013 à 14h54</time> - <time datetime="2013-07-05T16:17:05" itemprop="dateModified">Mis à jour à 16h17</time>

    Les partisans de Morsi défilent contre ce qu'ils estiment être un coup d'État. Rencontre avec trois supporteurs du président déchu. De notre correspondant au Caire.

    <aside class="js-social-autopublish obs-article-boutils">

     
    </aside>

    Au Caire, le 4 juillet 2013. (AFP/MAHMOUD KHALED)

    Au Caire, le 4 juillet 2013. (AFP/MAHMOUD KHALED)

    <aside class="obs-article-brelated" style="margin-left:20px;"> <header class="obs-blocktitle">Sur le même sujet</header>

    </aside>

    Les partisans de Mohamed Morsi défilent cet après-midi contre ce qu'ils estiment être un coup d'État, rencontre avec trois supporteurs du président déchu.

    > Ahmed, 28 ans, avocat : "On risque de revenir à une dictature militaire"

    Ahmed fait partie de ces simples citoyens, plus nombreux qu'on le dit, qui soutiennent Mohamed Morsi sans être islamistes. En 2 ans, cet avocat de 28 ans a totalement changé son fusil d'épaule. Lui qui se définit comme libéral et révolutionnaire, et qui, en janvier 2011, rêvait de voir Mohamed ElBaradeï à la tête de l'État, défend aujourd'hui "la légitimité et la démocratie contre la dictature militaire et le retour de l'ancien régime". Ahmed n'a pourtant pas voté pour le candidat des Frères Musulmans, ni au premier ni au second tour des élections présidentielles : "J'ai convaincu mes amis et ma famille qu'il était important de voter pour Morsi au second tour pour ne pas laisser gagner Ahmed Chafik et l'ancien régime mais je n'ai pas réussi à voter pour un islamiste."

    En première ligne lors des manifestations contre le Conseil suprême des forces armées, pendant les affrontements de Mohammed Mahmoud en novembre 2011, Ahmed ne se reconnaît pas dans les manifestations qui ont contribué à renverser le président : "Il y a des gens qui sont sincères dans leur démarche mais beaucoup d'entre eux ont défilé par simple haine des islamistes ou nostalgie de Moubarak". Selon Ahmed, "même si Mohammed Morsi a commis beaucoup d'erreurs, la priorité était de tourner la page de l'ancien régime qui continue de contrôler ce pays." "Pour la première fois, l'Egypte avait un président élu, aujourd'hui on risque de revenir à une dictature militaire" assure-t-il, n'accordant aucun confiance à l'armée qui, à ses yeux, à trop d'intérêts à défendre.

    > Karim, militant de la Gamaa Islamyia : "Notre foi nous rend plus forts"

    Epaisse barbe noire et sourcils broussailleux, un corps massif qui déborde de partout dans sa gallabeya, et un gourdin noir à ses pieds, Karim a de quoi effrayer. Âgé d'une quarantaine d'années, ce militant de la Gamaa Islamyia (mouvement islamiste radical) parle pourtant avec une voix très douce. Bien plus douce que ses propos : "Ce qu'ont fait les militaires, c'est une déclaration de guerre. S'ils ne veulent pas accepter le choix du peuple dans les urnes, nous allons faire notre révolution islamique." Karim n'est pas impressionné par le nombre de manifestants du camp d'en face : "Ce sont des gens qui ont été payés pour manifester, nous sommes nous aussi des millions et notre foi nous rend plus forts. Nous vaincrons les ennemis de l'Islam et nous n'avons pas peur de mourir en martyrs", assène-t-il avec une rhétorique belliqueuse.

