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    Pourquoi Obama bombe le torse en mer de Chine

    Vincent Jauvert <time>Publié le 27-10-2015 à 12h58   lien </time>

    Lundi, un navire militaire américain s'est sciemment approché d'un îlot revendiqué par Pékin. Un geste symbolique qui permet au président des Etats-Unis de montrer au monde qu'il est moins indécis qu'on ne le pense.

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    Le destroyer américain USS Lassen, photographié à Tien Sa au Vietnam, en 2009. (HOANG DINH NAM / AFP)Le destroyer américain USS Lassen, photographié à Tien Sa au Vietnam, en 2009. (HOANG DINH NAM / AFP)
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    A la surprise générale, Barack Obama a dépêché ce lundi un navire militaire, le Lassen, en Mer de Chine, à douze miles nautiques de l’une des îles Spratleys revendiquées par Pékin.

    La zone est disputée non seulement par la Chine mais aussi par le Vietnam, la Malaisie, Brunei et les Philippines. Pourquoi le président américain engage-t-il maintenant ce bras de fer tant attendu avec la deuxième puissance du monde ?

    1. Cela fait plusieurs années que la Maison Blanche a déclaré que les intérêts majeurs des Etats-Unis se situaient désormaisplus en Asie qu’en Europe. C’est vers cette région en pleine croissance économique, et où les tensions géopolitiques s'accumulent, que Barack Obama a commencé à redéployer ses forces armées et de renseignement. Il fallait bien qu’un jour ou l’autre ce "pivot" militaire tant annoncé devienne visible.
    2. La Mer de Chine est l’espace stratégique du 21e siècle. C’est là que transitent 30% du commerce mondial. Cette mer disputée entre plusieurs pays de la région est l’artère jugulaire de la Chine, sa principale voie d’accès vers les matières premières et les marchés du monde. Qui la contrôle, contrôle l’économie planétaire de demain.
    3. Pékin a commencé à s’installer sur plusieurs îles juridiquement situées dans les eaux internationales mais que les Chinois considèrent comme leurs. Récemment, ils ont installé une base avec une piste aérienne de trois kilomètres de long sur un bout de terre appelé "Fiery Cross Reef". C’est de cet îlot artificiel appartenant aux îles Spratleys que le Lassen s’est approché, afin de montrer à la Chine et au monde, que l’Amérique ne reconnait pas cette annexion de fait.
    4. Se faisant, Obama espère sans doute calmer les ardeurs militaristes du gouvernement japonais qui multiplie les déclarations belliqueuses et a décidé de se lancer dans une course aux armements très dangereuse.
    5. En recevant le président chinois Xi il y a quelques jours, Barack Obama a déclaré que l’administration américaine ferait tout pour assurer la liberté de circulation en Mer de Chine. En agissant tout de suite, il montre que ses mots peuvent être suivis d'effet (à la différence de la Syrie où il avait menacé Bachar al-Assad de rétorsions militaires s'il utilisait l'arme chimique contre son peuple, menace non suivie d'effet en août 2013, au désespoir de beaucoup).
    6. Il est temps qu’Obama se montre déterminé sur la scène internationale. Dans les crises récentes, il est apparu faible et indécis. Particulièrement depuis l’offensive éclair de l’armée russe qui a pris même la CIA de cours. Il devait rassurer tous ses alliés de la région, très inquiets de la montée en puissance de la Chine, mais au-delà certains membres de l’Otan, déstabilisés par la réaction américaine, jugée par plusieurs comme très timide après à l’annexion de la Crimée.
    7. Il sait quel’armée chinoise n’est pas encore prête à affronter son homologue américaine, jusqu’à présent bien supérieure.

    Vincent Jauvert - @vjauvert

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  • Le vice-président des Maldives arrêté

    pour tentative d’assassinat du président

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2015-10-24T11:51:54+02:00" itemprop="datePublished">24.10.2015 à 11h51</time> • Mis à jour le <time datetime="2015-10-24T16:48:48+02:00" itemprop="dateModified">24.10.2015 à 16h48   lien </time>

     

    A la fin de septembre, le président était sorti indemne de l’explosion de son yacht, au moment où il s’amarrait à un quai de la capitale.

