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    Journée mondiale de la philosophie : recul de l’Unesco, défaite de l’Iran, victoire des amis de Sakineh

    Maria de França

    Irina Bokova

    C’est une extraordinaire victoire. Et, aussi, une victoire personnelle de Bernard-Henri Lévy, le directeur de La Règle du Jeu. Nous apprenons, en effet, par l’AFP que ces déshonorantes journées internationales de la philosophie organisées par l’Unesco à Téhéran ne bénéficieraient plus du parrainage de l’institution des Nations Unies.

    Nous avions été parmi les premiers, le 7 octobre, à nous en indigner. Bernard-Henri Lévy a consacré à cette indignité l’intégralité de son bloc-notes du Point de cette semaine, lequel a été aussitôt repris par plusieurs grands titres de la presse internationale. Au sein de La Règle du jeu, Jacques Henric, Laurent Dispot et Armin Arefi sont également intervenus. L’acharnement a payé.

    Madame Irina Bukova dont nous avions si ardemment soutenu la candidature, il y a un an, contre le brûleur de livres Farouk Hosni nous a entendus. Et la preuve est faite, une fois de plus, que, comme le rappelle inlassablement Bernard-Henri Lévy On peut résister à la bêtise, au totalitarisme, au fanatisme. Rien n’est jamais fatal. Et surtout pas le déshonneur.


    Maria de França

    Journée mondiale de la philosophie: l’Unesco retire son parrainage à Téhéran

    AFP | 09.11.2010 | 16:50

    L’Unesco a annoncé mardi qu’elle se retirait des manifestations organisées à Téhéran pour célébrer la Journée mondiale de la philosophie, estimant que les “conditions nécessaires” au bon déroulement d’une conférence des Nations unies n’étaient pas réunies en Iran.

    L’Iran devait, avec le soutien de l’organisation de l’ONU pour la science, la culture et l’éducation (Unesco), accueillir les principales manifestations de cette journée dont le thème est cette année “Philosophie, diversité culturelle et rapprochement des cultures”.

    Cette décision avait soulevé des protestations dans les milieux universitaires et parmi les défenseurs des droits de l’Homme dans le monde.

    La directrice générale de l’Unesco Irina Bukova “considère que les conditions nécessaires pour garantir le bon déroulement d’une conférence internationale des Nations unies ne sont pas réunies”, indique un communiqué.

    Mme Bukova a donc “décidé de dissocier l’organisation des événements prévus du 21 au 23 novembre en République islamique d’Iran”, poursuit le communiqué.

    Une porte-parole de l’organisation a précisé à l’AFP que l’Institut iranien de la philosophie avait proposé en 2008 d’organiser les célébrations de la journée mondiale de 2010, ce que l’Unesco avait alors accepté.

    Depuis 2008, la direction de l’Unesco a changé, de même que les modalités de cette journée – désormais essentiellement célébrée au siège de l’Unesco à Paris et non plus décentralisée dans un pays membre différent chaque année -, a précisé la porte-parole.

    Les événements phares de cette journée mondiale auront lieu le 18 novembre au siège de l’Unesco, où se tiendra un forum international et une série de colloques et tables rondes, “avec la participation de philosophes et de personnalités politiques de renommée internationale”, selon le programme officiel.

    La France a salué mardi la décision de l’Unesco, estimant que “le contexte de répression qui prévaut aujourd’hui en Iran”, notamment à l’encontre “des milieux de la recherche et de l’enseignement”, était “incompatible avec les valeurs de culture, d’humanisme et de tolérance dont l’Unesco est le symbole”, a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay Bernard Valero.

    Paris invite “les autorités iraniennes à mesurer la portée de cette décision” et à “cesser leur politique d’intimidation et de répression”, a-t-il ajouté, lors d’un point presse.SAKINEH 


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  •  Le Sénat américain demeure démocrate malgré la perte de six sièges

    WASHINGTON — Les démocrates du président Barack Obama ont réussi de justesse à maintenir leur majorité au Sénat américain, mardi, lors des élections de mi-mandat, tout en perdant six sièges. Toutefois, mercredi soir, deux États n'avaient pas terminé le décompte des votes soit l'Alaska et Washington.