    Djihadiste en Afghanistan à 20 ans puis prisonnier en Egypte où il dit avoir été torturé, il n'est sorti qu'après la révolution égyptienne, avec la conviction que quelque chose avait changé dans le pays : " on a eu l'espoir que la révolution amène la liberté mais c'est toujours les services secrets qui dirigent ce pays, en complicité avec les américains. En Égypte, si tu as une barbe, tu es considéré comme quelqu'un de dangereux et tout le monde trouve normal qu'on t'envoie en prison. "Pour Karim, les principaux responsables de la contre-révolution sont les médias, qu'il dit acquis à l'ancien régime et qu'il accuse de propagande anti-islamiste. S'il a soutenu Mohamed Morsi jusqu'au bout, le militant islamiste considère néanmoins que le président déchu n'est pas exempt de responsabilité : "Morsi a été trop faible. Il n'a pas arrêté de faire des compromis, il aurait du être ferme et faire plus de choses pour renforcer la loi islamique (charia)."

    > Farouk, 37 ans, comptable : "Les Egyptiens vont comprendre qu'ils ont été manipulés"

    Farouk, 37 ans, est originaire de Mansoura dans le delta du Nil. Ce comptable est aussi militant du parti Liberté et Justice, branche politique de la confrérie des Frères musulmans. Il vient de passer une semaine entière à Raba'a, dans le campement des pro-Morsi. Jusqu'au bout, il a cru que le Président resterait en poste : "Je ne croyais pas au coup d'Etat, je pensais que l'Egypte était enfin devenu une démocratie. Je ne comprends pas pourquoi Barack Obama a laissé faire ça." Dans toutes les phrases de Farouk, deux mots reviennent avec insistance : "démocratie" et "légitimité". "Dans tous les pays occidentaux, il y a des divisions entre les gens. C'est normal et c'est même une bonne chose. Pourquoi en Egypte, ça se transforme en coup d'État ?"

    Il considère que si Mohamed Morsi a peut-être fait des erreurs, il a surtout été empêché de gouverner par l'ancien régime encore en place. "Comment voulez-vous qu'il gouverne un pays où la police n'obéit pas aux ordres et où des hauts responsables proches de l'ancien régime provoquent des coupures d'eau et d'électricité ?" Mais Farouk garde confiance, il se dit certain que la vérité éclatera : "Les Egyptiens ne sont pas bêtes, ils vont comprendre qu'ils ont été manipulés par l'armée et les hommes de Moubarak et ils verront que ce coup d'État était prévu depuis longtemps." Et s'il ne veut pas entendre parler de nouvelles élections prévues par la feuille de route des militaires, et qui seront, selon lui, "nécessairement truquées", il croit ferme en une seconde révolution.

    Pour l'heure, il entend se mobiliser : "On va faire des grèves et des sit-in mais en restant pacifique." Exclut-il totalement le recours a l'action violente ? "Il est trop tôt pour répondre mais je sais que beaucoup de gens autour de moi ont été profondément déçus et ne croient plus en la démocratie. Il est parfois difficile de contrôler la colère des gens." 

    Marwan Chahine - Le Nouvel Observateur


    votre commentaire

  • Dernière modification : 04/07/2013 

    EN DIRECT : Adly Mansour prête serment comme président par intérim

    EN DIRECT : Adly Mansour prête serment comme président par intérim
    Prestation de serment d'Adly Mansour

    Au lendemain de la destitution de Mohamed Morsi, le président de la Cour constitutionnelle, Adly Mansour, a prêté serment. Le magistrat a été désigné par l'armée pour prendre les rênes du pays. Suivez les événements sur notre liveblogging.