    Accusé d’être impliqué dans une tentative d’assassinat du président des Maldives, le vice-président, Ahmed Adeeb, a été arrêté samedi 24 octobre, a annoncé le ministre de l’intérieur, Umar Naseer. M. Adeeb est accusé d’être impliqué dans l’explosion du yacht du président Abdulla Yammen, dans laquelle la femme de ce dernier et deux autres passagers ont été blessés.

    Le ministre de l’intérieur a précisé que le vice-président était « accusé de haute trahison » et avait été placé dans un centre de détention sur une île.

    Une bombe sous le siège du président

    A la fin de septembre, le président était sorti indemne de l’explosion de son yacht, au moment où il s’amarrait à un quai de la capitale, Malé. L’engin avait été placé sous le siège qu’il utilisait habituellement, et qu’il n’occupait pas au moment de la détonation.

    Les autorités ont ouvert une enquête criminelle pour déterminer les circonstances de l’explosion. Le vice-président, M. Adeeb, avait alors démenti être lié à cet attentat.

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    Accusé de haute trahison, le vice-président des Maldives, Ahmed Adeeb, a été arrêté samedi 24 octobre. <figcaption class="legende" data-caption="Accusé de haute trahison, le vice-président des Maldives, Ahmed Adeeb, a été arrêté samedi 24 octobre.">Accusé de haute trahison, le vice-président des Maldives, Ahmed Adeeb, a été arrêté samedi 24 octobre. Ishara S.KODIKARA / AFP</figcaption> </figure>

    Le président Yameen avait nommé Ahmed Adeeb, 33 ans, comme nouveau vice-président il y a trois mois, après avoir démis, également pour trahison, le vice-président avec lequel il avait été élu, Mohamed Jameel.

    Les Maldives font face à d’importantes critiques internationales depuis la condamnation à treize ans de prison de l’ancien chef de l’Etat Mohamed Nasheed, au terme d’un procès expéditif et inéquitable, selon l’ONU.

    Lire aussi : Les Maldives s’enfoncent dans la crise politique


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    Joe Biden, le « vice-président next door », renonce à la Maison Blanche

    Le Monde.fr | <time datetime="2015-10-21T18:34:24+02:00" itemprop="datePublished">21.10.2015 à 18h34</time> • Mis à jour le <time datetime="2015-10-21T20:54:40+02:00" itemprop="dateModified">21.10.2015 à 20h54</time> | Par

    lien

    Le vice-président des Etats-Unis, Joe Biden, ne se présente pas à la primiaire des démocrates.

    Difficile d’être déraisonnable lorsqu’on a été vice-président de la première puissance mondiale pendant sept ans et sénateur des Etats-Unis pendant trente-six ans. Que valait la promesse d’être le plus vieux des candidats, et le plus vieux de tous les présidents des Etats-Unis au début de leur premier mandat ? Et pourquoi prendre le risque de conclure une carrière exemplaire par une défaite ?

    Ces questions, Joseph Robinette Biden les a ressassées des jours et des semaines durant mais a fini par trancher contre le risque, le danger et l’incertain en annonçant, mercredi 21 octobre, qu’il ne se présenterait pas à l’investiture démocrate pour la présidentielle de 2016.

    En présence de Barack Obama et de sa femme devant la Maison Blanche, il a dit que le deuil de son fils, mort cette année d’un cancer à 46 ans, avait pesé dans sa décision de ne pas se présenter :

     
     
    « Malheureusement, j’estime que nous ne disposons pas du temps nécessaire pour monter une candidature et remporter l’investiture. »

    « N’est-ce pas une saloperie, je veux dire, une vice-présidence ? »

    Washington a longtemps cru que le vice-président ménageait le suspense par coquetterie, pour ne pas être passé par pertes et profit avant même la fin du second mandat de Barack Obama. Ses hésitations ravivaient l’intérêt pour l’occupant d’une fonction dont le caractère ingrat a été renforcé par la concentration du pouvoir pratiquée par le président. Avant d’être choisi, M. Biden l’avait d’ailleurs résumé par une blague : l’histoire des deux frères, celui qui part en mer, celui qui devient vice-président… et dont on n’entend plus jamais parler, pas plus l’un que l’autre.