    Les démocrates détiendront au moins 52 des 100 sièges au Sénat. Un gain de dix sièges aurait été nécessaire au républicains pour ravir aux démocrates le contrôle de la Chambre haute. Harry Reid, le leader démocrate de la majorité au Sénat, a finalement sauvé son siège au Nevada.

    Des États clés comme le Colorado, le Nevada, la Virginie-Occidentale et la Californie restent aux mains des démocrates. Le candidat démocrate Joe Manchin, qui s'était opposé à certaines politiques du président Obama, a remporté une élection serrée après avoir fait une campagne très à droite pour battre son adversaire républicain en Virginie-Occidentale.

    Les républicains ont quand même fait des gains importants, entre autres, dans l'Illinois, l'ancien fief de M. Obama.

    Puisque les républicains contrôleront la Chambre des représentants, le président américain devra compter sur sa mince majorité au Sénat pour faire approuver ses lois et ses nominations. Il sera également plus difficile de rassembler les 60 voix nécessaires pour neutraliser l'obstruction des sénateurs républicains et pouvoir voter les lois.

    Le leader républicain au Sénat, Mitch McConnell a déclaré pour sa part que les voteurs avaient envoyé un message clair et fort à l'actuel président.

    Sa tâche ne sera pas facile non plus puisque plusieurs de ses partisans sont alliés au Tea Party, une coalition d'extrême droite.

    Dans le Delaware, la républicaine Christine O'Donnell, qui s'était prononcée contre la masturbation à la télévision, a perdu au profit du démocrate Chris Coons.

    Deux vétérans sénateurs démocrates n'ont pas réussi à se faire réélire lors de ces élections de mi-mandat. Il s'agit de Russell Feingold du Wisconsin et Blanche Lincoln de l'Arkansas.

    En Alaska, le recomptage des votes des candidats non déclarés commencera le 10 novembre et devrait être terminé la semaine suivante.

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    Dilma Rousseff élue première femme présidente du Brésil

    S.V.

      Dilma Rousseff, le 31 octobre 2010 à Porto Alegre. 

    Dilma Rousseff, le 31 octobre 2010 à Porto Alegre. (© AFP Jefferson Bernardes) 

    A peine les premiers bulletins de l’élection présidentielle brésilienne étaient-ils ouverts hier, que le résultat apparaissait déjà nettement à 23 heures : Dilma Rousseff, la dauphine du président sortant Lula, obtenait 53,16% des voix alors que 73 % des suffrages avaient été dépouillés. José Serra, son adversaire, n’obtiendrait que 46,84 % des voix.

    L’annonce a été faite très vite par le Tribunal électoral supérieur. Mais dès la fin de soirée, les sondages de sortie des urnes donnaient largement la candidate gagnante, en la créditant de 58% des voix contre 42% à son adversaire social-démocrate José Serra. Si les premiers chiffres se confirment, l’ex-bras droit de Luiz Inacio Lula da Silva deviendra la première femme présidente du géant latino-américain.

    La candidate du Parti des travailleurs était arrivée en tête lors du premier tour, le 3 octobre, avec 47% des suffrages.
    Mais le très bon score de la candidate écologiste Marina Silva, 20 %, avait créé la surprise : se revendiquant comme la digne héritière du «lulisme» de la première époque, cette ex-femme de ménage, défenseure de l’Amazonie, avait séduit les classes moyennes, sensibles à la cause environnementale.

    Ancienne chef de cabinet de Lula, portée par l’incroyable popularité du président (80% à l’issue de deux mandats), Dilma Rousseff a vécu une campagne moins simple que prévu. Cette ancienne guérillera du temps de la dictature militaire n’avait jamais brigué une élection auparavant. En face d’elle, José Serra a mis en avant une vraie carrière politique comme parlementaire, ministre, maire de São Paulo, puis gouverneur de l’Etat éponyme. Mais l’un comme l’autre ont mené une campagne sans éclat. Même si Dilma Rousseff s’appuyait sur le bilan positif de Lula.