    Par FRANCE 24 (texte)
     

    Pour suivre le liveblogging sur une tablette ou un smartphone : cliquer ici

     
    EGYPTE : Prestation de serment d'Adly Mansour
     
     
    13h21
    FRANCE 24: 
    rapporte que le porte-parole de l'armée a précisé que Mohammed Morsi n'avait pas été arrêté mais qu'il se trouvait sous la surveillance des guardes de la pésidence. Le porte-parole a également souligné personne ne serait arrêté en Egypte à moins d'avoir violé les lois. "Tout sera accompli en conformité avec la loi."
    13h19
    Military spox also said that nobody will be arrested in #Egypt unless they have broken the law. "everything will be done by the law"
    13h19
    Military Spox confirms to me that #Morsi has not been arrested. still under guard at the Presidential guards club. #Egypt
    13h18
    Military spox denies that #Morsi was transferred to MOD as @gelhaddad said. Spox said "Gehad El-Haddad says a lot of things" #egypt
    13h13
     
    13h13
    FRANCE 24: 
    Par la voix de son ministre des affaires étrangères, le Qatar a fait savoir qu'il soutenait la volonté du peuple égyptien. Le Qatar avait publiquement soutenu Mohammed Morsi durant les jours de contestation.
    13h10
    FRANCE 24: 
    Le Syrie estime que la chute du président égyptien Mohamed Morsi est un "grand accomplissement", a affirmé jeudi un communiqué officiel lu à la télévision d'État.
    13h08
       
    13h03
    FRANCE 24: 
    Réaction de l'Iran : L'Iran "respecte la volonté du peuple intelligent et civilisé égyptien et insiste sur la nécessité de répondre à ses demandes légitimes", a déclaré le porte-parole de la diplomatie Abbas Araghchi.
    12h48
    FRANCE 24: 
    Réaction positive de @Zeinobia, un des twittos égyptien les plus influents, au discours d'Adly Mansour :

    1 h

    Honestly good speech

    12h37
    FRANCE 24: 
    Tweet de l'analyste Andy Carvin, qui cite le sénateur américain républicain Lindsey Graham : "Cela ressemble fortement à un coup d'Etat, mais je suis d'accord avec le sénateur John McCain, attendons de voir les futurs développements".

    6 min

    Sen Graham: "It looks like a coup, sounds like a coup, but I’m in the camp with Sen McCain, let's looks and see how this unfolds"

    12h30
    FRANCE 24: 
    Parade militaire au Caire : des avions militaires ont survolé la capitale égyptienne à plusieurs reprises, quelques minutes avant l'investiture du président par intérim Adli Mansour, qui succède à Mohamed Morsi déposé par l'armée la veille.
    Quatorze chasseurs en formation ont ainsi sillonné le ciel brumeux du Caire puis neuf autres, munis de fumigènes aux couleurs nationales, les ont suivi à basse altitude, tandis que des appareils à hélices passaient plus haut.
    12h24
    FRANCE 24: 
    Le parquet égyptien a émis des mandats d'arrêt à l'encontre de Mohamed Badie, chef de file des Frères musulmans, et de son adjoint Khaïrat al Chater,
    a-t-on appris jeudi de sources judiciaires et militaires au lendemain de l'éviction du président Mohamed Morsi.  
    Homme d'affaires fortuné, Khaïrat al Chater est considéré comme le principal stratège politique de la confrérie. Il était le premier choix du mouvement islamiste pour l'élection présidentielle de 2012, mais des antécédents judiciaires l'ont contraint à céder la place à Mohamed Morsi. (REUTERS)

    votre commentaire
  • Dernière modification : 03/07/2013 

    lien

    En direct : Morsi destitué, explosion de joie place Tahrir au Caire

    En direct : Morsi destitué, explosion de joie place Tahrir au Caire
    © capture écran

    Le chef de l'armée égyptienne a annoncé que le président de la Cour constitutionnelle remplaçait Mohamed Morsi à la tête du pays. Ce dernier appelle à résister "pacifiquement" à ce "coup d'État". Suivez notre liveblogging.

    Par FRANCE 24 (texte)
     

    Suivez ci-dessous le déroulement des événements en Égypte. Pour un liveblogging sur tablettes et smartphones, cliquez ici.

     
    Crise politique en Egypte 3-07-2013
     
     
    22h29
    "Ce qui se passe en Égypte est la chute de ce que l'on connaît comme étant l'islam politique", a déclaré le président syrien Bachar Al-Assad, dans une interview au journal officiel As-Saoura à paraître demain.