    Sept ans plus tard, en octobre 2014, il lâchait un de ces « bidenismes » qui ont fait sa réputation, pas nécessairement celle recherchée. Il lui avait échappé à Harvard, interrogé par un étudiant qui s’était présenté comme vice-président de l’association du lieu. « N’est-ce pas une saloperie, je veux dire, une vice-présidence ? », avait-il grincé avant d’assurer, bien sûr, qu’il plaisantait et qu’accepter la proposition qui lui avait été faite avait été, bien entendu, la meilleure décision de sa vie.

    Ah, les gaffes de « Joe »… Elles ont fait l’objet de multiples tentatives de compilation et attiré sur leur auteur l’ironie mordante en même temps que la sympathie évidente d’une bonne partie de la presse, reconnaissante devant tant de candeur ou d’inventivité involontaire. Il ne peut être fondamentalement mauvais, l’homme qui peut assurer :

    « Je n’ai jamais été intéressé par la fonction de maire, c’est un vrai boulot, voilà pourquoi je me suis fait élire trente-six ans au Sénat. »

    Ou bien :

    « Le problème numéro un de la classe moyenne, comme le dit Barack, c’est le mot de trois lettres, les jobs, J-O-B-S. »

    Ou encore :

    « Les gars, j’ai connu huit présidents, dont trois intimement. »

    Blessures familiales et refus d’une dynastie

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    Joe Biden, le 19 octobre. </figure>

    La magnanimité dont a souvent bénéficié le vice-président ne tient pas qu’à ce travers ou à des états de service impeccables. Elle renvoie aussi à une vie couturée d’épreuves personnelles. C’est dans la chapelle d’un hôpital que Joe Biden avait prêté serment, en décembre 1972, quelques semaines seulement après avoir été élu sénateur du Delaware, à 30 ans. Il y veillait sur ses deux fils, Beau et Hunter, blessés dans un accident de voiture qui avait coûté la vie à sa femme Neilia et à leur fille Naomi. Et c’est ce fils aîné que le vice-président a porté en terre en mai, terrassé par un cancer, à 46 ans.

    Beau Biden incarnait tout ce qu’un père peut espérer d’un fils. « Il était bien meilleur que moi, bien meilleur », a assuré le vice-président à Stephen Colbert, animateur vedette du Late Show de la chaîne CBS, dont la famille avait été également décimée par un accident d’avion.

    Passé par les mêmes établissements scolaire et universitaire que son père en Pennsylvanie, l’Etat d’origine de cette famille modeste de souche irlandaise, et à Syracuse, dans l’Etat de New York, Beau Biden était juriste, comme le vice-président. Il avait été élu procureur general du Delaware, et servi en Irak comme major de la garde national du même Etat. Après la démission de son père du Sénat, consécutive à son élection à la vice-présidence, Beau Biden s’était refusé à lui succéder. Trop dynastique. Démocrate et catholique, comme son père, il préparait sa campagne pour le poste de gouverneur du Delaware lorsqu’une tumeur du cerveau interrompit brutalement son envol.

    Au début d’août, la chroniqueuse du New York Times Maureen Dowd rapportait une scène poignante parmi les derniers instants de ce fils foudroyé, implorant son père de se porter candidat à l’investiture démocrate. Un élément de nature à tourmenter le vice-président et à le faire hésiter plus longtemps que l’échéance qu’il s’était fixée : la fin de l’été.

    Au début de septembre, le vice-président avait longuement décrit à l’animateur Stephen Colbert, sur CBS, la nouvelle épreuve qui le frappait, s’attirant le respect de tout un pays. A l’époque, la confession avait d’ailleurs convaincu que Joe Biden n’était pas prêt au choc d’une campagne, avec ce qu’elle comporte de chasse à l’homme et de pugilat, ce qu’il a répété mercredi.