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     ARGENTINE 

    Le décès soudain de Nestor Kirchner, ancien président argentin qui a passé la main à son épouse Cristina en 2007, plonge le pays dans le deuil et la tristesse mais aussi dans une certaine incertitude politique.

     

     

    «La consternation», titre «La Nacion», l’un des principaux quotidiens (conservateur) d’Argentine. Et pour cause, son ancien président Nestor Kirchner, époux de l’actuelle présidente, Cristina, est mort à l’âge de 60 ans ce mercredi. La nouvelle est tombée dans la matinée comme un couperet. «Sa mort a été soudaine», a annoncé son médecin personnel, le docteur Luis Buonomo. Nestor Kirchner avait été hospitalisé d’urgence à 7 heures dans son bastion d'El Calafate, dans la province de Santa Cruz en Patagonie. Il est décédé à 9h15, des suites d’une crise cardiaque. Un rapport officiel détaillera bientôt les causes exactes de son décès selon «La Nacion». Son corps devrait être transféré dans la capitale demain et enterré dans cette même province, située à quelque 2500 kilomètres au sud de Buenos Aires, vendredi ou samedi. Un rassemblement devrait par ailleurs avoir lieu ce soir en Place de Mai, en plein cœur de la capitale argentine.

    Il laisse derrière lui sa femme, âgée de 57 ans, et ses deux enfants, Maximo (32 ans) et Florencia (19 ans). Sans surprise, la famille, peu encline (et c’est peu dire) aux déclarations dans la presse, n’a pas commenté la nouvelle. Moins charismatique, plus austère et discret que sa belle épouse, Nestor Kirchner laisse néanmoins une trace indélébile dans l’histoire de l’Argentine. Elu en mai 2003 après le désistement de son adversaire Carlos Menem (sûr de perdre), quelques jours avant le second tour de l'élection présidentielle, le péroniste (*) a redressé une économie qu’il a récupérée en pleine crise (celle de 2001-2002). Cinq années durant, le pays s’est targuée d’un taux de croissance à 8%, fruit de la politique de réindustrialisation et notamment de la hausse du prix des matières premières agricoles, dont l'Argentine est un des premiers producteurs mondiaux –après la crise de 2009, le pays est entré en récession. Il s’est en outre illustré sur le plan des droits de l’Homme en rendant anti-constitutionnelle les lois d'amnistie contre les crimes commis sous la dictature militaire entre 1976 et 1983.

     

    Quid de l'élection de 2011?

    Sa femme, plus populaire, n’a néanmoins pas le même bilan: elle a pâti de la crise économique et est accusée d’atteintes à la liberté de la presse et de corruption. Pour autant, le «couple présidentiel» comme on l’appelle d’ailleurs, n’a jamais cessé de travailler en duo. Principale conseillère de son époux pendant ses quatre années de présidence, la première femme à présider l’Argentine était également aiguillée par son mari, qui, comptait selon toute vraisemblance se présenter à l’élection présidentielle de 2010. La Constitution argentine interdit en effet à un chef d'Etat de briguer deux mandats successifs (c’est pourquoi Nestor Kirchner ne s’était pas représenté en 2007). Mais leur petit jeu de trônes par alternance ne dupait personne: l’opposition dénonçait d’ailleurs cette forme revisitée de népotisme, à l’issue de laquelle les époux Kirchner auraient très bien pu se «refiler» la présidence pendant de longues années. Le couple avait toutefois subi Lune lourde défaite lors des élections législatives de juin 2009, perdant la majorité au Sénat et à la Chambre des députés.