    "Où que ce soit dans le monde, quiconque utilise la religion dans un but politique ou pour favoriser certains par rapport à d'autres, est condamné à l'échec", a ajouté le chef d'État syrien.
    22h20
    Traduction du tweet ci-dessous : "L'état d'esprit des partisans de Morsi [à Nasr City] semble être surtout la tristesse et le choc, plutôt que la fureur. Certains hommes sont en larmes. D'autres lèvent le poing en criant 'voleur !''
    22h15
    The mood at Morsi rally seems much more sadness and shock than fury. Some men weep openly. Others shake fists at chopper shouting "thief!"
    22h12
    Reuters annonce que le nouveau président par intérim, Adli Mansour, prêtera serment demain, jeudi.
    22h06
    Traduction du tweet ci-dessous : "On rapporte que d'importants coups de feu ont été tirés à Nasr City où sont rassemblés des partisans des Frères musulmans."
    22h04
    Reports of heavy firing at Muslim Brotherhood rally in Cairo's Nasr City
    22h03
    Le nom du nouveau chef d'État par intérim est Adli Mansour. Il avait été nommé président de la Cour Constitutionnelle en mai.
    21h55
    Le deuxième plus grand parti islamiste égyptien, Al-Nour, a annoncé qu’il approuvait la "feuille de route" de l’armée pour éviter que le pays ne plonge dans la guerre, selon Reuters.
    21h52
    Traduction du tweet de la présidence égyptienne ci-dessous : "Pour le président Morsi, l'annonce de l'armée doit être rejetée par tous les hommes libres qui se battent pour une Égypte démocratique."
    21h51
    Pres. Morsy: Armed Forces announcement is rejected by all free men who struggled for a civil democratic Egypt.
    21h45
    Traduction du tweet ci-dessous : "la police anti-émeute arrive sur les lieux d'une manifestation pro-Morsi armée de gaz lacrymogènes."
    21h44
    Riot police arrive outside pro-Morsi rally armed with shotguns and tear gas pic.twitter.com/1rzzkn5WqD
    21h43
    Dans un bref communiqué, le grand cheikh de la mosquée Al-Azhar, Ahmed al-Taïeb, et le patriarche Tawadros II, primat de l'Église copte orthodoxe, qui représente 10% des 84 millions d'Égyptiens, ont apporté leur soutien aux décisions annoncées par le général Al-Sissi.
    21h42
    Le ministre de l'Intérieur annonce la fermeture immédiate de toutes les chaînes de télévision religieuses.
    21h40
    Sur sa page Facebook, Mohamed Morsi dénonce "un coup d'État complet".
    21h39

    Le général Al-Sissi lors de son discours.
    21h38
    Un des leaders du Parti Liberté et Justice à déclaré sur Al-Arabiya qu'il n'était pas tolérable de rayer les Frères musulmans du paysage politique égyptien.
    21h35
    Une vingtaine de chaînes de télévision à caractère religieux ont arrêté d'émettre, selon Al-Arabiya.
    21h28
    Le chef de l'opposition Mohamed el-Baradei reprend les déclarations du chef de l'armée et espère que la chute de Mohamed Morsi signera "un nouveau point de départ de la révolution du 25 janvier."
    21h26
    Mohamed el-Baradei prend à son tour la parole.
    21h25
    Plus tôt dans la soirée, l'ex-président Morsi avait appelé à résister "pacifiquement au coup d'État", selon l'un de ses proches.
    21h22
    Le pape de l'Église copte prend la parole.
    21h16
    Le pays va être dirigé par un gouvernement de technocrates et une commission sera chargée de réviser la Constitution.
    21h15
    Le président de la Cour suprême constitutionnelle devient le président de l’Égypte par intérim.
    21h12
    De nombreux feux d'artifices sont tirés place Tahrir, en réaction immédiate aux annonces d'Al-Sissi. "Après le silence durant le discours du chef militaire, la foule est désormais en délire. Le pays le plus peuplé du monde arabe a fait, ce soir, tomber un troisième gouvernement en trois ans", déclare Gallagher Fenwick, correspondant de FRANCE 24 au Caire.
    21h07
    La constitution est suspendue provisoirement, le temps que soient organisées des élections présidentielles et législatives.
    21h06
    "Dans le cadre du suivi de la crise actuelle la direction des forces armées s'est réunie avec le président et a refusé les menaces contre le peuple égyptien. On espérait une réconciliation sur la base d'une feuille de route. Mais le discours du président hier soir et avant l'ultimatum n'est pas venu satisfaire les demandes du peuple."
    21h04
    "Les invitations au dialogue et initiatives se sont succédées depuis des mois sans succès"