    Joe Biden incarne tout ce que Hillary Clinton n’est pas

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    Joe Biden, le 21 octobre. </figure>

    Un homme qui s’est donné tout entier à la politique depuis plus de quarante ans est le mieux placé pour saisir les occasions de cette course à la présidence. L’investiture qui semblait promise à Hillary Clinton est devenue un peu plus disputée au fur et à mesure que les révélations s’accumulaient sur l’usage d’une adresse et d’un serveur personnel lors de son passage à Foggy Bottom, siège du département d’Etat. Ces révélations ont effacé des années de travail opiniâtre de l’ancienne First Lady pour nettoyer son image des scories liées aux aspects les plus controversés des deux mandats de son mari, Bill Clinton, et à sa campagne ratée de 2008. Et le sénateur indépendant Bernie Sanders, qui brigue lui aussi cette investiture, défend sans doute des positions trop « gauchistes », à l’aune de la politique américaine, pour faire figure de solution de rechange.

    M. Biden incarne tout ce que Mme Clinton n’est pas en matière de campagne électorale. Un marathonien du contact, rassurant, accessible et direct, quoique piètre collecteur de fonds. Un expert aguerri par six campagnes sénatoriales, deux primaires présidentielles et une réélection à la Maison Blanche, capable de dominer au cours des traditionnels débats opposant les candidats à la vice-présidence des quadragénaires républicains aussi peu commodes que l’ancienne gouverneuse de l’Alaska Sarah Palin et que l’expert des questions budgétaires Paul Ryan, élu du Wisconsin.

    Fils d’un vendeur de voitures, il avait bataillé victorieusement, enfant, contre le bégaiement. Après avoir renversé à la surprise générale un sénateur républicain en 1972, épaulé par sa meilleure conseillère politique, sa sœur, il s’était jeté dans le travail parlementaire sans négliger sa famille, recomposée après un second mariage. Il ralliait chaque soir sa ville de Wilmington par le dernier Amtrak, train dont la légende veut que le conducteur s’accommode parfois des horaires pour pouvoir embarquer son plus fidèle passager. Une première campagne à l’investiture en 1988 avait été torpillée par le plagiat à répétition (révélé par la même Maureen Dowd) d’un extrait de discours du travailliste britannique Neil Kinnock. Elle n’avait pas mis un terme à son ascension au Sénat, où il allait présider successivement la commission chargée de la justice (celle qui supervise notamment les nominations à la Cour suprême), puis la prestigieuse commission des affaires étrangères.

    Contrairement à ses appréhensions initiales, le « vice-président next door » a tiré le plus grand profit de ses sept années passées au côté de Barack Obama, pendant lesquelles il a pu entretenir l’un des meilleurs carnets d’adresses de politique étrangère de Washington. Certes, il n’a pas pesé autant qu’il l’aurait souhaité sur ces dossiers qui constituent l’un de ses sujets d’expertise. On sait qu’il avait ainsi conseillé au président de retarder l’assaut donné contre le bâtiment qui abritait Oussama Ben Laden, en 2011. De même, sa science du Congrès n’a pas permis de remédier à l’incapacité de M. Obama d’établir des liens avec l’aile modérée du camp républicain avant que les démocrates perdent le contrôle de la Chambre des représentants puis celui du Sénat. Mais sa loyauté n’a jamais été prise en défaut, alors que le dernier vice-président démocrate avant lui, Al Gore, avait donné l’impression de préparer avant tout sa propre candidature parallèlement à la présidence de Bill Clinton, dès les premiers jours passés à Pennsylvania Avenue.

    <figure class="illustration_haut " style="width: 534px">

     

    Joe Biden, le 20 octobre. </figure>

    L’« homo politicus » qu’est le vice-président a cependant l’âge de ses artères. Celle d’une Amérique de baby-boomers, une génération à laquelle il appartient de justesse, étant né en 1942. Une Amérique de « cols bleus«  et de syndicats, celle de la Rust Belt, la « ceinture de rouille » qui prend en écharpe les vieux Etats industriels du Nord-Est. Une Amérique dépassée par la mondialisation et les délocalisations. Une Amérique déstabilisée aujourd’hui par une transition énergétique qui pousse les mineurs de Virginie-Occidentale, ancien bastion démocrate, dans les bras des républicains, comme la « guerre culturelle », du mariage gay à l’avortement, a achevé de convertir le vieux Sud démocrate en terre républicaine.