     

    "Un rôle important"

    Nestor Kirchner était toutefois resté député de Buenos Aires. Il était en outre président du parti péroniste et avait été élu, il y a quelques mois, secrétaire général de l'Union des nations d'Amérique du Sud (Unasur). Ces derniers mois, sa santé s’était fragilisée. Il avait été hospitalisé deux fois en sept mois pour se faire déboucher l'artère carotide –en juin puis en septembre dernier. Son décès plonge le pays en deuil, mais aussi dans l’incertitude politique à l’approche de l’élection présidentielle. Le président américain Barack Obama a présenté ses «sincères condoléances» et loué le «rôle important» de l’ancien président dans la vie politique argentine. Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a qualifié la nouvelle de «triste».Quant à son homologue vénézuélien, Hugo Chavez, il a simplement écrit sur Twitter: «Ma chère Cristina, quelle douleur! Quelle perte pour l'Argentine et nos Amériques!» Des affiches «courage Cristina» ont été accrochées un peu partout dans la capitale.

    (*) Le terme "péronisme" vient du général Juan Domingo Perón, qui a dirigé l'Argentine entre 1946 et 1955, puis de 1973 à 1974. Cristina Kirchner a souvent été comparée à Eva Peron, la charismatique épouse du président Juan Peron, morte un an avant sa naissance, en 1953. 


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     Tarek Aziz : une condamnation politique

     

    Par Europe1.fr avec Didier François

    Publié le 26 octobre 2010 à 15h02 Mis à jour le 26 octobre 2010 à 17h21

     
    • Tarek Aziz lors d'une conférence de presse à Bagdad en 1998.
    •                                  Tarek Aziz lors d'une conférence de presse à Bagdad en 1998. © REUTERS

    L’ancien chef de la diplomatie irakienne vient d’être condamné à mort par la Cour suprême.

     

    C’est une décision inattendue de la Cour suprême irakienne. Elle a condamné à mort, mardi, Tarek Aziz, ancien bras droit de Saddam Hussein et ami d’enfance du dictateur. La Cour suprême lui reproche sa responsabilité dans l'interdiction des partis islamistes chiites par le régime de Saddam Hussein, quand il  faisait partie du gouvernement entre 1979 et 1983.


    Une punition politique

    L’an dernier, cette même Cour suprême avait acquitté Tarek Aziz alors qu’il était poursuivi dans le cadre des atrocités commises sous le régime de Saddam Hussein. Les juges avaient estimé que le chef de la diplomatie de l’époque, même s’il avait le titre de vice-premier ministre au moment des faits, n’était pas directement impliqué dans la répression. Et il n’avait été condamné qu’à 7 ans de prison lors du procès sur la déportation massive des Kurdes irakiens dans les années quatre-vingt.

    Cette condamnation à mort, prononcée mardi, peut paraître sévère par rapport aux précédents verdicts de la Cour d’appel. Elle peut être interprétée, en fait, comme une punition pour la participation de Tarek Aziz à la politique d’interdiction des partis islamistes chiites en tant que membre chrétien d’un gouvernement laïc.


    Pris entre les chiites et les sunnites

    Mais derrière cette grande sévérité de la Cour suprême se cache une guerre politique qui va bien au-delà du cas de Tarek Aziz. L’ancien chef de la diplomatie serait en fait instrumentalisé dans la bataille qui oppose l’actuel Premier ministre, Nouri Al-Maliki et son rival Iyad al Allawi. Chacun cherche en effet à récolter des voix.

    Iyad al Allawi vient en effet de remporter les dernières élections grâce à des voix sunnites, mais il ne parvient pas à former un nouveau gouvernement. Et Nouri Al-Maliki, qui cherche le soutien des partis chiites, entend quant à lui, conserver sa majorité parlementaire.

     

    Un nouveau procès en vue

    Un nouveau procès pourrait avoir lieu dans les mois à venir. Tarek Aziz devrait en effet faire appel. Et même s'il ne le fait pas, le juge Sahib a rappelé que la loi irakienne prévoyait un rejugement automatique en appel pour les personnes condamnées à mort ou à la prison à vie.

     


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