    votre commentaire
  • Monde

    En direct - L'armée écarte Morsi

    <time datetime="2013-07-03T13:18:48+02:00" itemprop="datePublished">3 juillet 2013 à 13:18</time> (Mis à jour: <time datetime="2013-07-03T21:32:32+02:00" itemprop="dateModified">21:32</time>) lien

    Les manifestants devant le palais présidentiel du Caire, le 3 juillet 2013.

    Les manifestants devant le palais présidentiel du Caire, le 3 juillet 2013.
    (Photo Louafi Larbi. Reuters)

    heure par heure L'armée égyptienne a annoncé une élection présidentielle anticipée. La Constitution a été suspendue.

     L'essentiel

    • Un conseiller de Mohamed Morsi dénonce un «coup d’Etat militaire», alors qu’a pris fin l’ultimatum lancé par l’armée au président islamiste.

    • Dans le même temps, le président Mohamed Morsi et plusieurs dirigeants des Frères musulmans ont été interdits de quitter l’Egypte mercredi, dans le cadre d’une enquête sur une affaire d’évasion de prison en 2011, selon des sources de sécurité.

    • Mardi, 16 personnes ont péri dans une attaque contre un rassemblement d’islamistes pro-Morsi près de l’université du Caire, selon le ministère de la Santé. Sept autres personnes ont été tuées lors d’affrontements ailleurs dans la capitale. Près d’une centaine d’agressions sexuelles ont par ailleurs été commises sur la place Tahrir et ses environs au Caire en quelques jours, en marge des manifestations anti-Morsi.

     A lire aussi  Le reportage de notre envoyé spécial au Caire

    21h15. L’armée écarte Morsi et annonce une élection présidentielle anticipée. Morsi appelle à résister «pacifiquement» à ce «coup d'Etat». Il est remplacé par le chef de la Cour constitutionnelle.

    20h10. Les Etats-Unis se disent«très inquiets» de la situation en Egypte et ont appelé le président Morsi à «en faire plus» pour répondre aux inquiétudes des manifestants égyptiens. «Nous restons très inquiets de ce que nous voyons sur le terrain en Egypte», a déclaré Jennifer Psaki, porte-parole du département d’Etat. «Nous avons le sentiment qu’il manquait des propositions déterminantes dans les propos du président Morsi», a-t-elle poursuivi, évoquant le discours prononcé mardi par Mohamed Morsi. Washington pense que le président égyptien «devrait en faire plus» pour répondre aux demandes des manifestants, a poursuivi la porte-parole: «Des actes sont plus forts que des paroles».

    19h50. «Nous l’oublierons vite !», se réjouissent déjà les manifestants hostiles à Mohamed Morsi. Dans une ambiance festive, ils sont des milliers aux abords du palais présidentiel à attendre la chute, inéluctable selon eux, du chef d’Etat égyptien. «Morsi mérite une telle fin. Il n’était que le président des Frères musulmans», affirme Amr Mohamed, 40 ans, sa fillette sur les épaules, près du siège de la présidence dans le quartier d’Héliopolis. Un groupe de femmes a installé une table dans la rue pour distribuer de l’eau et des dattes. «C’est pour le bien de l’Egypte. Nous fêtons le fait d’être débarrassés de Morsi» affirme l’une d’elles, Nehal Sery.