    Dans l’Amérique de Joe Biden, le Ted le plus célèbre du Congrès était un Kennedy, du Massachusetts, un démocrate champion des deals avec l’autre bord. C’est aujourd’hui un sénateur du Texas au verbe incendiaire, Ted Cruz, également candidat à l’investiture républicaine. Celui-là ne compte pas le succès politique en compromis passés mais en batailles à sommes nulles qui ne couronnent qu’un vainqueur.

    Cette Amérique qui gronde et vitupère n’a que faire de la nostalgie qu’aurait pu incarner Joe Biden. Ses adversaires n’auront pas à dénigrer un homme du passé. Lui aura tout le temps d’apprécier en connaisseur la prochaine mêlée présidentielle : son dernier train pour Wilmington partira le 20 janvier 2017.

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    Canada : Justin Trudeau, un nouveau premier ministre

    à l’ascension éclair

    Le Monde.fr | <time datetime="2015-10-20T08:45:11+02:00" itemprop="datePublished">20.10.2015 à 08h45</time> • Mis à jour le <time datetime="2015-10-20T14:58:20+02:00" itemprop="dateModified">20.10.2015 à 14h58</time> | Par

    Justin Trudeau savait que la tâche de rebâtir le Parti libéral du Canada (PLC, centre) et de le conduire à la victoire le 19 octobre ne serait pas facile. Dès 2012, il l’exprimait ainsi : « J’ai compris que nous aurions à attirer des passagers, à construire le train pendant qu’il roule, sans oublier de poser les rails. » La métaphore résume bien aujourd’hui l’ascension de ce jeune loup de la politique canadienne qui a remis son parti en marche, le menant à 43 ans à sa gare de destination : Ottawa, siège du gouvernement fédéral. Ayant remporté la majorité absolue des sièges de députés à la Chambre des communes, Justin Trudeau formera le prochain gouvernement canadien, mettant fin à plus de neuf années de domination des conservateurs (PCC) de Stephen Harper.

    Lire aussi : Au Canada, les libéraux de Justin Trudeau en tête

    Le PLC avait été relégué au rang de tiers parti en 2011, après avoir perdu le pouvoir à Ottawa en 2006 derrière le Nouveau parti démocratique (NPD, social-démocrate) et le PCC. M. Trudeau, qui n’avait pas laissé de souvenirs marquants de 2008 à 2012 comme député d’une circonscription de Montréal, faisait alors figure de bouée de sauvetage.

    Bête politique toute en finesse

    Il faudra attendre la course à la « chefferie » du Parti libéral, en 2012, pour prendre la mesure de cette bête politique toute en finesse, d’un optimisme communicatif, qui rappelle aux Canadiens : « Nous sommes des rêveurs, des innovateurs, des bâtisseurs » qui doivent profiter de leurs forces, dont celle de l’« extrême diversité culturelle ». On disait encore pourtant ce « beau gosse » inexpérimenté, au discours plutôt « creux » mais la longue campagne électorale qu’il vient de mener tambour battant, avec conviction, a galvanisé ses sympathisants et changé son image.

    Marié et père – heureux – de trois jeunes enfants, l’homme aime à se mêler à la foule et se présenter devant les caméras en famille. Cette image de représentant-type des jeunes couples avec enfants de la classe moyenne, qu’il a savamment courtisés en leur promettant des baisses d’impôts, lui colle à la peau. Il a aussi réussi à incarner l’espoir, en captant l’attention des électeurs auxquels il promettait un « vrai changement », un « meilleur gouvernement », s’ils acceptaient de « mettre fin à la décennie Harper ».

    « L’image du père »

    Même s’il tente depuis longtemps de se débarrasser de l’image du père, il y parvient difficilement, alors qu’il s’apprête à devenir premier ministre du Canada, trente ans après le dernier mandat de Pierre Elliott Trudeau, figure flamboyante de la politique canadienne des années 1970 à 1980.

    Presque aussi charmeur que son père, ayant le même bon goût vestimentaire, il a aussi les mêmes valeurs libérales. Passionné de boxe, il s’est révélé un adversaire de taille dans les débats électoraux télévisés. Il a surtout su réveiller en quelques semaines la « Trudeaumania », se présentant tantôt en complet -veston cravate dans ses rencontres avec des hommes d’affaires, tantôt en jeans dans les amphithéâtres universitaires, dans les cafés ou dans la rue, où il sait séduire, de la côte Pacifique aux provinces de l’Atlantique.

    Il s’exprime avec chaleur et sans artifice, même s’il aime parfois citer cette phrase de Goethe : « Ne faites pas de trop petits rêves car ils n’ont pas le pouvoir de faire avancer l’humanité. »

    Humaniste, pragmatique dans l’âme, l’ancien moniteur de snowboard et enseignant en mathématiques et français à Vancouver, a réussi l’impossible : empêcher le conservateur Stephen Harper de battre un record de longévité à la tête d’un gouvernement fédéral, et doubler le néodémocrate du NPD Tom Mulcair par la gauche, en promettant d’alourdir le fardeau fiscal des plus riches et d’alléger celui de la classe moyenne.

    Lire aussi :

    </article>
    <article class="article article_normal" itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle">

    Stephen Harper, l’homme providentiel de la droite canadienne

    </article>

     

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  • Publié le 20 octobre 2015 à 14h37 | Mis à jour le 20 octobre 2015 à 14h37  lien

    Plus que quatre candidats aux primaires démocrates

    Jim Webb, 69 ans, a annoncé mardi lors... (PHOTO ANDREW HARNIK, AP)

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    Jim Webb , 69 ans, a annoncé mardi lors d'une conférence de presse à Washington qu'il abandonnait, alors qu'il n'avait pas vraiment fait campagne et restait un inconnu pour la plupart des électeurs.

    PHOTO ANDREW HARNIK, AP

    Ma Presse

    Agence France -Presse
    WASHINGTON

    Il ne restait mardi que quatre candidats aux primaires du parti démocrate pour la Maison-Blanche , après le retrait de la course de l'ancien sénateur Jim Webb, quasiment invisible dans la campagne.

    Jim Webb, 69 ans, a annoncé mardi lors d'une conférence de presse à Washington qu'il abandonnait, alors qu'il n'avait pas vraiment fait campagne et restait un inconnu pour la plupart des électeurs. Il avait brièvement profité d'une tribune nationale lors du premier débat télévisé des primaires, la semaine dernière , bien qu'il se soit plaint d'un traitement inéquitable sur scène par les modérateurs.

    Ancien combattant de la guerre du Vietnam, secrétaire à l'US Navy et sénateur de Virginie, Jim Webb avait été le premier en novembre 2014 à déclarer ses intentions présidentielles en créant un comité préparatoire.

    La seule concurrence sérieuse pour Hillary Clinton, la favorite de l'investiture démocrate, vient du sénateur indépendant Bernie Sanders. Les primaires commenceront en février 2016, la présidentielle se déroulant en novembre 2016.

    Deux autres candidats qui recueillent moins de 1 % des intentions de vote aux primaires restent en lice : l'ancien maire de Baltimore Martin O'Malley et l'ancien gouverneur et sénateur du Rhode Island Lincoln Chafee. Un manque de concurrence à comparer aux 15 candidats à l'investiture républicaine.

    Mais les yeux sont fixés sur le vice- président américain , Joe Biden, qui pourrait décider, après des mois de tergiversations, de défier Hillary Clinton.

    Jim Webb, lui, a laissé la porte ouverte à une candidature comme candidat indépendant.

    «Notre processus politique est bloqué . Il a besoin d'un homme honnête», a-t-il dit mardi.


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