    19h15. Une webcam permet de voir en direct les événements sur la place Tahrir.

    19 heures. Des dizaines de blindés de l’armée égyptienne se déploient aux abords de rassemblements des partisans du président islamiste Mohamed Morsi au Caire, constatent des journalistes de l’AFP. Une source militaire, citée par l’agence officielle Mena, a déclaré que les troupes s’étaient massivement déployées dans les quartiers de Nasr City, d’Héliopolis et près de l’université du Caire.

    18h40. Le conseiller pour la sécurité nationale du président Mohamed Morsi, Essam al-Haddad, dénonce un «coup d’Etat militaire» après l’expiration d’un ultimatum de l’armée et l’interdiction faite à plusieurs dirigeants islamistes, dont Morsi, de quitter le territoire. «Dans l’intérêt de l’Egypte et pour la précision historique, appelons ce qui se passe par son vrai nom : un coup d’Etat militaire», a-t-il déclaré dans un communiqué publié sur Facebook, peu après l’expiration de l’ultimatum demandant au président Morsi de se plier «aux revendications du peuple», allusion aux foules qui réclament son départ.

    18h30. Le président Mohamed Morsi et plusieurs dirigeants des Frères musulmans sont interdits de quitter l’Egypte mercredi, dans le cadre d’une enquête sur une affaire d’évasion de prison en 2011, selon des sources de sécurité.

    «Tous les suspects impliqués dans l’affaire des évasions de la prison de Wadi Natroun en 2011, dont le président Mohamed Morsi et plusieurs dirigeants des Frères musulmans, sont sous le coup d’une interdiction de quitter le territoire conformément à une décision de hauts responsables de la sécurité», a déclaré une source au sein des services de sécurité. Des responsables à l’aéroport du Caire ont confirmé à l’AFP avoir reçu l’ordre d’empêcher les responsables islamistes, dont le Guide suprême de la puissante confrérie Mohammed Badie et son «numéro 2» Khairat al-Chater, de voyager.

    17 heures. Le président égyptien Mohamed Morsi appelle à former un «gouvernement de coalition et de consensus» au moment où expire un ultimatum lancé par l’armée, menaçant d’imposer sa propre «feuille de route» au chef d’Etat s’il ignorait les «revendications du peuple». Sur sa page Facebook officielle, Morsi, contesté par une partie de la population, a appelé à «former un gouvernement de coalition et de consensus afin d’organiser des législatives à venir».

    16h30. Des foules de partisans et d’opposants à Morsi se massent à travers l’Egypte à l'expiration de l'ultimatum de l’armée. Cette dernière était engagée entretemps dans d’intenses tractations sur cette «feuille de route» avec l’opposition et des responsables religieux, selon une source militaire. Les représentants des partis islamistes, dont celui de Mohamed Morsi, ont été invités mais ne sont pas venus.

    Morsi, accusé par ses détracteurs d’accaparer le pouvoir au profit des Frères musulmans, avait de nouveau martelé mardi qu’il ne quitterait pas le pouvoir, faisant valoir sa «légitimité» gagnée à l’issue de la première présidentielle démocratique de l’histoire du pays, il y a un an.

    Lundi, l’armée lui a donné 48 heures pour «satisfaire les revendications du peuple», dont une partie manifeste par des dizaines de milliers depuis dimanche pour appeler à son départ. Alors que des violences, notamment lors de heurts entre pro et anti-Morsi, ont déjà fait 47 morts depuis une semaine, le ministère de l’Intérieur a affirmé qu’il répondrait «fermement» à toute violence.

    16 heures. Sur l’emblématique place Tahrir, des milliers de manifestants sont rassemblés en scandant «Dégage !» à l’adresse de Mohamed Morsi. «Il a répété au moins 1 000 fois le mot "légitimité" comme si nous n’existions pas. Sa légitimité, il la tient du peuple qui aujourd’hui manifeste partout contre lui», dénonce Rouaya, 19 ans, une jeune manifestante voilée rejetant le discours de Morsi.

    Les manifestants se massent par milliers place Tahrir, au Caire, le 3 juillet.

    Place Tahrir, le 3 juillet. Photo Reuters.

    Ailleurs au Caire, des milliers de pro-Morsi étaient toujours massés sur la place Rabaa al-Adaouiya, au Caire. Les rassemblements anti-Morsi commençaient également à se former dans d’autres villes, dont Alexandrie (nord) et Port-Saïd, sur le canal de Suez.


    votre commentaire
  •  

    EN DIRECT. Egypte : l'armée se déploie

    au Caire

    Publié le 03.07.2013, 17h16 | Mise à jour : 19h40    lien

     Le Caire (Egypte), ce mercredi 3 juillet. L'armée s'est déployée à travers la ville. Elle contrôle les principaux ponts et axes. 

    Le Caire (Egypte), ce mercredi 3 juillet. L'armée s'est déployée à travers la ville. Elle contrôle les principaux ponts et axes. | (Twitter/@IvanCNN.)

    Zoom 1/2
    L'ultimatum de l'armée égyptienne menaçant d'imposer sa propre «feuille de route» au islamiste Mohamed Morsi s'il ignore les «revendications du peuple» est arrivé à expiration ce mercredi à 16 h 30. L'armée aurait pris le contrôle de la télévision d'Etat.

    Mohamed Morsi a, au même instant, appelé sur sa page officielle à «former un de coalition et de consensus afin d'organiser des législatives à venir».

    L'armée avait donné lundi 48 heures au chef d'Etat islamiste pour «satisfaire les revendications du peuple», dont une grande partie manifeste en masse depuis plusieurs jours pour appeler à son départ.

    Mohamed Morsi a catégoriquement refusé mardi soir de quitter le pouvoir, mettant en avant la «légitimité» que lui confère son élection démocratique, il y a un an. Il a rejeté l'ultimatum de l'armée, affirmant qu'il ne se plierait à aucun «diktat».

    Avant l'expiration du délai, le chef de l'armée égyptienne, Abdel Fattah al-Sissi, rencontrait le représentant de l'opposition Mohammed ElBaradei et des chefs religieux. Les représentants du parti salafiste al-Nour et du Parti de la liberté et de la justice, vitrine politique des Frères musulmans dont est issu Mohamed Morsi, ont été également invités mais ne se sont pas présentés au ministère de la Défense au Caire où se tiennent les tractations.

    Le porte-parole de l'armée, le colonel Ahmed Aly, a confirmé dans un communiqué que la direction militaire rencontrait «des symboles religieux, politiques, nationaux et des leaders des mouvements de la jeunesse», ajoutant qu'un communiqué serait publié dès la fin de cette réunion.

    Suivez en direct l'évolution de la situation en Egypte >>

    19h19. Des militaires défilent avec des blindés sur la principale avenue près du palais présidentiel, au Caire.

    19h16. L'armée installe des barbelés autour de la caserne où se trouve le président Mohamed Morsi selon des témoins cités par l'agence Reuters.

    19h08. L'armée contrôle la plupart des ponts. La nuit commence à tomber sur une capitale qui ressemble de plus en plus à une ville en état de siège.
    Quentin Sommerville @sommervillebbc

    tonight pic.twitter.com/XChCnmaHkt




    18h59. Des véhicules militaires bloquent la plupart des routes qui mènent au rassemblement islamiste au Caire.

    18h55. Le président serait toujours dans son bureau au quartier général de la garde républicaine selon un correspondant du journal britannique The Guardian.



    18h44. L'armée serait sur le point de prendre la parole. Des journalistes d'Al-jazeera annoncent que des conseillers de Morsi sont en train de quitter le quartier général du président.

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique